Deux orpailleurs mauritaniens ont été lâchement assassinés par un drone marocain dans la région de Karzer, au nord de la Mauritanie, limitrophe à la zone des territoires du sud du Sahara occidental contrôlée par les combattants du Front Polisario.
L’information, rapportée par l’agence de presse allemande, indique que des ressortissants mauritaniens, Mohamed Ould Ahmed Ahmine Salem et Naâma Ould Sidi Bouya, deux orpailleurs qui avaient l’habitude de prospecter dans la région, ont été la cible d’un missile alors qu’ils avaient observé une halte non loin de leur véhicule un 4X4. L’activiste mauritanien Ismaïl Yakoub Cheïkh Sidia a indiqué, sur sa page Facebook, que les deux orpailleurs étaient dans une zone du territoire mauritanien où stationnent d’habitude les routiers, les nomades et les orpailleurs. « Ce point de halte est connu et les deux victimes ne constituaient aucune menace », a-t-il indiqué.
Il a rappelé que l’armée d’occupation marocaine a multiplié ses agressions contre les citoyens mauritaniens dans une région du pays appelant les autorités de leur pays à riposter, à l’avenir, à toute intrusion de drone et d’appareils marocains dans cette région. « Abattre les drones et tout autre appareil marocain qui s’aventurerait à l’avenir dans cette zone est la réponse légitime à ces actes criminels contre des civils mauritaniens », a-t-il indiqué.
Il ne manquera pas de rappeler que la Mauritanie ne reconnait pas la souveraineté du Maroc sur les territoires occupés du Sahara occidental et que la présence de citoyens mauritaniens dans la zone sous contrôle des combattants du Front Polisario, au sud du mur érigé par l’occupant marocain est, sommes toutes, légitime. « Les assassinats d’innocents dans cette zone, par les drones marocains est un crime qui se déroule depuis plus de cinq ans et le moment est venu d’y mettre un terme », a affirmé Ismaïl Yakoub Cheïkh Sidia dans un post repris par le militant sahraoui Taleb Ali salem.
Plusieurs autres activistes mauritaniens ont vivement protesté contre les intrusions répétées des drones marocains dans la région du nord du pays et ont appelé les autorités centrales à y mettre un terme par les voies et moyens que leur confère le droit international. Le Maroc a pris le pli, depuis quelques années de faire intervenir ses drones dans la zone comprise entre le mur de sécurité et le nord de la Mauritanie. Au mois de novembre 2020, il avait même envoyé ses troupes dans la région de Guerguerate alors que le cessez-le-feu avec le Front Polisario était encore de mise. Ses troupes avaient bloqués des camionneurs qui devaient se rendre en Mauritanie et assassiné plusieurs nomades qui se trouvaient dans cette région.
Au cours de la même année, des routiers algériens avaient été assassinés par une frappe de drone dans la région nord de la Mauritanie. Ces incursions de l’aviation marocaine dans le nord de la Mauritanie sont aujourd’hui jugées inacceptables par de nombreux citoyens mauritaniens qui ont appelé les responsables de leur pays à leur opposer la réponse appropriée pour y mettre un terme et contraindre ce pays colonisateur à respecter la souveraineté et l’intégrité territoriale de ses voisins.
Slimane B.
