Mohammad Deïf, chef incontesté des Brigades Al-Qassam, a incarné le symbole du courage, de la stratégie et de la persévérance dans la lutte contre l’occupation israélienne. Il est décédé le 30 janvier 2025, après avoir dirigé les forces de résistance palestiniennes avec une détermination sans faille, laissant derrière lui un héritage indélébile de dignité et de sacrifice.
Né en 1965 à Khan Younès, dans le camp de réfugiés de Ghaza, Mohammad Deïf a grandi dans une situation de pauvreté extrême après que sa famille a été expulsée de la ville de Qubeïa pendant la Nakba de 1948. Cette expérience de l’exil et de l’oppression israélienne a façonné son caractère et sa vocation de résistant. À travers les années, Deïf est devenu une figure clé du mouvement de la résistance palestinienne, notamment en tant que chef militaire des Brigades Al-Qassam, bras armé du Hamas. Connu pour sa résilience, Deïf a survécu à plusieurs tentatives d’assassinat, en particulier celle de septembre 2002. Il a longtemps été une figure mystérieuse, n’apparaissant en public que rarement, et préférant diriger la lutte à travers des actions stratégiques. L’un des moments les plus marquants de son leadership fut la Planification et la Direction de l’opération « Tsunami d’Al-Aqsa », lancée le 7 octobre 2023, un coup d’éclat militaire qui a redonné espoir aux Palestiniens et a mis en lumière la vulnérabilité d’Israël. Mohammad Deïf n’a pas toujours été impliqué dans la résistance armée. Il a commencé sa vie politique au sein du mouvement Fatah, avant de rejoindre le Hamas au début des années 1990, pendant la première Intifada. Il a été arrêté à plusieurs reprises par les forces israéliennes, notamment en 1989, après son entrée au Hamas, et a passé 16 mois en détention sans procès. Sa deuxième incarcération en 2000 par l’Autorité palestinienne fut un tournant dans sa trajectoire, marquant son engagement total envers la résistance. Nommé chef des Brigades Al-Qassam en 2002, Deïf a dirigé de nombreuses opérations contre Israël, renforçant la position militaire du Hamas et transformant Al-Qassam en une des forces les plus redoutées dans la lutte contre l’occupation israélienne. Sous son commandement, les Brigades ont mené des attaques de grande envergure, dont la prise en 1994 du soldat israélien Nahshon Waxman, qui a eu un impact majeur sur les négociations israélo-palestiniennes. L’impact de Mohammad Deïf dépasse largement la sphère militaire. Il est devenu une icône de la résistance palestinienne et un symbole de l’indomptable volonté de liberté et de justice pour le peuple palestinien. Il a non seulement renforcé le Hamas, mais a aussi galvanisé le soutien international à la cause palestinienne. La perte de Mohammad Deïf, le 30 janvier 2025, en compagnie de plusieurs autres commandants de premier plan, dont son adjoint Marwan Issa et plusieurs leaders clés des Brigades Al-Qassam, est une tragédie pour la résistance. Toutefois, comme l’a déclaré le porte-parole militaire des Brigades, Abu Obeïda, « un chef en meurt, mille autres naissent ». La flamme de la résistance continue de brûler avec encore plus de force, guidée par l’héritage de Deïf et de ses camarades. Deïf restera à jamais une figure centrale dans l’histoire de la lutte palestinienne, incarnant la détermination de son peuple à lutter contre l’occupation et à revendiquer sa liberté.
Les factions palestiniennes en deuil
Par ailleurs, après l’annonce de la mort du commandant Mohammad Deïf, plusieurs factions palestiniennes ont exprimé leur profond deuil et leur engagement à poursuivre la lutte pour la libération de la Palestine. Les déclarations soulignent la figure de Mohammad Deïf en tant que stratège et héros de la résistance palestinienne. Dans une déclaration poignante, le porte-parole militaire des Brigades Al-Qassam, Abu Obeïda, a annoncé, jeudi soir, la mort du commandant en chef Mohammad Deïf et de plusieurs autres leaders des brigades lors de la bataille « Tsunami d’Al-Aqsa ». Parmi les martyrs figurent son adjoint Marwan Issa, le responsable des armes et services de combat, Ghazi Abu Tamah, le responsable des forces humaines, Raed Thabit, ainsi que les commandants des différentes brigades : Rafat Salama, Ahmed Al-Ghandour et Ayman Nofal, respectivement responsables des brigades de Khan Younès, du Nord et du Centre.
M. Seghilani