Militant dès sa prime jeunesse, Louis Orhant, né en septembre 1935 à Rueil(Seine-et-Oise), fils d’un ouvrier communiste, avait refusé de se rendre en Algérie pour faire la guerre à un peuple en lutte pour son indépendance. Bravant les interdits de sa propre formation politique, à savoir le PCF, il participa à la création d’une association pour rassembler les « déserteurs » de l’armée française et les «insoumis », appelée «Jeune résistance ».
Dans un entretien qu’il a accordé à l’Association internationale des amis de la révolution algérienne (AIARA), Louis Orhant raconte les raisons de son refus de la guerre, une attitude qui lui avait valu deux ans de prison à Fresnes. Il insiste aussi sur la nécessité de travailler pour cultiver la mémoire de ces Français et de nombreux citoyens d’autres pays du monde qui ont soutenu la Révolution algérienne. Louis Orhant a évoqué dans cet entretien, la création de cette association appelée « Jeune résistance», dont il était responsable, qui était ouverte à tous les déserteurs de l’Armée française et qui soutenait aussi les militants indépendantistes algériens en France. L’association aidait notamment à faire traverser les frontières aux militants algériens (Les frontières suisse, allemande, italienne…). À cause de ses activités, Louis Orhant raconte avoir été arrêté et purgé deux ans de prison à Fresnes avec « ses camarades algériens » dont le nombre était plus de 750. Sa libération, poursuit-t-il, s’est faite suite aux Accords d’Evian.
Engagé pour une cause juste
Avant de se voir enrôlé dans les rangs de l’Armée, Louis Orhan souligne avoir été responsable de l’Union de la jeunesse républicaine de France (UJRF). Une organisation qui rassemblait les jeunes communistes affiliés au PCF. Par la suite quand il fut dans les rangs de l’Armée, en perspective de l’envoyer en Algérie qui était en guerre, il raconte avoir déserté après trois mois, « non pas par « lâcheté mais comme engagement en faveur d’une cause juste ». Durant la guerre de libération nationale en Algérie, il raconte avoir participé à des aides aux nombreux militants indépendantistes pour franchir les frontières et aux porteurs de valises et aussi à accueillir et à aider les jeunes qui avaient déserté les rangs de l’armée ou les « insoumis ». « J’étais en contact avec le réseau Jeanson. Nous avons collaboré avec ce réseau pendant longtemps », a-t-il encore confié. De son avis sur la création de l’Association internationale des amis de la révolution algérienne, Louis Orhant estime qu’elle représente « un cadre idoine » pour échanger entre les amis de la Révolution algérienne encore en vie et pour évoquer la mémoire de ceux qui sont morts. « Je suis heureux de constater, à travers les activités de cette association, qu’il existe en Algérie un réel attachement à cette période de l’histoire, c’est-à-dire la période correspondant au combat des Algériens pour l’indépendance. On est quelques français qui voudront encore rejoindre ce combat, celui de maintenir la mémoire de ces évènements toujours vivante », dira-t-il à ce propos.
Ania N.