Accueil ACTUALITÉ GHAZA SOUS BLOCUS : Famine planifiée, massacres à ciel ouvert et silence complice 

GHAZA SOUS BLOCUS : Famine planifiée, massacres à ciel ouvert et silence complice 

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Le sang continue de couler à Ghaza hier encore huit Palestiniens, dont des enfants, ont été tués par les balles de l’armée d’occupation israélienne alors qu’ils attendaient désespérément de l’aide alimentaire au sud de la bande de Ghaza.
Selon des sources médicales et des témoins oculaires, cinq d’entre eux ont été assassinés près du corridor de Netzarim, au centre de l’enclave assiégée. Trois autres ont succombé près d’un centre de distribution au nord de Rafah. À cela s’ajoutent des dizaines de blessés, souvent dans un état critique.
Ce drame n’est pas isolé. Il s’inscrit dans une politique délibérée de la famine imposée par l’entité sioniste depuis le début de sa guerre génocidaire le 7 octobre 2023. Cette guerre, soutenue par des puissances occidentales, notamment les États-Unis, vise à affamer, détruire et chasser les habitants de Ghaza. Depuis le 2 mars dernier, tous les points de passage humanitaires sont fermés, les convois d’aide bloqués, et les largages aériens annoncés par Tel Aviv relèvent davantage de la propagande que de l’assistance réelle. Dans les hôpitaux submergés, les chiffres ne cessent d’augmenter : selon les dernières données du ministère de la Santé à Ghaza, 154 Palestiniens sont morts de faim et de malnutrition, dont 89 enfants. Et ces chiffres, affirment les organisations internationales, sont largement sous-estimés.

L’ONU tire la sonnette d’alarme, sans effet concret
« Ce n’est plus une alerte, c’est une réalité », a déclaré Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, en réagissant au dernier rapport de l’IPC (Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire). Le document confirme que deux des trois seuils de famine sont déjà franchis dans plusieurs régions de Ghaza, notamment dans la ville de Ghaza elle-même, ravagée par les bombardements, la malnutrition, la soif et les épidémies. Dans un appel commun, le Programme alimentaire mondial (PAM), la FAO et l’Unicef ont exigé que l’enclave soit « inondée sans délai d’aide humanitaire massive, chaque jour, pour éviter une famine généralisée ». Cindy McCain, directrice du PAM, a comparé la situation actuelle aux famines les plus atroces du siècle dernier, en Éthiopie et au Biafra. Mais sur le terrain, rien ne change. Mardi, seulement 109 camions d’aide ont pu entrer dans Ghaza. La majorité d’entre eux ont été interceptés ou pillés dans des zones de chaos sécuritaire, entretenues méthodiquement par l’occupant. Selon le bureau gouvernemental de Ghaza, cette désorganisation n’est pas fortuite : « Elle vise à empêcher une distribution équitable et à priver les civils affamés de secours. »

Des largages aériens inutiles et dangereux
Pendant que les chancelleries occidentales débattent et se congratulent de gestes « humanitaires », les Palestiniens meurent. Sur les six opérations de largage effectuées mardi, quatre ont échoué en zones interdites, soit sous contrôle militaire israélien, soit dans des quartiers évacués par ordre militaire. Ces colis tombés en zone rouge exposent les civils à un double danger : celui d’être pris pour cible par des drones ou des snipers en tentant de les récupérer. Le même jour, onze membres de comités tribaux chargés de sécuriser les points d’aide ont été exécutés par l’armée israélienne, qui a ensuite ouvert la voie aux camions, permettant leur récupération par des groupes armés agissant sous la protection de drones de surveillance. Le scénario, qualifié de « massacre complexe » par le bureau de presse gouvernemental de Ghaza, révèle l’instrumentalisation cynique de la famine comme arme de guerre.

L’eau, un autre champ de bataille
Les enfants, premières victimes du siège, parcourent des kilomètres avec des bidons pour récolter quelques litres d’eau, parfois souillée. D’après l’UNRWA, l’accès à l’eau potable reste un « défi quotidien insurmontable » pour la majorité des deux millions d’habitants. La scène se répète chaque jour : des files d’enfants et de femmes sous un soleil écrasant, attendant leur tour pour puiser quelques gouttes d’eau. Sept Palestiniens ont été blessés hier par une frappe de drone alors qu’ils tentaient de remplir leurs bidons à Rafah. « Une guerre contre les ventres vides, contre les gorges sèches », résume une infirmière du camp de Khan Younès.
M. Seghilani 

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