L’occupation sioniste a mené, ce mercredi, une série de frappes ciblant le cœur du pouvoir militaire syrien et des positions stratégiques dans le sud du pays, alors que la tension s’enflamme à Soueïda depuis plusieurs jours.Selon un communiqué de l’armée de l’occupant, une attaque a visé la porte d’entrée du complexe de l’état-major général du régime syrien à Damas. Deux sources sécuritaires syriennes ont confirmé qu’un raid israélien avait touché le bâtiment du ministère de la Défense dans la capitale, causant, selon l’agence officielle SANA, des blessures à au moins deux personnes. Parallèlement, des drones israéliens ont frappé la ville de Soueïda, dans le sud du pays, quelques heures après que Tel-Aviv a menacé de nouvelles représailles si Damas ne retirait pas ses forces de la région. SANA rapporte plusieurs blessés parmi les civils, sans donner de bilan précis. D’après l’Observatoire syrien des droits de l’Homme, les affrontements, déclenchés dimanche dernier entre factions druzes et groupes armés bédouins après l’entrée des forces gouvernementales dans la ville, ont déjà fait 248 morts. Parmi eux figurent 64 combattants druzes et 28 civils, dont 21 auraient été exécutés sommairement par des éléments liés aux ministères de la Défense et de l’Intérieur. Du côté des forces gouvernementales, 138 soldats ont été tués ainsi que 18 combattants bédouins. Des reporters de l’AFP ont signalé mercredi matin des explosions sporadiques dans plusieurs quartiers de Soueïda, où l’aviation de l’occupant cible également des convois et équipements militaires. Le même jour, le chef spirituel de la communauté druze en Israël, le cheikh Mouafaq Tarif, a déclaré à la radio militaire : « Nous devons forcer le régime syrien à quitter Soueïda. C’est une guerre d’existence qui menace la sécurité et la dignité de notre communauté. »
Tel-Aviv menace frontalement Damas
Le ministre de la Défense de l’occupant, Israël Katz, a lui aussi durci le ton dans un communiqué : « Le régime syrien doit laisser les Druzes tranquilles et retirer immédiatement ses troupes de Soueïda. Comme nous l’avons déjà averti, Israël ne laissera pas tomber les Druzes de Syrie et poursuivra sa politique de désarmement décidée par le gouvernement. » Il a ajouté que « l’armée de l’occupant continuera de frapper les forces du régime jusqu’à leur retrait complet et intensifiera prochainement ses ripostes si le message n’est pas entendu. » Depuis plusieurs jours, des frappes répétées visent des positions militaires syriennes autour de Soueïda et de la province voisine de Deraa, sous couvert de protéger la communauté druze locale et de maintenir une zone tampon démilitarisée. Les raids de drones israéliens visaient notamment des lignes d’approvisionnement des factions militaires rattachées au ministère syrien de la Défense transitionnelle. Des explosions puissantes ont été entendues à Soueïda et ses environs, sans que l’ampleur des pertes matérielles et humaines ne soit encore déterminée. Le conflit à Soueïda cristallise les divisions internes. La direction spirituelle druze avait d’abord accepté l’entrée des troupes syriennes pour « rétablir la sécurité », avant que le cheikh Hikmat al-Hijri ne revienne sur ce soutien en dénonçant un communiqué « imposé sous la contrainte » et en accusant les forces gouvernementales d’avoir violé un cessez-le-feu fragile. Pour le nouveau président de transition Ahmed al-Charaa, arrivé au pouvoir après la chute de Bachar al-Assad fin 2024, ces tensions communautaires posent un défi de taille : regagner la confiance des minorités tout en tentant de stabiliser une région de plus en plus fracturée par les ingérences extérieures et les rivalités locales. Pendant ce temps, l’armée de l’occupant a annoncé le renforcement de ses frontières avec la Syrie, mobilisant trois compagnies supplémentaires et la police militaire pour prévenir toute tentative d’incursion collective de Druzes vivant en Israël, par solidarité avec leurs coreligionnaires de Soueïda. Les affrontements, marqués par des exécutions sommaires, des pillages et l’incendie de biens, accentuent le climat de peur et de méfiance au sein d’une population prise en étau entre les ambitions de Damas, la menace de l’occupant sioniste et la fragmentation des alliances locales.
M. S.
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