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THÈME D’UN COLLOQUE À L’UNIVERSITÉ DE LA SORBONNE À PARIS : « Le colonialisme au Sahara occidental et la position de la France »

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Un important colloque intellectuel s’est tenu à la prestigieuse université de la Sorbonne, dans la capitale française, sous le thème : «Le colonialisme au Sahara occidental et la position de la France». L’événement, organisé par cette institution académique de renommée mondiale, a connu une large affluence d’étudiants et de professeurs, et a été diffusé en direct sur plusieurs plateformes de réseaux sociaux. Ce colloque a vu la participation du professeur et chercheur Michel Crussel ainsi que le diplomate sahraoui,  Mohamed Ali Zerouali qui a présenté une conférence approfondie articulée autour de cinq axes principaux, retraçant les dimensions historiques, politiques et militantes de la question sahraouie. En introduction, le diplomate sahraoui a exprimé ses vifs remerciements aux organisateurs du colloque, notamment le Cercle universitaire d’études marxistes, ainsi qu’au public présent.  Ce dernier a ensuite entamé le premier axe de son intervention en évoquant le début de la colonisation espagnole du Sahara occidental après la Conférence de Berlin en 1884, conférence qui a divisé l’Afrique entre les puissances coloniales européennes comme s’il s’agissait d’«un bien sans maître». M. Zerouali a également exprimé la déception du peuple sahraoui, qui espérait à l’époque le soutien du Maroc dans sa lutte contre l’occupation espagnole, avant d’être confronté à une nouvelle invasion et occupation par le Maroc.

La lutte du Front Polisario, sur trois fronts simultanés
Dans le deuxième axe, Zerouali s’est penché sur «la lutte du Front Polisario», soulignant que «ce mouvement a mené un combat sur trois fronts simultanés : la lutte armée, la construction des institutions de l’État sahraoui, et la mobilisation du soutien international».  Le troisième axe était consacré à la situation actuelle. Le conférencier a salué «la résilience de l’État sahraoui, malgré les dures conditions de l’exil, sa capacité à édifier des institutions législatives et exécutives, sa pleine adhésion à l’Union africaine, ainsi que le développement de ses relations diplomatiques à travers les continents». Le diplomate sahraoui a également souligné «les services gratuits d’éducation et de santé, dénonçant le «mur de la honte» marocain et les conditions misérables dans les territoires occupés», évoquant à ce propos «la marche de solidarité avec les prisonniers politiques sahraouis qui a récemment atteint l’Espagne, après avoir traversé plusieurs villes françaises». La même source a, par ailleurs, vivement critiqué «l’incapacité de la communauté internationale, en particulier du Conseil de sécurité, à imposer l’application du plan de paix des Nations unies, ce qui a conduit à la reprise de la guerre après la violation du cessez-le-feu par le Maroc». Dans le quatrième axe, M. Zerouali a mis l’accent sur «la bataille juridique menée par le Front Polisario devant les tribunaux européens pour défendre sa souveraineté et les droits de son peuple, notamment en ce qui concerne le pillage des ressources naturelles». Quant au cinquième et dernier axe, il l’a consacré à la position de la France, qu’il a qualifiée de partiale et injuste envers le peuple sahraoui.
«La France a la  responsabilité politique et morale dans la perpétuation des souffrances du peuple sahraoui depuis plus d’un demi-siècle»
 La même source, a attribué à Paris la responsabilité politique et morale dans la perpétuation des souffrances du peuple sahraoui depuis plus d’un demi-siècle. Le diplomate sahraoui a pointé du doigt «le soutien continu des gouvernements français successifs au Maroc, aussi bien sur le plan politique que militaire, y compris leur opposition à l’élargissement du mandat de la MINURSO pour y inclure la surveillance des droits humains». Le conférencier a dénoncé «le double discours de la France, qui contredit les valeurs de liberté, de justice et d’égalité dont elle se réclame».
En conclusion, Zerouali a souligné que «la question sahraouie reste une affaire de décolonisation qui ne peut être résolue que par l’application du principe d’autodétermination». Il a mis en garde contre «les dangers du maintien de l’ignorance face à la souffrance d’un peuple pacifique qui n’a eu recours à la guerre qu’en légitime défense». Il convient de noter que «le colloque n’a pas échappé à des tentatives de provocation menées par certaines parties liées au Makhzen marocain, qui ont exercé des pressions sur l’administration de l’université et les organisateurs, allant jusqu’à proférer des menaces à l’encontre des intervenants, dans le but d’entraver la tenue de l’événement». Ces tentatives ont échoué, et ont même contribué à accroître l’interaction avec la conférence, qui a dépassé toutes les attentes en termes de participation.
L. Zeggane

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