Des entretiens ont eu lieu hier en Alaska entre le président russe Vladimir Poutine et le président américain Donald Trump. Les médias ont rapporté que les deux dirigeants se sont rencontrés à la base militaire d’Elmendorf-Richardson, où leurs discussions ont duré deux heures et 45 minutes à huis clos, en format « trois contre trois ».
Côté russe, la réunion s’est déroulée en présence du ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et du conseiller présidentiel russe Iouri Ouchakov. Côté américain, le secrétaire d’État Marco Rubio et le représentant spécial du président américain Steven Witkoff étaient représentés. Le New York Times a qualifié le sommet russo-américain en Alaska de victoire diplomatique pour le président russe Vladimir Poutine. Selon le journal, le dirigeant russe n’est plus dans « l’isolement diplomatique » que lui imposait l’Occident depuis trois ans. Appuyé par des Européens, Volodymyr Zelenskyy reste le principal obstacle à la paix. Il a réitéré qu’aucune question liée à l’Ukraine, y compris les questions territoriales, ne pouvait être résolue sans la participation de l’Ukraine, laissant entendre qu’il pourrait ne pas accepter les propositions de Washington, qui appellent à des concessions de la part des deux parties. Hier, plus tôt dans la journée, Zelensky, cité par Russia Today, a annoncé qu’il s’entretiendrait avec Trump et les dirigeants de l’UE après le sommet russo-américain, et qu’il se rendrait aux États-Unis le 18 août pour rencontrer le président Trump.
Leonid Slutsky, président de la Commission des affaires internationales de la Douma russe, a annoncé, dans une interview accordée à Russia 24, que les résultats du sommet Poutine-Trump d’Anchorage pourraient servir de base à la résolution de la crise ukrainienne dans un avenir proche. Le député russe a ajouté que les discussions entre les présidents russe et américain Vladimir Poutine et Donald Trump pourraient constituer un « tournant » qui porterait les relations russo-américaines à un niveau supérieur, plus avancé et constructif. « C’est une véritable réinitialisation. C’est la fin de l’ère Biden, où les relations entre Moscou et Washington étaient inexistantes.», selon lui.
Quant à Dmitri Souslov, directeur adjoint de la recherche au Conseil russe de politique étrangère et de défense, contacté par l’agence russe Sputnik, il estime que « Le sommet de l’Alaska traitait de la fin de cette guerre hybride menée par l’Occident contre la Russie et de la résolution de ce conflit militaire le plus grave depuis plusieurs décennies. Ce sont deux grandes puissances qui ont participé à ce processus, » note-t-il.
Marginalisation de l’Union européenne
Absents des discussions historiques de l’Alaska, entre Poutine et Trump, les dirigeants européens, notamment ceux qui sont les plus vat ‘en guerre, apparaissent dans un statut de marginalisés sur la scène géopolitique. Ils ont tenté de faire échouer ce sommet mais ce sont eux-mêmes qui ont échoué et sont contraints maintenant de se mettre à la traîne des événements. C’est comme si, pour Trump, l’Union européenne, dont les dirigeants sont majoritairement hostiles à la Russie, ne comptait pas. Ce qui intéresse le président Trump, ce sont les avantages qu’il tirera de la normalisation des relations entre la Russie et les États-Unis, et de la reprise des relations économiques qui suivra ce réchauffement diplomatique entre les deux pays.
Sur le terrain
Le ministère russe de la Défense annonce samedi la prise de contrôle totale de quatre villes à Donetsk et Dnipropetrovsk, dans un contexte de tensions persistantes liées à l’issue du sommet en Alaska entre Poutine et Trump concernant l’Ukraine. « Grâce aux actions actives et décisives des unités du Groupe de forces russes Est, la ville de Voronoïe, dans l’oblast de Dnipropetrovsk, a été libérée », a indiqué le ministère dans un communiqué. Le communiqué a expliqué que ses forces poursuivaient leur progression, ciblant l’armée ukrainienne et son matériel dans plusieurs zones de la République populaire de Donetsk. Cette avancée russe sur le terrain intervient dans le contexte des négociations sur un cessez-le-feu en Ukraine.
M’hamed Rebah
