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PREMIERE VISITE A ALGER D’UN OFFICIEL FRANÇAIS DEPUIS LA CRISE : Un accueil froid pour Barrot 

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Très attendue depuis son annonce d’il y a environ semaine, la visite, à Alger, du ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a été un véritable baromètre de l’état des relations ou plutôt de la crise entre l’Algérie et la France. Au-delà des discussions dans l’agenda bilatéral, les signes du malaise étaient présents.  

Si les réunions entres les délégations algérienne et française n’ont pas -à l’heure où nous mettions sous presse- révélé la teneur des discussions, à priori, les photos prises à l’occasion de cet événement étaient aussi éloquentes qu’expressives. Et comme l’oralité fait souvent défaut en pareille situation de crise, le langage corporel exprime bien plus que les mots.  En effet, la communication non-verbale a été au rendez-vous durant toutes les étapes qui ont marqué de la visite du chef de la diplomatie française à Alger.  Depuis son débarquement sur le tarmac de l’aéroport international d’Alger jusqu’à son accueil par les autorités algériennes, Barrot a été mis à rude épreuve. 

En effet, telles qu’elles nous ont été transmises, hier, par le service de communication du ministère des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, les photos des rencontres entre les deux parties ont mis en lumière un protocole d’accueil et de communication réduit à son strict minimum. Ainsi, nul besoin d’être un expert en communication non-verbale pour constater la froideur de l’accueil réservé au chef de la diplomatie française. Décryptées, les photos étaient révélatrices. Ainsi, contrairement au protocole d’accueil adopté en temps normal, Barrot a été reçu, à sa descente d’avion à l’aéroport d’Alger, par le Directeur général Europe du ministère par des Affaires étrangères, Toufik Djouama. Et non pas par son homologue algérien.  

Deuxième étrape de cette visite, Barrot a été accueilli, dans la même ambiance lourde et morne, par le chef de la diplomatie nationale, Ahmed Attaf, et ce au niveau du siège du Mae à Alger. Lex deux ministres ont échangé une poignée de main toute aussi froide. Les visages des deux hauts responsables des gouvernements algérien et français étaient crispés. Lorsque les deux délégations se sont retrouvées autour d’une table, Attaf détournait le regard face à son homologue français, au moment où ce dernier le cherchait en vain. Cette séquence en photos s’est reproduite dans tous les clichés qui sont à notre disposition.  Aussi, la même froideur, ou presque, a été ressentie lorsque Barrot a été accueilli par le président Abdelmadjid Tebboune, au niveau du palais d’El Mouradia. 

Par ailleurs, ces signes ne peuvent pas seulement expliquer l’état dégradé des relations entre les deux pays. Mais, le langage corporel peut également traduire l’attitude inflexible et le pragmatisme adoptés par les autorités algériennes vis-à-vis de l’émissaire du président Emmanuel Macron dépêché à Alger pour relancer le dialogue bilatéral.  On ne va pas aller jusqu’à dire qu’il a passé un « mauvais quart d’heure », mais Barrot a été mis à rude épreuve. Le messager d’Alger à l’égard de Paris était fort !

Farid Guellil

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