Le « Sommet arabe des peuples », tenu vendredi en visioconférence à l’initiative du Conseil arabe, a appelé à des mobilisations populaires massives dans toutes les villes arabes afin d’exiger l’arrêt immédiat de la guerre de génocide et de famine menée par Israël contre la population de Ghaza. Les participants ont également exhorté les régimes arabes à rompre leurs relations avec Israël, en mettant fin aux accords de normalisation et en fermant les ambassades israéliennes dans la région.
Réuni sous le thème « Mobiliser la nation pour sauver nos enfants affamés à Ghaza », le sommet a rassemblé des intellectuels, des responsables politiques et des militants issus de plusieurs pays arabes. Tous ont affirmé le rejet populaire arabe catégorique de toutes les formes d’extermination, de blocus et de famine, qualifiant ces pratiques de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité imprescriptibles. Lors de son intervention, l’ancien président tunisien et président du Conseil arabe, Moncef Marzouki, a dénoncé l’inaction arabe face aux massacres. « Les drapeaux arabes devraient être en berne partout. Nous devrions être en deuil pour tous nos enfants qui meurent de faim à Ghaza, à El-Fasher et ailleurs dans le monde », a-t-il déclaré, avant d’appeler les peuples arabes à se préparer à une mobilisation générale, estimant que seule une révolte des peuples arabes peut sauver Ghaza. « La faiblesse arabe est ce qui a permis à cet ennemi usurpateur d’exhiber tant de cruauté et de barbarie contre nos enfants à Ghaza », a-t-il ajouté. Les participants ont vivement critiqué la déclaration conjointe du 30 juillet dernier entre la Ligue arabe et l’Union européenne, jugée dépourvue de tout engagement réel pour arrêter le génocide, lever le blocus ou empêcher les déplacements forcés. Ils ont dénoncé un texte qui, au contraire, exige de la résistance palestinienne de déposer les armes et de se soumettre. Dans son communiqué final, le sommet a tenu les États-Unis pour entièrement responsables, sur les plans politique, moral et juridique, des crimes perpétrés à Ghaza, en raison de leur soutien militaire et diplomatique illimité à Israël, de leur blocage des résolutions du Conseil de sécurité et de leur volonté de saboter le mandat des institutions internationales. Le sommet a également condamné la passivité de la communauté internationale, accusée de couvrir le plus grand génocide de l’époque contemporaine, puisqu’aucune sanction n’a encore été imposée à l’occupant. Les participants ont réclamé le déploiement immédiat d’observateurs internationaux à Ghaza et l’instauration d’un couloir humanitaire sûr pour l’acheminement et la distribution digne des aides, loin de toute instrumentalisation politique et sans transformer ces aides en « pièges mortels ». Ils ont aussi insisté sur la fin totale du blocus, la reconnaissance du droit au retour, du droit à l’autodétermination et l’établissement d’un État palestinien indépendant avec ElQods pour capitale. Ils ont appelé à une mobilisation populaire arabe pour briser le siège de Ghaza, mettre fin aux accords de normalisation, fermer les ambassades israéliennes, et lancer un boycott économique global visant tous les acteurs soutenant les politiques de nettoyage ethnique en Palestine.
Les participants ont rappelé que la solidarité populaire arabe constitue le dernier rempart face aux projets de liquidation de la cause palestinienne. Ils ont conclu que la volonté de libération est plus forte que toutes les armées d’agression, que les enfants affamés de Ghaza sont un dépôt sacré dans la conscience des libres de cette nation et du monde, et que la reddition n’est pas une option, le droit ne disparaissant pas sous le silence des régimes. Depuis le déclenchement de la guerre d’extermination contre Ghaza en octobre 2023, l’armée israélienne – avec un soutien américain direct – a causé la mort de plus de 61 000 Palestiniens, blessé plus de 155 000 autres et contraint presque toute la population de l’enclave au déplacement, dans un décor de ruines que de nombreux observateurs comparent aux destructions de la Seconde Guerre mondiale.
M. Seghilani