Une semaine après le sommet arabe appelant au respect du cessez-lefeu, à l’accès de l’aide humanitaire et contre l’exode forcé des Palestiniens, Israël persiste dans son agression à Ghaza, intensifiant ses attaques malgré les appels internationaux à la fin de l’agression. Cette recrudescence de violence met en lumière une escalade militaire qui défie ouvertement l’accord de cessation des hostilités établi depuis le 19 janvier dernier. L’intensification des attaques s’est particulièrement manifestée ce mardi, lorsque des drones israéliens ont ciblé un groupe de civils au centre de Ghaza, près du point de contrôle de « Netsarim », causant la mort de cinq Palestiniens. Dans un autre acte de violence, une femme palestinienne a été abattue par un drone dans la localité de AlShouka, à l’est de Rafah. L’armée israélienne a également bombardé des habitations civiles à l’est de Khan Younès, tandis que des obus de chars ont frappé la région d’Abassan al-Jadida. Depuis le début de l’offensive israélienne le 7 octobre 2023, le bilan humain n’a cessé de s’alourdir. Les statistiques officielles font état de 48 503 martyrs, dont une majorité de femmes et d’enfants, et de 111 927 blessés. Les secours, entravés par l’armée israélienne, peinent à extraire les nombreuses victimes encore sous les décombres. Au cours des dernières 24 heures, 36 nouveaux martyrs ont été recensés, dont 32 retrouvés sous les ruines. Alors que des négociations se déroulent à Doha pour prolonger la trêve, Israël intensifie parallèlement ses pressions sur Ghaza. L’approvisionnement en électricité a été coupé, exacerbant la crise humanitaire. Benyamin Netanyahou bloque l’application de la deuxième phase de l’accord de cessez-lefeu, cherchant à en tirer des avantages stratégiques, tout en négligeant les engagements humanitaires prévus par cet accord. Le blocus israélien, maintenu strictement depuis neuf jours, asphyxie la population de Ghaza.
LES PALESTINIENS AFFAMÉS EN PLEIN RAMADHAN
Aucune aide humanitaire, ni alimentaire, ni médicale, ne peut parvenir aux habitants. Cette privation, qualifiée de « crime de guerre » par de nombreuses organisations internationales, a des conséquences dramatiques. Nizar Ayash, maire de Deir al-Balah, a alerté sur la réduction de 70 % de l’accès à l’eau potable dans le centre et le sud de l’enclave en raison de la coupure d’électricité. La violence s’étend également à la Cisjordanie, où les forces israéliennes multiplient les raids dans les localités de Jénine et Tulkarem. Des colons extrémistes, sous la protection de l’armée, ont attaqué le village d’Um Safa, incendiant des biens et des véhicules. Ces actes aggravent la tension déjà vive dans la région, reflétant une stratégie d’oppression globale visant à fragiliser davantage la société palestinienne. Le ministère palestinien des Affaires étrangères a dénoncé ces pratiques comme un outil de nettoyage ethnique et de déplacement forcé. Il a également critiqué l’inaction de la communauté internationale, qui, malgré les résolutions des Nations unies et les décisions de la Cour internationale de Justice, demeure incapable de faire respecter les droits du peuple palestinien. L’après-sommet arabe, marqué par un consensus diplomatique en faveur de la paix, contraste profondément avec la réalité sur le terrain. L’aggravation des violences par Israël souligne une fois encore l’inefficacité des mécanismes internationaux et l’impunité dont bénéficie l’occupant, au détriment des droits et de la vie des Palestiniens. La situation exige une intervention urgente pour empêcher une catastrophe humanitaire et politique encore plus grave.
M. Seghilani