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RAPPORTEUSE DE L’ONU SUR LA SITUATION DES DÉFENSEURS DES DROITS HUMAINS AU SAHARA OCCIDENTAL : « Le Maroc doit cesser immédiatement sa répression »

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La rapporteuse spéciale des Nations unies sur la situation des défenseurs des droits humains, Mary Lawlor, a tiré une nouvelle fois la sonnette d’alarme, vendredi, face à l’escalade de la violence exercée par la police du système d’occupation marocain contre les militants sahraouis. Elle appelle Rabat à cesser immédiatement sa répression dans les territoires occupés du Sahara occidental. « J’ai reçu des informations inquiétantes sur des violences de la police marocaine à l’encontre des défenseurs des droits humains sahraouis Sidi Mohammed Daddach et Mustapha Dah, à la suite d’un événement commémoratif annuel le 19 juin », a déclaré Mme Lawlor sur ses réseaux sociaux. Ces nouvelles violences sont survenues après un rassemblement pacifique tenu pour marquer le 55e anniversaire de l’Intifada de Zemla, soulèvement historique mené par Mohamed Sidi Brahim Bassiri le 17 juin 1970 contre l’occupation coloniale espagnole. Selon des sources sahraouies, la police marocaine, en uniforme et en civil, a violemment dispersé les participants, agressant plusieurs figures de la société civile, dont Sidi Mohammed Daddach, président du comité sahraoui pour le droit à l’autodétermination, Mustapha Dah, membre de l’Initiative sahraouie contre l’occupation marocaine (ISACOM), et Brahim Farrik, militant reconnu des droits humains dans le territoire occupé. Dans son message, Mme Lawlor a réitéré son exigence : « Les autorités marocaines doivent mettre fin à la répression des défenseurs des droits humains au Sahara occidental. » Cette dénonciation s’inscrit dans la continuité des alertes émises par les experts onusiens ces derniers mois. En avril dernier, Mary Lawlor et plusieurs collègues rapporteurs avaient déjà exprimé leur « grave préoccupation » face à une campagne de harcèlement orchestrée par le système d’occupation marocain contre des défenseurs sahraouis, des journalistes et des figures de la contestation. Dans une communication officielle adressée au gouvernement marocain en février dernier, Mme Lawlor et d’autres rapporteurs ont dénoncé les actes d’intimidation, de diffamation, de surveillance constante et les restrictions imposées à la liberté de mouvement et de réunion de figures emblématiques comme M. Ali Salem Tamek, membre du Collectif des défenseurs sahraouis des droits humains (CODESA), ainsi que d’autres militants pacifiques. Ces violations systématiques des droits humains visent essentiellement à étouffer toute voix appelant au respect du droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination, un droit pourtant garanti par le droit international et réaffirmé à maintes reprises par l’ONU. Sur le terrain, les organisations sahraouies continuent de documenter les agressions, détentions arbitraires, tortures et procès inéquitables qui frappent celles et ceux qui osent dénoncer l’occupation et ses conséquences dramatiques pour la population sahraouie. Face à cette situation alarmante, la communauté internationale reste interpellée par le silence et l’inaction de plusieurs États, tandis que les appels à un mécanisme indépendant de surveillance et de protection des droits humains au Sahara occidental se multiplient. Pour rappel, le Sahara occidental figure toujours sur la liste des territoires non autonomes de l’ONU. Malgré cela, la répression s’intensifie chaque année, étouffant toute expression libre au sein de ce territoire placé sous occupation marocaine depuis 1975, en violation des résolutions internationales. Les défenseurs sahraouis, quant à eux, affirment qu’ils poursuivront leur lutte pacifique pour la liberté, la dignité et l’indépendance, malgré la violence et la peur. Pour eux, la solidarité internationale reste un rempart essentiel contre l’oubli et l’impunité.
M. Seghilani

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