Le quotidien Maariv dresse un constat glaçant de l’impasse militaire et morale dans laquelle l’occupant sioniste s’enfonce à Ghaza.
Selon le journal, l’armée de l’occupant est « engluée dans la boue de Ghaza » sans objectif clair, et ses dirigeants militaires redoutent de présenter la réalité au pouvoir politique. Dans son éditorial, Maariv souligne que le Premier ministre Benyamin Netanyahou s’est dédouané de toute responsabilité dans l’échec du 7 octobre, imputant l’ensemble des fautes à l’armée et aux services de sécurité. Cette prise de distance, accordée lors d’une interview à un média américain, marque selon le quotidien le franchissement de « lignes rouges sacrées » par le gouvernement de l’occupant sioniste. Le journal met en garde contre l’adoption imminente de la nouvelle loi sur la conscription, qui accentuera une fracture profonde au sein de la société de l’entité sioniste. « L’entité sioniste sera divisée en deux camps : d’un côté ceux qui jugent le sang de leurs enfants trop précieux pour le sacrifier, retranchés dans les écoles religieuses de Bnei Brak, Elad, Mea Shearim ou les ruelles de Safed et Tibériade ; et de l’autre, le reste de la population, dont les fils sont envoyés mourir à Jabalia, Beit Hanoun, Khan Younès, Naplouse, Jénine, voire au Liban et en Syrie », prévient Maariv. Dans ce contexte, les ultra-orthodoxes (« Haredim »), dispensés de service militaire et soutenus par une partie de la classe politique, apparaissent aujourd’hui comme « les nouveaux héros » de l’occupant sioniste, souligne le quotidien, qui s’interroge sur le sens du sacrifice consenti par les familles des soldats.
Guerre « sans tête ni queue »
Depuis la reprise des combats à Ghaza en mars dernier, l’armée de l’occupant sioniste déplore officiellement 43 morts supplémentaires. Depuis le début de l’opération terrestre, le bilan s’élève désormais à 451 militaires tués, et à 893 morts depuis le déclenchement de la guerre, dans ce qui est décrit comme une « guerre sans fin ni but déclaré ». Dans le même temps, l’armée de l’occupant admet en interne qu’un cessez-le-feu et la libération des 50 prisonniers retenus sont désormais des priorités. La défaite de la résistance palestinienne n’est plus, selon le journal, une option militaire, mais un enjeu politique.
Défaite militaire cuisante
La fragilité de la machine de guerre de l’occupant sioniste a de nouveau été mise en lumière lundi : une unité blindée du « bataillon 52 » de la brigade blindée 401 a perdu trois soldats tués lors d’une opération à Jabalia, au nord de Ghaza. Leur char Merkava 4, pourtant présenté comme l’un des plus puissants et des plus protégés au monde, a été gravement endommagé par un projectile antichar ou un engin explosif improvisé, sans que l’armée ne soit encore en mesure d’identifier précisément la cause de l’attaque. Cette attaque porte à dix le nombre de soldats sionistes tués en une semaine de combats intenses à Ghaza. Selon le « commandement » de l’occupant, les forces étaient engagées dans une opération visant à « anéantir la katiba locale de la résistance palestinienne et à détruire ses infrastructures, en surface comme en souterrain ». Ce sombre tableau est corroboré par Yediot Aharonot, un autre quotidien de l’entité sioniste, qui confirme que la résistance palestinienne « ne s’est pas effondrée ». Malgré les annonces répétées des dirigeants sionistes promettant son effondrement imminent, « la réalité ne soutient pas ces affirmations », souligne le journal. Près de dix mois après le 7 octobre, l’occupant sioniste semble enlisé dans un conflit dont ni l’objectif ni l’issue ne sont clairement définis, au prix du sang de ses soldats, dont la valeur — selon Maariv — ne pèse plus face à une guerre devenue interminable.
M. Seghilani