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DEPUIS LE DÉBUT DE LA GUERRE LE 7 OCTOBRE : 2023227 journalistes palestiniens assassinés

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La Syndicat des journalistes palestiniens a rendu hommage à son confrère Ismaïl Abou Hatab, tombé en martyr dans une nouvelle atrocité qui s’ajoute au lourd passif de l’occupation dans sa guerre contre la liberté d’expression.
Le journaliste a été tué lors du massacre perpétré par un bombardement ciblé de la cafétéria Al-Baqa sur la plage de Ghaza, attaque qui a coûté la vie à plus de 30 civils et blessé des dizaines d’autres, parmi lesquels la journaliste Bayan Abou Sultan, actuellement hospitalisée dans un état stable.
Dans un communiqué publié lundi soir, le syndicat a salué la mémoire de « ce pilier de l’image journalistique à Ghaza, témoin vivant de la souffrance du peuple palestinien, dont l’objectif ne reculait jamais face à la peur ». Connu pour ses expositions photographiques documentant les crimes de l’occupation et pour son engagement auprès de médias locaux et internationaux, Ismaïl Abou Hatab « paie aujourd’hui de sa vie le prix de la vérité, face à une tentative méthodique de faire taire la voix libre palestinienne ». Avec l’assassinat d’Ismaïl Abou Hatab, le bilan des journalistes et travailleurs des médias tombés à Ghaza s’élève désormais à 227 victimes depuis le début de l’agression israélienne. Des chiffres qui, selon le syndicat, démontrent que « l’occupant ne se contente pas de raser des maisons et des hôpitaux, mais cible aussi les esprits, les mots et les images ». Le Syndicat des journalistes palestiniens condamne ce crime abject, le qualifiant de crime de guerre à part entière, et appelle toutes les instances internationales garantes de la liberté de la presse à agir sans délai. Il rappelle que chaque martyr du journalisme est la preuve accablante de l’incapacité du monde à protéger la presse palestinienne, et affirme poursuivre sans relâche son action juridique et diplomatique pour traduire les criminels de guerre devant la justice, tout en continuant à documenter chaque attaque visant les journalistes et les institutions médiatiques en Palestine.

28 martyrs à Ghaza et les chiffres en hausse
Vingt-huit Palestiniens ont trouvé la mort dans plusieurs zones de la bande de Ghaza, victimes de nouvelles frappes aériennes israéliennes menées depuis l’aube. Selon le correspondant d’Al Mayadeen sur place, l’aviation de l’occupant a notamment détruit des habitations dans les quartiers de Chajaya et Zeitoun à Ghaza-ville, ainsi qu’à l’est de Khan Younès et Rafah, au sud du territoire assiégé. Face aux avertissements renouvelés de l’armée israélienne appelant à l’évacuation de nouvelles zones, des milliers de Palestiniens fuient encore une fois, souvent pour la énième fois depuis le début de cette guerre génocidaire. « Des familles entières installent des tentes à même la route, faute d’endroit sûr », témoigne Ismaïl, habitant du quartier Cheikh Radwan à Ghaza, interrogé par Reuters. Depuis le 7 octobre 2023, le bilan du massacre à Ghaza s’élève désormais à 56 647 morts et 134 105 blessés. Rien que depuis la reprise des attaques le 18 mars dernier, après un cessez-le-feu avorté, on compte 6 315 martyrs et plus de 22 000 blessés supplémentaires. Au cours des dernières 24 heures, 116 corps – dont quatre retirés des décombres – et 463 blessés ont été recensés par les hôpitaux, qui peinent à prendre en charge l’afflux de victimes.

Les hôpitaux s’effondrent
Alors que les bombardements s’intensifient, le système de santé s’effondre. La situation a franchi un nouveau seuil critique mardi, lorsque le ministère de la Santé de Ghaza a annoncé l’arrêt total des services de dialyse au complexe médical Al-Chifa, faute de carburant pour alimenter les générateurs. Une décision dramatique qui met en danger immédiat la vie de centaines de malades rénaux et de blessés. Selon l’Organisation mondiale de la santé, la pénurie de matériel et de médicaments de néphrologie est dramatique, exacerbée par le blocus total. Déjà, plus de 400 patients, soit 40% des malades nécessitant une dialyse, sont décédés depuis le début de la guerre. Dans le même temps, l’UNRWA et l’OMS alertent sur l’impossibilité d’acheminer du carburant et des fournitures médicales dans un contexte de raids incessants et de blocus terrestre.

Des enfants menacés par les épidémies et la famine
Le Dr Charif Matar, chef du service pédiatrique de l’hôpital Al-Rantissi à Ghaza, décrit une situation « catastrophique, pire que tout ce que l’on peut imaginer ». Il dénonce l’impossibilité de contenir les épidémies qui se propagent dans des conditions d’hygiène dramatiques et de malnutrition extrême. « Les enfants meurent de faim, de soif, de maladies évitables, et personne ne bouge », déplore-t-il, pointant aussi la pollution des réseaux d’eau et l’absence totale de moyens pour freiner la propagation de la méningite, déjà signalée chez des centaines d’enfants. Le mouvement de la résistance palestinienne a, de son côté, mis en garde contre le risque de catastrophe sanitaire majeure si aucune intervention urgente n’est menée pour sauver les enfants de Ghaza. Selon l’OMS, 112 enfants sont admis chaque jour dans les hôpitaux pour malnutrition aiguë.

Silence coupable et impunité
Alors que Ghaza s’enfonce dans l’horreur, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou prévoit une visite à Washington la semaine prochaine, pour y rencontrer l’ex-président Donald Trump, avec qui il devrait aborder l’avenir de l’offensive et un éventuel accord sur les prisonniers israéliens retenus à Ghaza. Son ministre des Affaires stratégiques, Ron Dermer, est déjà sur place pour préparer cette visite, dans un contexte de pressions croissantes de l’administration américaine pour mettre fin au carnage. Pendant ce temps, l’ONU tire la sonnette d’alarme : un rapport accablant, rédigé par la rapporteuse spéciale Francesca Albanese, accuse plus de 60 multinationales, parmi lesquelles des géants de l’armement comme Lockheed Martin ou Leonardo, mais aussi des mastodontes technologiques comme Alphabet (Google), Amazon, Microsoft ou IBM, de soutenir la colonisation et la campagne d’extermination à Ghaza. Bulldozers, drones, logiciels de surveillance : l’ONU les accuse de « tirer profit de l’apartheid et de la militarisation israélienne » et appelle à poursuivre leurs dirigeants pour complicité de violations du droit international. Le rapport doit être présenté ce jeudi au Conseil des droits de l’homme de l’ONU, malgré le retrait d’Israël et des États-Unis de cet organe jugé « partial » par Tel-Aviv. Faute de contrainte juridique directe, reste à savoir si la justice internationale saura enfin traduire ces preuves en actes. Dans l’attente, à Ghaza, c’est la mort qui avance chaque jour un peu plus, à l’ombre des bombes et du silence du monde.

Plainte à Paris contre deux snipers franco-sionistes
La Fédération internationale pour les droits humains (FIDH), basée à Paris, et cinq associations partenaires ont annoncé, mardi, avoir déposé une plainte devant le tribunal judiciaire de Paris contre deux tireurs d’élite israéliens d’origine française, accusés d’avoir sciemment tué des civils palestiniens dans la bande de Ghaza. Dans un communiqué diffusé mardi, la FIDH précise que cette action en justice a été engagée en collaboration avec la Ligue des droits de l’Homme (LDH), l’organisation palestinienne Al-Haq, le Centre Al-Mezan pour les droits humains, le Centre palestinien pour les droits humains (PCHR) ainsi que l’Association France Palestine Solidarité (AFPS). Les deux soldats visés, identifiés sous les pseudonymes de Sacha A. et Gabriel B., appartiendraient à l’unité dite « des Fantômes » de l’armée israélienne. Ils sont accusés de « crimes de génocide, de torture, de crimes de guerre et d’homicides volontaires de civils » commis à Ghaza. Depuis le 7 octobre 2023, l’armée israélienne mène, avec le soutien actif des États-Unis, une campagne militaire qualifiée de génocidaire par de nombreuses ONG et institutions, ayant fait à ce jour plus de 190 000 victimes palestiniennes, morts et blessés confondus, dont une majorité d’enfants et de femmes. Plus de 11 000 personnes demeurent portées disparues, tandis que des centaines de milliers d’habitants ont été déplacés de force. Les associations requérantes espèrent que cette plainte permettra de mettre fin à l’impunité dont bénéficient, selon elles, les auteurs de crimes graves commis contre des civils palestiniens. Elles appellent les autorités françaises à assumer leurs responsabilités et à faire respecter le droit international humanitaire, en poursuivant tout ressortissant français impliqué dans de telles exactions. Cette initiative s’inscrit dans une série d’actions juridiques internationales visant à dénoncer et sanctionner les violations massives des droits humains perpétrées par l’armée israélienne, alors que les opérations militaires continuent de dévaster la bande de Ghaza et ses habitants.
M. Seghilani

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