La tension au Moyen-Orient vient de franchir un nouveau cap. Dimanche, la résistance yéménite a annoncé avoir ciblé « avec succès » l’aéroport Ben Gourion, situé au sud-est de Tel-Aviv, au moyen d’un missile balistique hypersonique de type Palestine 2. Dans une déclaration télévisée relayée sur la plateforme X, le porte-parole militaire des forces yéménites, Yahya Saree, a confirmé que « la force balistique des forces armées yéménites a mené une opération miliers d’envergure visant l’aéroport de Lod (Ben Gourion), dans la zone occupée de Yafa (Tel-Aviv), avec un missile hypersonique Palestine 2 ».
Selon lui, l’opération a atteint son objectif, provoquant « la panique de millions de colons sionistes réfugiés dans les abris » et entraînant la suspension temporaire du trafic aérien. Il a souligné que cette frappe constituait «une victoire pour la cause palestinienne» et une réponse directe aux « crimes de génocide et à la politique de famine menée par l’ennemi sioniste contre nos frères à Ghaza, ainsi qu’aux agressions israéliennes contre le Yémen ». Le responsable militaire a affirmé que son mouvement continuerait à remplir son « devoir religieux, moral et humanitaire envers le peuple palestinien opprimé » jusqu’à l’arrêt des bombardements sur Ghaza et la levée du blocus.
Quelques heures avant cette annonce, l’armée sioniste avait déclaré avoir intercepté un missile lancé depuis le Yémen, déclenchant les sirènes d’alerte dans plusieurs régions du centre d’Israël. Son porte-parole, Avichay Adraee, a par ailleurs revendiqué des frappes aériennes contre des « infrastructures énergétiques utilisées par les Yéménites » dans la capitale Sanâa. La résistance yéménite a dénoncé une attaque ayant visé la centrale électrique de Hizziz, entraînant son arrêt complet. Cette installation avait déjà été touchée le 6 mai dernier par un bombardement américano-israélien, aux côtés d’autres infrastructures stratégiques, notamment les centrales de Dhahban et de ‘Asr.
Depuis juillet 2024, Israël a intensifié ses frappes contre les zones contrôlées par les Yéménites, ciblant des infrastructures vitales telles que le port d’al-Hodeïda, l’aéroport international de Sanâa et plusieurs centrales électriques. Les Yéménites ont multiplié leurs opérations militaires contre Israël depuis octobre 2023, en soutien à Ghaza.
Ils utilisent aussi bien des missiles que des drones pour frapper des cibles stratégiques et s’attaquent régulièrement aux navires liés à Israël ou se dirigeant vers ses ports. Le 27 juillet dernier, ils ont annoncé une escalade de leurs opérations maritimes, menaçant de cibler « toute embarcation appartenant à une société en relation avec les ports de l’ennemi sioniste, quelle que soit sa nationalité ».
Depuis le 7 octobre 2023, la guerre d’extermination menée par Israël contre Ghaza, avec l’appui des États-Unis, a fait 61 944 morts et 155 886 blessés parmi les Palestiniens, en majorité des enfants et des femmes. Plus de 9 000 personnes restent portées disparues, tandis que des centaines de milliers ont été déplacées. La famine imposée par le blocus a déjà coûté la vie à 251 personnes, dont 110 enfants.
La nouvelle attaque revendiquée contre l’aéroport Ben Gourion illustre la montée d’un front régional où le Yémen se positionne désormais comme un acteur militaire direct face à l’entité sioniste, dans un conflit qui ne cesse de s’internationaliser.
M. S.
