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L’ENTRÉE EN VIGUEUR DE L’ANNULATION DES ACCORDS MAROC-UE AURA LIEU EN OCTOBRE PROCHAIN : Rabat et Bruxelles à la recherche de subterfuges

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La complicité des pays européens dans le pillage des richesses du peuple sahraoui est évidente.
Elle est une agression que subit le Sahara occidental malgré les résolutions de la communauté internationale, le droit international et malgré les arrêts de la Cour de justice de l’Union européenne (CUJE),  qui a invalidé les accords économiques passés entre le Maroc, puissance occupante et les pays européens et englobant dans leur espace géographique de mise en œuvre les territoires sahraouis occupés. Et les exemples de pillage sont courants et le dernier en date est une plainte déposée en Espagne pour commercialisation avec un étiquetage trompeur de tomates récoltées au Sahara occidental occupé. C’est une pratique courante utilisée par l’entité sioniste pour contourner l’embargo décrété contre ses produits fruits et légumes produits dans les territoires palestiniens occupés et qui sont commercialisés sous des étiquettes made in Morocco, Grèce, Egypte, Chypre et autres. Et au lieu d’obtempérer aux décisions de la CUJE, certains pays se montrent complices du Maroc en tentant de contourner les arrêts de cette institution qui devraient avoir force de loi. Il faut préciser dans ce cadre que l’annulation des accords de libre-échange entre l’Union européenne et le Maroc concernant le Sahara occidental entrera en vigueur le 4 octobre 2025. C’est en principe une décision contraignante à laquelle devraient se soumettre tous les pays membres de l’UE. Malheureusement, des sources ont indiqué que, « loin d’accepter la décision de la Cour de justice de l’UE, Rabat et Bruxelles cherchent des solutions de contournement. Le patronat marocain et les grands intérêts agricoles mènent les négociations. À moins de trois mois de l’entrée en vigueur de l’annulation des accords agricoles et de pêche entre le Maroc et l’Union européenne, prononcée par la Cour de justice de l’Union européenne en octobre 2024. Bruxelles et Rabat explorent des pistes alternatives pour maintenir les échanges commerciaux. Ils le font en coulisses et au mépris du droit international, comme en témoigne l’implication directe de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), dirigée par Chakib Alj », notent ces sources.  C’est une complicité évidente à laquelle se livre Bruxelles au mépris des décisions d’une cour de justice qui est censée lui servir de référence en matière de droit et de loi.Dans le même cadre, les mêmes sources ont indiqué que le 11 juin dernier, la CGEM a présenté un rapport sur l’impact de l’arrêt européen à María Isabel García Catalán, directrice du département Fiscalité et Union douanière de la Commission européenne. Quelques jours plus tôt, l’eurodéputé finlandais Pekka Toveri (PPE) avait déjà reçu des porte-parole de la CGEM. Ces négociations, selon certaines sources, sont menées par Abir Lemseffer, numéro deux d’Azura, le géant marocain de la tomate, et Sébastien Gubel, principal lobbyiste de l’association patronale auprès de l’UE.  Rabat et Bruxelles tentent de trouver des artifices légaux pour contourner une décision à laquelle ils doivent se soumettre notamment pour les pays européens. Et à ce titre, l’un des concepts clés que l’on tente d’imposer est celui du « consentement présumé » du peuple sahraoui. La CJUE a clairement indiqué que tout accord commercial affectant le Sahara occidental requiert le consentement du peuple sahraoui. Cependant, la possibilité de considérer ce consentement comme implicite est désormais envisagée s’il est prouvé qu’il existe de prétendus « avantages concrets » pour la population, à condition que l’accord n’impose pas d’obligations. Ces artifices et ces subterfuges ne sauraient faire taire la volonté du peuple sahraoui dont le Front Polisario, est reconnu par les tribunaux européens comme son unique représentant. Il a, à maintes reprises dénoncé le pillage et il ne laissera pas passer cette « ruse », lui qui a milité pour défendre la cause de son peuple et surtout la préservation de ses richesses. « Pendant ce temps, les géants agricoles marocains – Azura (famille Tazi), Groupe Delassus (famille Bennani-Smirès) et Les Domaines Agricoles (propriété de la holding royale Siger) – promeuvent le concept de consentement implicite pour maintenir leur accès au marché européen en tentant de faire passer un supposé consentement du peuple sahraoui qui permet la mise en place d’un mécanisme de compensation financière pour la population sahraouie, une ruse pour légitimer les profits du pillage.  « En 2024, la CJUE avait sanctionné l’étiquetage trompeur des fruits et légumes du Sahara occidental comme « produits du Maroc. Bien que l’étiquetage correct soit  « Sahara occidental », cela est inacceptable pour la diplomatie marocaine. En réponse, Rabat et Bruxelles envisagent deux options : créer des labels régionaux diluant la véritable origine (comme « Dakhla-Oued Ed-Dahab » ou « Provinces du Sud »), ou enregistrer les produits comme originaires d’Agadir, où ils sont conditionnés, profitant ainsi de la traçabilité agricole limitée au Maroc. Ce sont subterfuges qui ne sauraient faire taire le peuple sahraoui qui défendra ses richesses comme il l’a toujours fait. L’Europe se fait le complice du Maroc dans ce pillage à grande échelle et cela fait d’elle également le complice de l’occupation et la colonisation d’un territoire qui ne relève en aucun cas de la souveraineté marocaine.
Slimane B.

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