Le Congrès national africain (ANC), donne une claque au Makhzen et sa machine de propagande en affirmant que son soutien à la cause du peuple Sahraoui est immuable et s’inspire des idéaux qui ont bâti sa lutte contre l’apartheid, du droit international et des résolutions de la communauté qui reconnaissent, aux peuples, le droit de disposer de leur sort.
Dans une déclaration , l’ANC prend acte avec mépris de la récente désinformation propagée par un article publié par « Morocco World News », affirmant à tort que l’Afrique du Sud pourrait modifier sa position et soutenir le prétendu plan marocain de large autonomie pour règlement du conflit du Sahara occidental. Dans une déclaration de son secrétariat national et signée par son porte-parole national, M. Mahlengi Bhengu, il affirme qu’Il ne s’agit là « que d’une invention désespérée d’une monarchie déterminée à blanchir son occupation illégale de la dernière colonie d’Afrique ». L“’ANC souligne dans son texte que son soutien, révolutionnaire, à la cause du peuple de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) et au Front Polisario est indéfectible, fondé sur des principes et historiquement juste. « Notre politique étrangère n’est pas une politique de complaisance. Elle est née de la solidarité, forgée dans les tranchées des luttes de libération, de l’Algérie à Cuba, de la Palestine à la Namibie, et de l’Angola à l’Afrique du Sud », note le document qui affirme rejeter avec mépris l’idée fausse selon laquelle le Maroc aurait formé le président Nelson Mandela ou uMkhonto weSizwe. « Ces affirmations sont une insulte à la mémoire de Madiba et une déformation de l’histoire. Le président Mandela a été formé par le FLN d’Algérie, un mouvement de libération fraternel qui a accueilli les cadres de l’ANC par solidarité internationaliste progressiste, et non par la grâce impériale marocaine. Le FLN disposait d’une présence logistique au Maroc, mais l’État marocain, en tant qu’institution, n’a ni formé ni soutenu MK. Qu’aucun propagandiste n’ose hériter rétroactivement de notre lutte ». Ces précisions sont d’une extrême importance aujourd’hui puisqu’elles battent en brèche les mensonges du Makhzen qui a pris le pli de se parer de lauriers et de se tailler une histoire de soutien aux peuples en lutte, alors que l’histoire du Maroc et de sa monarchie est faite de traitrise des peuples en lutte et de complicité avec les puissances coloniales. Il y a quelques jours, un ancien aviateur marocain avait affirmé que l’armée française l’avait formé et qu’il avait participé à plusieurs opérations de bombardement des positions des unités de l’Aln dans l’Ouest et le sud-ouest algérien. Et mieux encore, les historiens ne se montrent pas avares de détails quand il s’agit d’évoquer le coup de main de Hassen II à Israël qui lui avait permis de remporter une victoire éclair sur les armées arabes en juin 1967.
Plus explicite le document indique que, « aucun mouvement révolutionnaire digne de ce nom ne peut franchir les piquets de grève déshumanisants et s’opposant aux luttes des peuples du Sahara occidental, de Palestine ou de Cuba. Ceux qui le font collaborent à l’érosion de notre mémoire collective de libération et doivent être dénoncés pour ce qu’ils sont : des agents de la complaisance impériale, et non des camarades de principe. L’ANC rappelle à tous ceux qui veulent bien l’écouter, comme à ceux qui font semblant de ne pas le faire, que notre soutien au peuple du Sahara occidental n’est pas un geste émotionnel, mais une obligation morale et un devoir de conscience. L’autodétermination du peuple sahraoui est inscrite dans le droit international, la Charte des Nations unies et les principes fondateurs de l’Union africaine. Une claque cinglante pour réveiller le Makhzen de ses élucubrations lui qui semble aujourd’hui frappé du syndrome de Pinocchio au point de mentir plus qu’il ne respire. L’ANC exprime dans ce contexte sa profonde préoccupation face au comportement de l’ancien président Jacob Zuma. « Pour un homme qui a bénéficié de l’internationalisme révolutionnaire qui a porté l’ANC au pouvoir, son flirt avec le discours impérialiste marocain est plus que décevant : c’est un acte de faillite politique. Ayant été témoin de la dignité du peuple sahraoui et entendu son appel à la liberté, M. Zuma choisit aujourd’hui de prêter son image à son oppresseur. Ce n’est pas le comportement d’un vétéran de la libération, c’est la vanité d’un homme qui recherche la pertinence au détriment des principes révolutionnaires. Cette hypocrisie doit être dénoncée pour ce qu’elle est : ce n’est rien d’autre qu’un opportunisme contre-révolutionnaire déguisé en diplomatie de façade », rappelle le document qui évoque les propos du président Oliver Tambo qui avait affirmé, « nous ne recherchons pas la paix au détriment de la justice. Nous ne troquons pas nos principes contre l’opportunisme. Ce message nous rappelle que notre combat n’a jamais été mené pour une justice sélective, mais pour démanteler les systèmes d’oppression, où qu’ils existent », note le document qui conclut en soulignant : « ne touchez pas au Sahara occidental et vive l’héritage de Madiba, Tambo et du front anticolonial ».
Slimane B.