« De grandes marques mondiales lanceront la production locale de leurs véhicules, avec des taux d’intégration élevés dès le début », a fait savoir le président Abdelmadjid Tebboune en évoquant le dossier de l’industrie automobile locale lors de son entrevue périodique avec des représentants des médias nationaux, diffusée vendredi soir. Il a révélé que certains modèles de véhicules qui seront produits localement ont déjà été identifiés, et que leur taux d’intégration atteindra au moins 40%. À ceux qui s’impatientent de voir le développement en grand de cette filière en Algérie, il a précisé que le rythme de réalisation pourrait être variable, en expliquant que ces projets nécessitent des préparations et des investissements considérables. L’industrie automobile enregistre des progrès, a-t-il fait constater, notamment pour ce qui est des taux d’intégration élevés ayant été réalisés par des Algériens. Le président Tebboune a cité l’entreprise « Fiat » dont il s’est félicité de la dynamique qu’elle connaît au niveau de son usine à Tafraoui (Oran), notamment en termes de taux d’intégration. À ce propos, notons que Stellantis El Djazaïr a annoncé, mercredi, dans un communiqué, que les travaux d’extension de son site industriel de Tafraoui (Oran) ont atteint un taux d’avancement de 85%, avec l’installation des équipements des unités de ferrage et de peinture. Selon le communiqué, cette progression, « en ligne avec le calendrier initial » marque « une phase clé du projet industriel de Stellantis en Algérie, fondé sur une montée en puissance progressive des capacités de production et d’intégration de l’usine Fiat ». L’extension du site industriel est accompagnée par ailleurs d’un « vaste programme de recrutement, de formation et de certification des ressources humaines algériennes, déployé en partenariat avec les institutions académiques et les centres de formation professionnelle », selon la même source. Stellantis El Djazaïr a réaffirmé « son engagement en faveur de la souveraineté industrielle, de l’emploi qualifié et de la création de valeur en Algérie, tout en poursuivant son ambition de faire du site de Tafraoui un hub stratégique pour la production automobile dans la région Afrique et Moyen-Orient ».
Renault n’a pas dépassé 5 % d’intégration
Le contraste est frappant quand on compare la démarche de Fiat avec celle de Renault. « Renault n’a pas dépassé 5 % de taux d’intégration durant sept ans », a fait remarquer le président Tebboune, lors de son entrevue périodique avec des représentants des médias nationaux. Il a souligné que la reprise de la production locale de l’usine « Renault » est tributaire de sa capacité à se conformer au nouveau cahier des charges et à réaliser un taux d’intégration nationale à hauteur de 40%. Le président de la République a expliqué que le principe d’intégration industrielle signifie la création d’un véritable réseau national de sous-traitance qui conduit à l’émergence d’un écosystème industriel local, qui permet de créer de l’emploi et également de réduire la dépendance aux importations de pièces détachées. Il s’agit d’une rupture avec les pratiques du passé qui se limitaient à l’assemblage de pièces importées sans une réelle valeur ajoutée. Les dérives qu’a connues le secteur par le passé, et ayant coûté des milliards de dollars au Trésor public, font partie désormais du passé, a réaffirmé le président de la République. Ainsi, l’importation de véhicules ne sera autorisée qu’en présence d’un réseau de services après-vente, a-t-il souligné. Avant, a-t-il révélé, les opérations d’importation de véhicules neufs servaient de couverture à des pratiques frauduleuses, qui avaient pour finalité de vider les caisses de l’État. Le président Tebboune a confirmé la rupture avec les simulacres d’assemblage qui ont marqué les expériences passées. « L’ère du gonflage de pneus est révolue », a-t-il insisté.
M’hamed Rebah