À l’heure où la mondialisation façonne aussi le paysage du football, la Fédération algérienne de football (FAF) franchit une nouvelle étape vers l’internationalisation de sa stratégie. En marge du 75e Congrès de la FIFA tenu à Asuncion, au Paraguay, un partenariat stratégique a été conclu avec la puissante Fédération argentine selon le communiqué publié par la FAF. Un choix symbolique et ambitieux.
La signature de cet accord a été officialisée à l’issue de discussions entre Walid Sadi, président de la FAF, et Luciano Nakis, directeur exécutif de la Fédération argentine de football. Il ne s’agit pas d’un simple document de coopération protocolaire : ce partenariat prévoit un plan d’action concret autour d’axes prioritaires comme les échanges d’expertise, les formations techniques conjointes, ainsi que le développement des structures de formation pour les jeunes. En visant une collaboration avec l’Argentine, championne du monde en titre et nation de football par excellence, la FAF affirme sa volonté de se rapprocher des standards les plus élevés de la discipline. Cette ouverture marque aussi un changement de paradigme dans la diplomatie sportive algérienne, longtemps restée centrée sur l’Afrique et le monde arabe.
Un modèle argentin inspirant
Le choix de l’Argentine n’est pas anodin. Ce pays incarne une tradition footballistique exceptionnelle, marquée par des légendes comme Maradona ou Messi, mais aussi par un modèle de formation reconnu à travers le monde. Pour la FAF, cet accord vise à capitaliser sur cette expérience en matière de détection, d’accompagnement et de professionnalisation des jeunes talents. Dans un contexte où le football algérien peine à structurer durablement ses académies et à professionnaliser ses encadrements, cette collaboration pourrait constituer une avancée majeure. Le transfert de savoir-faire dans les domaines techniques, médicaux et organisationnels pourrait permettre à l’Algérie de poser les bases d’un renouveau structurel, à condition toutefois que cet engagement soit suivi d’une mise en œuvre rigoureuse.
Une stratégie d’ouverture affirmée
Au-delà de l’accord argentin, la participation du président Sadi au Congrès de la FIFA a été l’occasion d’intensifier les liens avec plusieurs autres fédérations nationales. Des échanges bilatéraux ont été engagés pour discuter de projets de coopération technique, d’initiatives conjointes de formation ou encore de perspectives de partenariat sur le long terme. Ces démarches s’inscrivent dans une volonté clairement affichée par la FAF : inscrire le football algérien dans un réseau globalisé, en puisant dans les expériences étrangères pour pallier ses lacunes internes. À cet effet, Walid Sadi semble vouloir impulser une dynamique nouvelle, fondée sur l’ouverture, l’innovation et la diplomatie sportive proactive.
Pour que cet accord porte ses fruits, il conviendra d’en assurer le suivi et l’opérationnalisation sur le terrain. La réussite d’un tel partenariat dépendra aussi de la capacité de la FAF à fédérer l’ensemble de ses acteurs autour de cette stratégie. L’enjeu est double : améliorer la compétitivité du football local tout en renforçant l’image de marque de l’Algérie sur la scène internationale. Cette démarche pourrait bien annoncer le début d’un repositionnement stratégique durable pour la FAF. Mais une question demeure : la fédération algérienne saura-t-elle transformer cette ouverture en résultats concrets et durables ?
Mohamed Amine Toumiat
