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PROJETS DE DÉVELOPPEMENT ET DE DÉSENGORGEMENT DE LA CAPITALE : Les plans « bleu » et « jaune » en route

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Le ministre des Travaux publics et des Infrastructures de base, Lakhdar Rekhroukh, a donné, hier, le coup d’envoi de la réalisation de plusieurs projets dans le cadre de « la vision stratégique de développement et de modernisation de la capitale ».
Plusieurs projets dans le domaine des transports et des infrastructures ont été annoncés et décidés par l’État visant à moderniser les infrastructures du pays et à soutenir son développement socioéconomique, ces projets rentrent dans le cadre de la stratégie de modernisation des transports dans le pays. Ces projets, consistent dans l’extension du métro et tramway d’Alger, le lancement de nouvelles lignes ferroviaires stratégiques ainsi que l’amélioration des réseaux routiers, et portuaires. Dans ce cadre, le ministère des Transports a lancé, l’étude d’un ambitieux projet de modernisation et de réhabilitation de la gare d’Agha dans le but d’en faire le principal nœud ferroviaire du centre d’Alger. Ce projet s’inscrit dans le cadre du « Plan Jaune », élément clé de la stratégie nationale visant à moderniser la capitale et à l’élever au rang des grandes métropoles internationales. Ce projet qui prévoit de transférer le rôle de gare principale d’Alger, actuellement confié à la gare de la Place des Martyrs, vers la gare d’Agha afin de remédier à l’arrêt des trajets à Bab El-Oued, tout en développant les infrastructures du centre de la capitale. Il propose des aménagements innovants et multifonctionnels, notamment la création d’un parking moderne pour pallier le manque criant d’espaces de stationnement dans le centre d’Alger, la construction d’hôtels contemporains et d’un centre commercial, l’aménagement d’une esplanade offrant une vue sur la mer et l’établissement d’une marina.

Renouvèlement de la flotte nationale de bus
Le ministère compte également renouveler la flotte nationale de bus, axé sur l’industrie locale de production automobile, visant à moderniser le sous-secteur de la mobilité urbaine tout en soutenant l’industrie nationale de la production automobile. L’initiative intègre entre autres un plan de mobilité prévoyant 130 lignes de bus à exploiter par des opérateurs privés et 45 lignes par l’Établissement public de transport urbain et sub-urbain d’Alger (Etusa). Le projet fondé sur l’exploitation de 205 bus est porté par la Direction des Transports de la ville d’Alger et actuellement en cours. L’agrandissement et la modernisation du parc national de bus viendra compléter les politiques gouvernementales de mobilité qui promeuvent la multimodalité, avec des projets de développement du transport ferroviaire et par téléphériques. À Alger par exemple, des travaux sont en cours pour l’extension du réseau de tramway, devenu, depuis 2011, l’une des principales options de mobilité avec les lignes de bus. À cela s’ajoute la modernisation en cours des réseaux de téléphériques qui, conformément à la feuille de route présentée en novembre 2023, devrait toucher les lignes de plusieurs villes dont Alger, Constantine, Tizi-Ouzou, Oued Koreïch, Tlemcen, Blida et Annaba entre autres.

L’extension des lignes de métro et de tramway
Le métro d’Alger s’apprête à connaître une expansion significative avec la mise en service de deux nouvelles lignes au cours du second semestre 2026. Ces extensions concernent les lignes Aïn Naâdja-Baraki et El-Harrach-Université des Sciences et de la Technologie Houari Boumédiène (USTHB). À terme, la ligne El-Harrach-USTHB constituera la première phase de l’extension du métro vers l’aéroport international d’Alger. Actuellement, le réseau du métro d’Alger s’étend sur 19 km et relie la Place des Martyrs à Bachdjarah, Aïn Naâdja et El-Harrach. Avec l’ajout des nouvelles extensions, la longueur du réseau atteindra 33 km. À plus long terme, les autorités ambitionnent d’étendre le métro sur 90 km, renforçant ainsi la mobilité urbaine et réduisant la congestion routière. Dans ce cadre, le ministre des Transports, Saïd Sayoud a fait état, jeudi passé, de projets prometteurs pour l’extension des lignes de métro et de tramway d’Alger, dont certains sont en cours de réalisation et d’autres prévus dans l’avenir, dans le but d’améliorer le service public et le cadre de vie des citoyens. Précisant que la «vision stratégique pour le développement et la modernisation d’Alger», présentée récemment au président de la République, Abdelmadjid Tebboune, ainsi qu’aux cadres de l’État, inclut les projets du plan blanc pour l’aménagement urbain et la réhabilitation des bâtiments, du plan jaune dédié aux transports et à la mobilité, et du plan bleu portant sur la modernisation de la façade maritime.

Le monorail d’Alger achevé en trois ans
Parmi d’autres projets, figure le monorail d’Alger, une autre solution potentielle pour décongestionner la capitale. Notant que ce projet est très efficace, parce qu’au lieu de mettre tout le trafic sur une seule route, il permet de réaliser une autre route au-dessus pour ne pas occuper trop de terrain. À ce fait, et dans des déclarations médiatiques, le PDG du groupe des transports terrestres de voyageurs, (TRANSTEV), Rachid Ouazzane, a annoncé que le projet de train électrique à grande vitesse (monorail) s’étendera sur une distance de plus de 67 kilomètres, et que sa période de réalisation prendra trois ans.

Le projet ferroviaire Alger-Tamanrasset en chantier cette année
Effectivement, le projet de la réalisation de la ligne ferroviaire Alger-Tamanrasset sera lancé cette année. Considéré comme un projet « prioritaire » pour le gouvernement. Ce dernier Il vise à relier le nord et le sud du pays, facilitant ainsi les échanges économiques et les investissements dans des wilayas stratégiques comme El-Méniâa et Adrar, notamment dans le secteur agricole. Le premier tronçon, entre Boughezoul et Kasr El Boukhari, sera entamé dans les prochains jours, tandis que les autres sections suivront en 2025. Ce projet s’inscrit dans une dynamique de développement des infrastructures ferroviaires, avec une cadence accélérée pour plusieurs autres lignes en cours, comme celle reliant Gara Djebilet (Tindouf) à Béchar, qui pourrait être livrée avant les délais contractuels. Par ailleurs, la ligne ferroviaire dédiée au transport du phosphate à l’est du pays sera finalisée au premier semestre 2027, contribuant ainsi à l’essor du secteur minier et industriel.

Ligne ferroviaire Béchar-Gara Djebilet bientôt opérationnelle
D’ un autre côté, la ligne ferroviaire reliant Béchar à Gara Djebilet (Tindouf) sera bientôt mise en service, avec la mobilisation quotidienne de dix trains en moyenne. Ce projet ambitieux vise à assurer le transport des voyageurs, des marchandises et des produits miniers, a annoncé un responsable de l’Agence nationale d’études et du suivi de la réalisation des investissements ferroviaires (ANESRIF). S’étendant sur une distance de 950 km, la ligne ferroviaire de l’ouest du pays comprendra huit trains dédiés au fret des produits miniers, un train pour le transport des voyageurs et un autre réservé aux marchandises à destination nationale et internationale. Selon Abdelkader Mazar, directeur chargé de la communication à l’ANESRIF, cette infrastructure permettra d’optimiser le transport des ressources naturelles et de désenclaver plusieurs régions du sud-ouest algérien. Six stations seront mises en place pour assurer le transport des voyageurs et des marchandises, situées à Abadla, Hammaguir, Hassi Khebi, Oum El Assel, Tindouf et Gara Djebilet. De plus, deux stations spécifiques de chargement et de déchargement seront installées à Gara Djebilet et dans la zone industrielle de Toumiat (Béchar). Pour fluidifier le trafic, une gare de jonction et deux stations de bifurcation seront également réalisées. Un élément novateur de cette ligne est l’utilisation, pour la première fois en Algérie, de traverses en béton monoblocs de 2,6 mètres, capables de supporter des charges allant jusqu’à 32,5 tonnes. Cela permettra l’exploitation de trains miniers de 2.135 mètres de long, équipés de quatre grandes locomotives et transportant jusqu’à 170 wagons de produits miniers.

Une capacité de transport inédite
Grâce à cette technologie avancée, chaque train pourra transporter jusqu’à 22.100 tonnes de minerai par desserte, faisant de cette ligne un véritable atout pour le développement du secteur minier et le commerce national et international. L’investissement dans ce projet dépasse même celui d’un train à grande vitesse (TGV), en raison des exigences techniques spécifiques liées aux charges lourdes. En parallèle, la première partie de cette grande ligne, le tronçon Béchar-Abadla (98 km), sera mise en service dans les prochaines semaines. Les travaux des ouvrages d’art sont finalisés, tandis que les dernières retouches de la gare d’Abadla sont en cours. Les équipes sur place accélèrent la pose des rails afin d’assurer une livraison rapide. L’ensemble du projet ferroviaire ouest est prévu pour être achevé avant mars 2026, avec une avancée notable sur ses trois tronçons : Béchar-Hammaguir (200 km) : les travaux progressent à un bon rythme. Tindouf-Oum El Assel (175 km) : les infrastructures avancent rapidement, notamment les ouvrages d’art et la construction des gares. Hammaguir-Oum El Assel et Tindouf-Gara Djebilet (575 km) : la section Hammaguir-Oum El Assel (440 km) connaît une grande dynamique en terrassement et en construction, tandis que Tindouf-Oum El Assel (135 km) approche la phase finale avant la réception des rails. Ce projet ferroviaire constitue une avancée majeure pour l’économie algérienne, en facilitant l’exploitation du gisement de fer de Gara Djebilet, tout en boostant le transport et le commerce régional. La mise en service de cette ligne permettra non seulement de désenclaver les régions du sud-ouest, mais aussi d’attirer des investissements et de favoriser le développement industriel dans les zones traversées. Avec cette infrastructure stratégique, l’Algérie se dote d’un outil de transport moderne et performant, répondant aux défis économiques et logistiques de demain.

Amélioration des infrastructures routières et portuaires
Par ailleurs, le ministère des Travaux publics s’engage également dans l’amélioration des infrastructures routières. Parmi les projets en cours figurent la finalisation de la pénétrante autoroutière de Batna, prévue pour la fin du premier semestre 2025, et la reprise des travaux de la pénétrante de Guelma dès cette année. Concernant l’extension du port de Djen Djen (Jijel), les équipes ont déjà livré un tronçon de 27 km, et elles prévoient d’achever les autres sections en 2026. Ce projet vise à renforcer les capacités portuaires et à améliorer la logistique du commerce maritime en Algérie. Concernant le dédoublement des routes, il a précisé que le ministère déterminera les axes prioritaires en fonction de leur importance stratégique, du trafic ainsi que du volume de poids lourds. Les autorités réalisent actuellement une étude nationale pour élaborer un programme d’exécution fondé sur ces critères. Dans un autre registre, la nouvelle stratégie pour le secteur des transports repose également sur le renouvellement de la flotte maritime logistique. Ainsi, des acquisitions de navires sont prévues selon un programme bien défini. Le secteur du transport maritime logistique a vu récemment l’arrivée d’une nouvelle compagnie publique, Madar Maritime Company, qui a annoncé l’achat de deux navires en 2025. Il est à souligner que, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, qui a examiné, dimanche, le dossier de la gestion des ports au niveau national a ordonné au ministre des Transports de modifier le système de travail dans les ports avant la fin du mois de février en cours. Dans ce sens, le Président a ordonné au ministre de passer au système 24h/24 et 7j/7, en particulier dans les ports ayant une activité économique à savoir Djen Djen – Alger – Bejaia – Annaba – Oran et Mostaganem. Tebboune a expliqué, selon le communiqué du Conseil des ministres, que cette décision vise à suivre la dynamique économique et à réduire les dépenses supplémentaires des navires en attente d’accostage pendant de longues périodes.
S. Oubraham

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