Le président Abdelmadjid Tebboune, a accueilli, hier, après-midi à l’aéroport international d’Alger, le Sultan d’Oman, pays frère, Sa Majesté Haitham ben Tariq, qui a entamé une visite d’État de deux jours en Algérie.
Le président de la République a réservé au Sultan d’Oman un accueil officiel auquel de hauts responsables de l’État et de membres du gouvernement ont pris part. Au moment où les deux chefs d’État écoutaient les hymnes nationaux des deux pays et passaient en revue des détachements des différentes Forces de l’Armée nationale populaire, une charge de 21 coups de canon a été tirée en l’honneur de l’invité de marque de l’Algérie. Au salon VIP de l’aéroport Houari Boumediene, le Sultan d’Oman, à côté du président Tebboune, a été accueilli et salué par les chefs des missions diplomatiques et des ambassadeurs arabes accrédités à Alger. Par la suite, et dans les mêmes lieux, les deux chefs d’État ont eu des entretiens amicaux en présence de délégations de haut niveau des deux pays.
Il y a lieu d’emblée de souligner que cette visite revêt une importance stratégique capitale qu’elle intervient dans un contexte de chamboulement des relations internationales qui dictent aux États la consolidation des coopérations bilatérales traditionnelles, ainsi que la recherche et la conclusion de nouvelles alliances dans le but de défendre les intérêts communs. Dans cette direction, le président Tebboune a engagé le premier pas en octobre 2024, lorsqu’il avait effectué une première visite concluante à Mascate, où l’Algérie et le pays incontournable du Golfe persique ont posé les jalons d’une nouvelle dynamique de coopération voulue stratégique, privilégiée et prometteuse. C’est dans ce contexte que s’inscrit la visite d’État de Haitham ben Tariq, où il aura, à Alger, des entretiens soutenus et consistants avec le président Tebboune. Les deux chefs d’État aborderont le renforcement de la coopération bilatérale et échangeront les vues sur diverses questions d’importances régionale et internationale, notamment la cause palestinienne.
Ainsi, selon le communiqué commun signé à Mascate, les deux pays ont souligné leur volonté de « poursuivre le développement de la coopération bilatérale dans divers domaines au mieux des intérêts des deux pays et peuples frères », se félicitant, à cette occasion, des « démarches visant à faire évoluer les relations bilatérales vers de plus larges perspectives ».
Un fonds souverain d’investissement
Depuis le premier acte posé à Mascate, des orientations été données, de part d’autre, à tous les secteurs pour « intensifier les contacts et l’échange de visites entre les parties concernées dans le cadre de la mise en œuvre et du suivi des initiatives et programmes communs ». Les deux parties ont également, rappelons-le, souligné « l’importance de renforcer les opportunités de partenariat dans le secteur privé, de promouvoir les échanges commerciaux et industriels et de tirer parti des marchés des deux pays et de leur position pour encourager les exportations nationales vers les marchés régionaux et mondiaux ». Chemin faisant, le déplacement du président Tebboune à Oman a été sanctionné par la signature de huit mémorandums d’entente liés à divers domaines. Notamment, la promotion de l’investissement, l’organisation d’expositions, d’événements et de conférences, l’éducation, l’enseignement supérieur, l’environnement et le développement durable, les services financiers, l’emploi, la formation et l’information. Autre question qui mérite d’être soulignée en gras et qui ferait, vraisemblablement, objet de discussions poussées à Alger, l’initiative de création d’un fonds d’investissement conjoint aux deux pays. Ce fonds permettra la mise en place de partenariats et de projets dans des domaines spécifiques, notamment les énergies renouvelables, la pétrochimie, l’agriculture saharienne, les technologies, le tourisme et d’autres secteurs jugés prometteurs par les deux parties. Ainsi, dans le cadre de la recherche des opportunités d’investissement, le volet lié à l’échange d’expériences et d’expertises a connu du progrès, avec la tenue de plusieurs rencontres entre chefs d’entreprises et hommes d’affaires des deux pays. A ce titre, le Fonds souverain algéro-omanais en cours de préparation devrait donner une « forte impulsion » aux investissements.
Convergence des vues sur le plan international
Enfin, il conviendrait de rappeler que lors de leurs échanges sur les dossiers régionaux et internationaux d’actualité, l’Algérie et Oman avaient souligné, à Mascate, « l’importance de la coopération et de la coordination dans les organisations et les fora régionaux et internationaux, au service des intérêts des deux pays et du renforcement de l’action arabe commune », mettant un accent particulier sur « le soutien aux efforts visant à privilégier les options pacifiques et à consolider les fondements de la sécurité et de la stabilité dans la région et dans le monde, à travers l’application du droit international et le respect de la légalité internationale et des principes de justice et d’équité ».
Farid Guellil