L’ambassadeur israélien en Éthiopie, Abraham Negoza, a été expulsé lundi dernier, d’une cérémonie officielle de l’Union africaine à Addis-Abeba, consacrée à la commémoration du génocide de 1994 contre les Tutsis au Rwanda.
Plusieurs délégations africaines ont fermement refusé sa présence, poussant les organisateurs à le faire sortir de la salle Nelson Mandela, au siège de l’UA. L’événement, marqué par une forte charge symbolique, a été interrompu par des représentants de plusieurs États membres qui ont annoncé la suspension de leur participation tant que le diplomate israélien ne quittait pas les lieux. La pression collective a conduit à son expulsion immédiate. Ce geste s’inscrit dans un contexte régional et international particulièrement tendu, alors qu’un mouvement de grève générale venait d’être lancé par des forces palestiniennes en protestation contre la guerre menée par Israël à Ghaza. Selon le quotidien Times of Israël, la diplomatie israélienne a confirmé l’expulsion d’Abraham Negoza, ancien député du Likoud et en poste à Addis Abeba depuis août 2024. Le ministère israélien des Affaires étrangères a vivement dénoncé cette décision, accusant le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, d’avoir « introduit des considérations politiques hostiles à Israël » lors d’un événement censé être un hommage aux victimes d’un génocide. Mais la fronde africaine à l’encontre de la délégation israélienne n’est pas nouvelle. L’an dernier déjà, l’Union africaine avait officiellement révoqué le statut d’observateur dont Israël bénéficiait depuis 2021, en raison de fortes oppositions internes. Cette décision avait mis fin à toute forme de participation israélienne aux réunions officielles de l’organisation panafricaine. L’expulsion d’Abraham Negoza intervient donc comme une réaffirmation de cette position ferme de la part de nombreux États africains, qui dénoncent à la fois la politique d’occupation israélienne en Palestine et les tentatives de normalisation de la présence israélienne au sein des institutions du continent. Dans un contexte où le soutien à la cause palestinienne se renforce dans de nombreuses capitales africaines, cet incident marque un nouvel épisode de la rupture croissante entre Israël et une partie du monde africain, particulièrement mobilisé face aux massacres en cours à Ghaza.
M. Seghilani