Accueil À LA UNE GHAZA : La guerre d’usure met à nu l’impuissance militaire sioniste

GHAZA : La guerre d’usure met à nu l’impuissance militaire sioniste

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Dans un aveu rare, l’armée israélienne a confirmé la mort d’un officier de reconnaissance du bataillon « Golani », tombé lors d’une opération de minage à Khan Younès, au sud de la bande de Ghaza.
L’incident, survenu après l’explosion prématurée d’un bâtiment piégé par les forces israéliennes elles-mêmes, met une nouvelle fois en lumière les failles tactiques et le coût humain croissant de cette guerre prolongée.
D’après le correspondant militaire Itay Blumental, les troupes du « Golani » participaient à une offensive pour « neutraliser des infrastructures terroristes ». Au cours de cette mission, l’un des bâtiments supposément « suspects » a explosé alors qu’il était en cours de minage, tuant le capitaine sur place. L’armée a aussitôt diligenté une enquête pour comprendre comment ses propres explosifs ont causé la mort de l’un de ses officiers et comment un tel fiasco aurait pu être évité. Des médias israéliens font état d’au moins un autre soldat tué et de plusieurs blessés dans l’explosion. Une évacuation par hélicoptère a été nécessaire, signe que les combats au sol restent intenses malgré la couverture aérienne et la supériorité de feu israélienne.

La résistance frappe le cœur du dispositif israélien
La perte d’un officier, à elle seule, est déjà un revers militaire. Mais elle s’accompagne d’une onde de choc médiatique. Les Brigades Ezzedine Al-Qassam, branche armée de la résistance palestinienne, ont diffusé une vidéo filmée à l’est de Khan Younès montrant leurs combattants se faufilant entre blindés et engins de chantier de l’armée israélienne, en plein jour, sans être inquiétés par une couverture de feu. La vidéo révèle une faille béante dans la protection rapprochée des troupes : pour la deuxième fois en un mois, des soldats israéliens apparaissent livrés à eux-mêmes, à courte distance de l’adversaire. Yediot Aharonot dénonce une « nouvelle humiliation sécuritaire » et critique « une négligence criminelle du commandement », rappelant l’affaire du blindé « Puma » détruit, qui avait coûté la vie à sept militaires israéliens. Les images montrent un soldat israélien tentant de fuir avant d’être abattu, tandis que son arme est récupérée par les combattants de la résistance. La presse israélienne y voit une « gifle médiatique » qui contredit la version officielle d’une opération « sous contrôle ».

Matériel militaire « à bout de souffle »
Au-delà du drame humain, le scandale révèle aussi l’état d’usure de l’armée israélienne, contrainte, selon la presse, de louer bulldozers et engins de démolition à des sous-traitants civils faute de matériels blindés disponibles. Pour une armée parmi les plus puissantes de la région, le symbole est lourd : une guerre longue épuise les stocks, expose les soldats et fragilise la « force dissuasive » tant vantée par Tel-Aviv. Sur le terrain, la résistance multiplie les attaques coordonnées. Ces derniers jours, les Brigades al-Qassam ont visé deux chars Merkava au centre de Khan Younès à l’aide de projectiles antichars « Yassin 105 » et « Tandem ». Elles affirment avoir bombardé des rassemblements de troupes avec des mortiers lourds. Les Brigades Al-Qods (Jihad islamique) ont, elles, revendiqué la destruction d’un blindé israélien grâce à un engin explosif dissimulé dans le quartier Tuffah, à Ghaza. À l’intérieur même des lignes israéliennes, le constat est clair : selon la chaîne 12, « le combat ne faiblit pas et le Hamas reste debout ». Une journaliste intégrée aux forces israéliennes raconte que, malgré des zones entières rasées, « Ghaza n’est pas à genoux ». Un officier de terrain le confirme : « L’ennemi apprend de nous chaque jour et adapte ses tactiques ». Pendant ce temps, les négociations indirectes piétinent. Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, a douché les espoirs des familles de prisonniers en affirmant qu’aucun accord global n’est possible. Le Hamas y voit la preuve d’une « volonté délibérée de torpiller tout compromis », notamment sur l’échange d’otages et le retrait total des troupes. Pourtant, les représentants de la résistance confirment maintenir une ligne « constructive » dans les pourparlers sous médiation qatarie et américaine. Mais un point reste bloquant : l’armée israélienne refuse de quitter Rafah, l’est de Khan Younès et le nord de Ghaza, au prétexte de contrôler les points de distribution humanitaire. Pour le Hamas, ces points sont autant de « prétextes » pour prolonger l’occupation militaire. Face à la poursuite du siège et des raids en Cisjordanie, le porte-parole des Brigades Al-Qassam, Abou Obeïda, appelle à « une intensification de l’insurrection » à El-Qods et en Cisjordanie pour empêcher l’annexion rampante. Il exhorte la jeunesse palestinienne à « se lever avant qu’il ne soit trop tard ». Sur le terrain, arrestations de masse, destructions de maisons et extensions de colonies se poursuivent. Cette séquence dévoile l’impasse stratégique israélienne : malgré sa supériorité militaire, l’armée piétine dans un territoire qu’elle dit contrôler mais où la résistance reste active, capable de frapper symboliquement et militairement. Chaque perte humaine et chaque image qui fuit ruinent la rhétorique officielle de victoire imminente. Sur le plan politique, Netanyahou instrumentalise le dossier des otages pour maintenir une posture de fermeté, au risque de prolonger une guerre que même ses officiers sur le terrain disent ne plus pouvoir gagner à 100 %. À Ghaza comme à El-Qods, la question n’est plus seulement militaire : elle révèle une guerre d’usure, où la société israélienne devra s’interroger sur le coût réel de cette « sécurité » promise.
M.Seghilani

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