Le football peut parfois se transformer en cauchemar. Dimanche soir, au stade municipal de Berkane, le CS Constantine a vécu l’un de ses pires scénarios continentaux, en s’inclinant lourdement 4-0 face à la Renaissance Sportive de Berkane. Ce revers en demi-finale aller de la Coupe de la Confédération CAF hypothèque sérieusement ses chances de qualification pour la finale.
Dès le coup d’envoi, les Constantinois ont été surpris par une entame tonitruante des Marocains. Il n’a fallu que onze secondes à Mehri pour ouvrir le score, profitant d’un ballon mal négocié par la défense algérienne et trompant Bouhalfaya d’un tir entre les jambes. Le CSC, totalement déboussolé, n’a pas eu le temps de se réorganiser qu’il encaissait un second but à la 21e minute, sur une tête puissante de Bassène à la réception d’un centre millimétré de Khairi. Les hommes de Madoui, dépassés dans tous les compartiments du jeu, ont sombré sous la pression constante exercée par Berkane.
Alignés en 4-3-3, les Constantinois avaient pourtant l’intention d’être offensifs, mais leur trio d’attaque, Benchaâ, Belhocini et Dib, est resté muet. Les tentatives algériennes étaient timides, voire inexistantes, face à une défense marocaine bien en place. Loin de baisser le rythme, les coéquipiers de Lamlioui ont continué à dominer les débats. Juste après la pause, ce dernier a profité d’un centre de Manaout pour inscrire le troisième but à la 55e minute, en se jetant dans la surface devant une défense spectatrice.
Lamlioui, bourreau des Verts
Auteur d’un doublé, Lamlioui a été le grand artisan de la démonstration de la RS Berkane. Il a d’abord obligé Bouhalfaya à un bel arrêt à la 84e minute, avant de récidiver dans le temps additionnel (90’+2), en éliminant un défenseur d’un crochet sec avant de conclure d’un extérieur du pied. Entre-temps, un autre but lui avait été refusé pour hors-jeu. Le CSC, à bout de souffle, n’aura qu’une maigre opportunité à signaler dans les arrêts de jeu : Belhocini, seul face au but, a manqué le cadre.
L’entraîneur Madoui a tenté des changements tactiques, en incorporant Meddahi, Derradji puis Belaouel, sans grand succès. Le CSC a montré quelques intentions dans le jeu après l’heure de jeu, mais toujours sans efficacité ni véritable danger. Le déséquilibre entre les deux équipes était flagrant, notamment sur le plan physique et dans l’engagement. L’expérience de Berkane, ancien vainqueur de la compétition, a également pesé lourd.
Cette lourde défaite, la plus sévère du CSC sur la scène continentale, rend la mission retour extrêmement délicate. Le match retour aura lieu le 27 avril au stade Chahid-Hamlaoui de Constantine, sous la direction du quatuor arbitral dirigé par le Soudanais Mahmoud Ali Mahmoud Ismaïl. Malgré tout, l’espoir demeure du côté algérien, même si le public constantinois devra jouer un rôle crucial pour espérer renverser la vapeur.
Les grandes équipes savent réagir dans l’adversité. Le CS Constantine est désormais au pied du mur. Répondra-t-il présent pour écrire une remontada inoubliable ou cédera-t-il face à une RS Berkane bien partie pour atteindre une nouvelle finale ?
Mohamed Amine Toumiat
