Pour Israël, le recours au service des Sayanims, ces taupes et ces espions tapis dans l’ombre est aujourd’hui complété par le recours aux logiciels espions, à l’intelligence artificielle et aux technologies de pointe pour le choix des cibles, leur identification, suivre leur trace, les soumettre à son chantage ou tout simplement les éliminer.
L’histoire retiendra que le coup des « Bippers » porté au Hezbollah a été rendu possible grâce à l’infiltration des rouages de l’entreprise de production de ces appareils pour les infester en y installant, parmi leur composante, une charge explosive, actionnable à distance.
Mais ce qui fait débat dans les pays occidentaux, cibles de l’espionnage israélien est l’usage de logiciel permettant de s’introduire dans les méandres de la vie privée des responsables. Dans ce cadre, le scandale du logiciel espion Pegasus, fait encore des remous en Europe, tant les cibles des actions malveillantes du Mossad, sont de première importance.
Ce logiciel espion israélien est une création de NSO Group, une société techniquement privée dont le personnel est principalement composé de vétérans de l’Unité 8200 du Mossad. Il a été utilisé pour espionner plus de 50 000 personnes éminentes dans le monde. Parmi eux, des dizaines de défenseurs des droits humains, près de 200 journalistes, plusieurs membres de la famille royale arabe et plus de 600 politiciens, dont le président français Emmanuel Macron, le Premier ministre pakistanais Imran Khan et le président irakien Barham Salih. On raconte même que le Premier ministre indien Narendra Modi a utilisé le logiciel pour chercher des informations compromettantes sur ses adversaires personnels. D’autres membres de son gouvernement ont piraté le téléphone d’une femme accusant le président de la Cour suprême de l’Inde de l’avoir violée. Pegasus a également été retrouvé installé sur le journaliste assassiné du Washington Post, Jamal Khashoggi assassiné dans les locaux du consulat de son pays, l’Arabie saoudite, à Istanbul.
Il a été largement utilisé également par le Maroc pour espionner des responsables européens et espagnols. Des sources affirment même que le Premier ministre espagnol, dont le téléphone a été piraté a été la cible d’un chantage éhonté, qui l’a poussé à abandonner la traditionnelle neutralité de son pays dans le dossier du Sahara occidental pour soutenir le plan marocain. Ce logiciel espion fonctionne en envoyant un message texte à un appareil ciblé. Si un utilisateur clique sur le lien fourni, il téléchargera automatiquement le logiciel espion. Une fois infecté, il est possible de suivre l’emplacement et les mouvements d’un individu, de prendre des captures d’écran, d’allumer l’appareil photo et le microphone du téléphone, de récupérer des messages et de voler des mots de passe, indique une étude de MintPress traduite par le site Investig’Action. Ce logiciel a été mis au point par la NSO groupe, une entreprise israélienne composée de vétérans de l’unité 8200. L’étude a révélé que des centaines d’anciens agents de cette organisation d’espionnage israélienne, (Unité 8200 ndlr), ont obtenu des postes d’influence dans bon nombre des plus grandes entreprises technologiques du monde, notamment Google, Facebook, Microsoft et Amazon. Selon l’étude, l’Unité 8200 des Forces de défense israéliennes (FDI) est tristement célèbre pour sa surveillance de la population palestinienne autochtone, accumulant des kompromat (mot russe signifiant objet ou information compromettante ndlr) sur des individus à des fins de chantage et d’extorsion. Espionnant les riches et célèbres du monde, l’Unité 8200 a fait la une des journaux après l’éclatement du scandale Pegasus. Aujourd’hui, les membres de cette unité sont partout et ils contrôlent tout grâce à leur grande implantation dans les grosses entreprises mondiales d’informatique à l’instar de Microsoft, Google, Meta, Amazone, Instagram ou encore WhatsApp. Ils sont partout et ils contrôlent tout. Même le commun des internautes est aujourd’hui soumis au contrôle de ces espions. À titre d’exemple, l’une des personnes les plus influentes de Meta est Emi Palmor. Palmor est l’une des 23 personnes qui siègent au conseil de surveillance de Facebook. Décrit par Mark Zuckerberg comme la « Cour suprême » de Facebook, le Conseil de surveillance décide collectivement du contenu à accepter et à promouvoir sur la plateforme, et de ce qui doit être censuré, effacé ou supprimé. D’ailleurs, les posts soutenant la cause palestinienne ou dénonçant le génocide actuellement en cours à Ghaza sont soumis à l’appréciation de ces espions et ce sont eux qui décident de sa publication ou de sa suppression.
Ce que craignent les européens est l’entrée en scène de l’entreprise Toka qui peut infiltrer les appareils électroménagers connectés. Cette dernière a été créée par l’ancien ministre israélien de la Défense et Premier ministre, Ehud Barak, avec l’aide d’un certain nombre d’officiers de l’Unité 8200. Toka peut infiltrer n’importe quel appareil connecté à Internet, y compris l’Amazon Echo, les téléviseurs, les réfrigérateurs et autres appareils électroménagers. L’année dernière, la journaliste Whitney Webb a déclaré à MintPress que l’entreprise agissait effectivement comme un groupe de façade pour les opérations d’espionnage du gouvernement israélien. Finalement, Israël est une véritable menace pour la sécurité mondiale. Ses dirigeants ne s’embarrassent pas de scrupules pour s’introduire même dans les lieux interdits pour des considérations même morales. Pour eux, la vie privée d’autrui n’est pas une barrière tant que les intérêts d’Israël, l’entité sioniste sont en jeu.
Slimane B.
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