Des participants à un colloque sur l’industrie agroalimentaire organisé jeudi par la Faculté des sciences économiques et commerciales de l’Université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou (UMMTO), ont souligné la nécessaire diversification de l’économie pour assurer la sécurité alimentaire.
Les différents intervenants ont abordé le rôle et l’impact de l’industrie agroalimentaire sur la sécurité alimentaire du pays, les défis et contraintes que rencontre cette filière ainsi que ses perspectives, dont la diversification de l’économie. « La dépendance du marché mondial en matières premières constitue un des écueils majeurs que rencontre la filière agroalimentaire, et l’unique voie pour son développement est de parvenir à une diversification économique », selon l’universitaire Abdelhakim Moussaoui, enseignant à l’UMMTO et président de ce colloque. Cette diversification « exige un capital humain, de l’innovation et l’élaboration d’une nouvelle politique de marketing pour la mise en valeur des produits locaux », a-t-il ajouté. De son côté, Ouerdia Hamoutene, maître de conférences à la même université, a énuméré une série de contraintes qui ralentissent le développement de cette filière, et plaidé pour « une stratégie cohérente et globale » pour impulser ce développement. Elle a cité entre autres contraintes, « le manque de proximité de la filière avec l’amont agricole qui ne fournit pas l’ensemble des intrants dont elle a besoin, ce qui oblige les industriels à recourir à l’importation qui a un coût, qui lui-même se répercute sur la production et le prix de vente », a relevé l’universitaire. Aussi, a-t-elle ajouté, « il est impératif de valoriser les produits locaux par l’adoption de nouvelles politiques de marketing qui participent de cette stratégie globale et cohérente à mettre en œuvre ». Le Professeur Bessaoud Omar de l’Université de Montpellier (France), a relevé, pour sa part, « la compétitivité de l’industrie agroalimentaire nationale sur le marché locale, grâce aux bouquets de subventions qu’offre l’Etat, et sa portion réduite sur le marché mondial ». La filière de l’industrie agroalimentaire « représente plus de la moitié de la valeur ajoutée et de la population active du secteur industriel et contribue à l’approvisionnement du pays en matières stratégiques, dont la farine, la semoule, l’orge, le lait, le sucre, et les huiles alimentaires, et constitue, de ce fait, un secteur vital pour la sécurité alimentaire », a relevé Pr. Bessaoud. Cependant, a-t-il nuancé, « il est nécessaire de rendre l’agroalimentaire plus autonome et indépendant vis-à-vis des matières premières d’importation », et pour se faire, « il est impératif d’améliorer les performances du secteur agricole et la mise sur pied des jalons d’un véritable secteur industriel performant dans son ensemble », a-t-il considéré. « Il faudrait mettre sur pied un secteur industriel créateur de richesse et d’emploi dans le cadre d’un plan de développement global qui concernera tous les secteurs (…) », a expliqué l’universitaire. Placé sous le thème de « L’industrie agroalimentaire, levier de la sécurité alimentaire et de la diversification économique », cette rencontre est la deuxième du genre, après celle organisée en 2021 par la même faculté, sous le thème « l’industrie alimentaire en Algérie potentialités et défis ».
