Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a annoncé, dimanche, une initiative ambitieuse pour redynamiser le handball algérien. Une reconstruction basée sur une approche scientifique et moderne est en cours, impliquant des experts locaux et internationaux, avec un soutien financier et logistique total de l’État.
Lors du Conseil des ministres tenu dimanche, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a exprimé son intention ferme de redonner au handball algérien toute sa grandeur d’antan. Jadis une discipline phare du sport national, le handball a connu un déclin marqué au fil des années, perdant peu à peu sa place sur la scène internationale. Dans un communiqué diffusé à l’issue de cette réunion, le chef de l’État a ordonné une restructuration complète et méthodique de ce sport. « La reconstruction du handball doit se faire de manière scientifique correcte et moderne, avec la participation d’experts nationaux et étrangers », a précisé le communiqué. Cette déclaration traduit une volonté de moderniser la discipline en intégrant des pratiques conformes aux standards internationaux.
Conscient des défis qui attendent ce secteur, le président Tebboune a souligné l’importance d’une approche rigoureuse et bien planifiée. L’implication d’experts étrangers démontre une ouverture aux expériences réussies dans d’autres pays, tandis que les compétences locales seront mobilisées pour assurer une adaptation aux réalités algériennes.
Retour à l’âge d’or du Handball national
Le handball algérien a connu son apogée durant les années 1980, une période souvent qualifiée d’âge d’or. Sous la direction de l’entraîneur Mohamed Aziz Derouaz, la sélection nationale a dominé la scène africaine en remportant cinq titres consécutifs de champion d’Afrique entre 1981 et 1989. Cette ère glorieuse a été marquée par des joueurs emblématiques tels qu’Abdelkrim Bendjemil, considéré comme l’un des meilleurs handballeurs de l’histoire du pays. Capitaine de l’équipe nationale pendant quatre ans, Bendjemil a participé à plus de 150 matchs internationaux et a été le porte-drapeau de l’Algérie aux Jeux olympiques de 1984 à Los Angeles.
Sous la houlette de Derouaz, l’équipe nationale a également brillé sur la scène internationale, notamment en remportant la médaille d’or aux Jeux méditerranéens de 1987 en Syrie, une première pour une nation africaine. Cette période faste a solidifié la réputation de l’Algérie comme une équipe solide, puissante et majeure du handball africain.
L’État accompagne la démarche
Outre l’aspect technique, le président Tebboune a confirmé « la disponibilité de l’État à fournir un soutien total », qu’il soit financier ou logistique. Cette mobilisation des ressources publiques reflète l’importance accordée à la réhabilitation du handball, considéré comme un levier essentiel pour rehausser le niveau des sports collectifs en Algérie. Cette initiative intervient dans un contexte où le sport national, notamment les disciplines collectives, peine à retrouver son éclat des années d’avant, sur la scène africaine et mondiale. Une réflexion profonde sur les causes de cette situation est donc impérative, pour cibler les maillons pour un réel redressement et refondation. La refonte du handball pourrait également servir de modèle pour d’autres disciplines sportives, en mettant l’accent sur la formation des jeunes talents, la modernisation des infrastructures et la professionnalisation de la gestion sportive.
Le défi est de taille, mais les résultats escomptés sont ambitieux. Redonner au handball algérien sa place parmi les meilleures nations africaines et mondiales pourrait non seulement raviver la passion du public, mais aussi inspirer une nouvelle génération d’athlètes, notamment dans le sport collectif, lequel a eu ses années d’or, par le passé, comme ce fut le cas pour le handball algérien, dont ses trophées en témoignent.
Mohamed Amine Toumiat
