L’écrivaine australienne Caitlin Johnstone a révélé, dans une analyse fondée sur un rapport publié par le magazine +972, l’existence au sein de l’armée de l’entité sioniste d’une unité spéciale baptisée « cellule de légitimation ». Sa mission : justifier les crimes de guerre, y compris l’assassinat de journalistes, dans le cadre d’une vaste opération de propagande visant à améliorer l’image de l’armée et à manipuler le récit public. Pour Johnstone, la simple existence d’une telle cellule « suffit à démontrer l’ampleur de l’horreur ». Selon elle, si l’entité sioniste se tenait du côté de la vérité et de la morale, elle n’aurait pas besoin de créer une unité militaire spécialisée dans l’invention de prétextes pour couvrir des actes que « tout être humain normal perçoit immédiatement comme des crimes odieux ». L’écrivaine souligne une hypocrisie récurrente : l’armée justifie l’exécution de journalistes palestiniens en les accusant d’appartenir tous à la résistance palestinienne. Mais dans le même temps, lorsqu’il s’est agi d’autoriser des journalistes occidentaux à entrer dans la bande de Ghaza pour couvrir les événements, l’accès leur a été refusé. Un double discours qui, selon Johnstone, ne laisse aucun doute sur « la volonté délibérée de dissimuler la réalité du terrain ».
Une question morale incontestable
Jamais, affirme Johnstone, elle n’a été aussi catégorique dans une prise de position que sur le dossier de Ghaza : « Ce qui se déroule est un génocide manifeste qui ne supporte aucune neutralité ». Elle ajoute : « Si vous ne vous opposez pas à ce crime, vous êtes dans l’erreur et je ne veux aucun lien avec vous. Ce n’est pas une question d’opinion, mais une évidence morale ». Pour elle, la maturité ne consiste pas seulement à tolérer la diversité des points de vue, mais aussi à savoir adopter une position claire lorsque des enjeux humanitaires et éthiques fondamentaux sont en cause, comme dans le cas d’une extermination de masse. L’écrivaine rappelle que le constat du génocide perpétré à Ghaza ne repose pas sur des opinions isolées, mais sur l’accord quasi unanime des organisations internationales de défense des droits humains. Human Rights Watch, Amnesty International, B’Tselem, ainsi qu’une large majorité de chercheurs spécialisés dans l’étude des génocides, s’accordent sur la qualification des crimes de l’armée sioniste. « Le débat est clos, insiste Johnstone. Toutes les tentatives de propagande sioniste pour brouiller les pistes échouent face à ce consensus ».
La force du peuple et de la base militante
Pour Johnstone, la dynamique du refus des massacres a été initiée par les Palestiniens eux-mêmes, qui ont documenté les crimes de l’occupation. Leurs témoignages et images se sont ensuite diffusés massivement sur les réseaux sociaux, relayés par les opinions publiques occidentales. Progressivement, médias internationaux et ONG ont fini par s’en emparer, contraignant les gouvernements occidentaux à sortir de leur mutisme. Mais, souligne-t-elle, ces réactions officielles restent « timides et calculées », fruits de la pression populaire plus que d’une véritable conviction. « Les dirigeants occidentaux ne sont pas des leaders, dit-elle. Ils sont entraînés par la rue, contraints d’écouter leurs peuples qui n’acceptent plus l’inaction ». Johnstone appelle à intensifier la mobilisation citoyenne. « Les responsables politiques ne peuvent plus ignorer nos voix. S’ils bougent, c’est parce que nous les y obligeons. La clé du changement se trouve entre nos mains, dans la persistance de la pression populaire ». Cet appel résonne comme un avertissement : face au génocide en cours à Ghaza, le silence n’est plus une option, et la légitimation artificielle orchestrée par l’armée sioniste ne résiste ni aux preuves accumulées, ni à la force des consciences éveillées.
M. S.