Quelle imagination débridée ! En quémandant un soutien à son « plan d’autonomie » pour le Sahara occidental auprès de la Belgique, par l’exploitation d’une déclaration opportuniste d’un chef de parti belge en visite au Maroc, le Makhzen a fait preuve d’indigence diplomatique.
En effet, le ministre belge des Affaires étrangères et vice-Premier ministre, Maxime Prévot, a été contraint de réaffirmer ce qui a déjà été une position inflexible dans le dossier du Sahara occidental. Le chef de la diplomatie Belge a réitéré affirme l’attachement de son pays au droit international concernant le règlement de la question sahraouie. Autrement dit, la solution au conflit entre le Maroc et le Front Polisario passe par le référendum d’autodétermination. Le ministre belge a ainsi réaffirmé l’alignement de son pays sur le droit international concernant le Sahara occidental, soulignant la position ferme de son pays en faveur d’une solution basée sur les résolutions onusiennes. Ce faisant, il se démarque de toute déclaration ou position tendancieuse et partisane qui prétendraient que la Belgique « devrait soutenir » les thèses expansionnistes marocaines.
Si maintenant la position de la Belgique est de notoriété publique sur la question sahraouie, la sortie de Maxime Prévot sur cette question vient en réponse à des déclarations d’un chef d’un parti politique de son pays. Il s’agit du président du Mouvement réformateur (MR), Georges-Louis Bouchez qui, profitant d’un séjour au Maroc durant la semaine dernière, a fait une déclaration à l’avantage du Makhzen sur le dossier sahraoui. A savoir, a-t-il annoncé le 14 mai dernier à partir de Tétouan, le dépôt d’une proposition de loi au Parlement fédéral visant « à faire reconnaître » par la Belgique « la souveraineté » du Maroc sur le Sahara. En réponse aux propos du chef du MR tenus aux Maroc, le ministre belge des Affaires étrangères a confirmé dans une entrevue médiatique à la radio Bel RTL, que la position de son pays est ferme et conforme à la légitimité internationale et aux résolutions de l’ONU appelant à une solution négociée entre les deux parties au conflit, à savoir le Front Polisario et l’occupant marocain.
Plus loin, Maxime Prévot a souligné que les positions individuelles ou partisanes des membres du MR ne reflètent pas la politique étrangère officielle du gouvernement belge, accusant le leader de ce parti de « servir ses propres intérêts ». En outre, Maxime Prévot a fait a mis le doigt sur « les dangers » que représente de mélanger la politique partisane avec les positions officielles de la Belgique. « Je pense qu’il faut toujours éviter des diplomaties parallèles qui visent peut-être l’intérêt d’un parti au détriment de l’intérêt d’un pays », a-t- il répondu. Par ailleurs, en tant que membre de l’Union européenne, la Belgique s’engage à respecter la position européenne commune appelant à une solution pacifique au conflit au Sahara occidental sous l’égide de l’ONU, tout en garantissant le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui.
Farid Guellil
