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LES MAROCAINS AU FRONT CONTRE LA NORMALISATION : « Pas d’armes génocidaires dans nos ports ! »

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Des milliers de Marocains sont descendus dans les rues dimanche à Tanger et Casablanca pour dénoncer l’accostage de navires soupçonnés de transporter des pièces d’armement à destination de l’entité sioniste. Ces mobilisations s’inscrivent dans un contexte de rejet grandissant de la normalisation des relations entre le Maroc et Israël, perçue comme une trahison de la cause palestinienne.
«Le peuple veut l’interdiction du navire », « Pas d’armes génocidaires dans les eaux marocaines », ont scandé les manifestants en défilant le long du port de Tanger Med, brandissant des pancartes exigeant la rupture immédiate des accords militaires et logistiques avec Israël.
À Casablanca également, une forte mobilisation s’est tenue dans les abords du port où un navire de la compagnie danoise Maersk, transportant des pièces détachées d’avions de chasse F-35 en provenance des États-Unis et à destination de l’entité sioniste, était attendu. L’ampleur de la protestation a été telle que plusieurs syndicats portuaires, dont l’Union syndicale des travailleurs portuaires et l’Union nationale du travail au Maroc, ont officiellement appelé leurs membres à refuser toute opération de manutention sur les navires soupçonnés de transporter des armes ou des composants militaires destinés à la machine de guerre israélienne. Les manifestations ont été organisées à l’appel de plusieurs organisations citoyennes et syndicales, notamment l’Autorité marocaine de soutien aux causes de la Nation et le Groupe d’action national pour la Palestine. Ces collectifs dénoncent le soutien logistique apporté par Rabat à l’État d’occupation, alors que la guerre contre Ghaza continue de faire des ravages humanitaires, exacerbés par un blocus impitoyable et des bombardements quotidiens. Les slogans et les pancartes témoignaient d’un rejet massif de la normalisation : « La normalisation, c’est une trahison », « Stop aux crimes coloniaux, stop à la complicité ». Sur une grande banderole déployée à Tanger, on pouvait lire : « Arrêtez l’envoi d’armes au régime sioniste terroriste. Stop au génocide du peuple palestinien.
La normalisation est une complicité dans le crime ». Depuis la signature en décembre 2020 de l’accord de normalisation entre le Maroc et l’entité sioniste, en échange de la reconnaissance américaine de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, une large frange de la population continue d’exprimer son rejet de ce pacte, dénonçant un marchandage diplomatique fait au détriment du droit des Palestiniens à un État libre et indépendant. Vendredi déjà, un premier rassemblement avait eu lieu au port de Casablanca. La colère s’est intensifiée avec l’annonce de l’arrivée d’un cargo Maersk dans ce port puis à Tanger, transportant du matériel militaire de type F-35, destiné à l’armée israélienne.

« Le Maroc achemine des armes qui tuent les enfants palestiniens »
Les manifestants accusent le gouvernement marocain de permettre à son territoire d’être utilisé comme plateforme logistique pour alimenter une guerre génocidaire à Ghaza, où le nombre de martyrs dépasse désormais les 51 000 selon les autorités sanitaires palestiniennes. « Autoriser ces escales, c’est participer à l’agression coloniale. C’est comme si le Maroc acheminait lui-même les armes qui tuent les enfants palestiniens », a déclaré un manifestant à Tanger, membre d’un collectif universitaire de soutien à la Palestine. La protestation marocaine fait écho à un mouvement plus large de mobilisation populaire à l’échelle mondiale contre les soutiens inconditionnels apportés par les puissances occidentales à l’entité sioniste.
Les appels au boycott, à la rupture des relations diplomatiques, militaires et commerciales, se multiplient. Plusieurs villes marocaines, dont Rabat, Marrakech et Fès, ont connu vendredi des manifestations similaires. Les manifestants ont également dénoncé l’hypocrisie de la communauté internationale, qui condamne verbalement les crimes de guerre israéliens, tout en continuant à les financer et à les armer. « Le silence des États occidentaux sur les massacres à Ghaza est un feu vert à la poursuite du génocide », a déploré un représentant syndical.
Les autorités marocaines, de leur côté, sont restées muettes sur l’affaire. La compagnie Maersk a pour sa part affirmé suivre une « politique stricte » interdisant le transport d’armes vers des zones de conflit, ce que contredisent les informations disponibles sur la cargaison.
M. Seghilani

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