Le plan d’installation de colonies israéliennes au Maroc et dans les territoires occupés du Sahara occidental est en marche par la grâce du Makhzen qui a mobilisé toute sa puissance pour permettre la création de Kibboutz tout comme en Palestine occupée. Il y a quelques jours, la gendarmerie royale a expulsé avec brutalité des dizaines de familles de leurs terres, dans la localité de Tagounit, dans la province de Zagora au sud du Maroc. Ces gendarmes n’ont pas hésité à malmener des femmes et des personnes âgées pour donner leurs biens aux sionistes. Une vidéo postée sur les réseaux sociaux montre des gendarmes marocains, en grand nombre, agresser des personnes âgées et des femmes pour les expulser hors de leurs terres. « Les gendarmes ont porté atteinte à l’honneur et à l’intégrité physique des femmes qui tentaient de les empêcher de procéder à leur expulsion », indique le commentaire accompagnant la vidéo.
Quelques jours plus tôt, une opération similaire avait été menée à « Douar Sidi Benazouz », une autre localité visée par une décision d’expulsion où des familles ont été sommées de quitter leurs terres qu’elles occupent depuis 90 ans, voire 120 ans pour certaines. « Nous n’avons pas où aller. S’ils veulent détruire la maison sur nos têtes, qu’ils le fassent. On ne bougera pas », a déclaré un habitant. Il faut rappeler dans ce cadre que la justice du Maroc a été instruite de faciliter l’accès d’israéliens aux terres agricoles dans certaines régions du pays. Même en exhibant des documents prouvant qu’ils sont les propriétaires légitimes des lieux, des familles ont été expulsées et leurs terres octroyées à des agriculteurs israéliens. Cette stratégie de l’entité sioniste vise à contourner l’interdiction de mettre sur le marché mondial, des produits agricoles issus des territoires palestiniens occupés. Cette interdiction qui est imposée même dans l’espace de l’Union européenne a vu des agriculteurs israéliens se livrer à une véritable gymnastique pour vendre leurs produits. Ils les faisaient voyager pour un nouvel étiquetage où est mentionné une nouvelle zone de production. Souvent les oranges de Jaffa, pourtant produite en Palestine occupée sont vendues sous le label « Product of Morocco ou encore Product of Jordanie », pour contourner cette interdiction. En créant des kibboutz de substitution au Maroc, ils échapperont à cette mesure.
Lors des dernières opérations d’expulsion musclées, une dame s’était insurgée contre l’ordre de vider les lieux qui l’ont jetée avec ses enfants à la rue. Elle n’a pas manqué de crier fort qu’elle ne quittera pas ses terres quel qu’en soit le prix. Sur les réseaux sociaux marocains, ce genre de vidéos se multiplie. Depuis la normalisation avec l’entité sioniste et la promulgation d’une loi controversée permettant aux juifs ayant vécu au Maroc de prendre possession de biens immobiliers, des centaines de Marocains ont été ainsi sommés de quitter leurs biens au profit de sionistes qui prétendent en être les propriétaires légaux. Plusieurs rapports témoignent d’expulsions de familles marocaines de maisons qu’elles possédaient depuis des décennies. Les victimes, pourtant munies de preuves de propriété en bonne et due forme et de quittances de paiement d’impôts, se sont retrouvées devant la menace d’expulsion. Leurs appels au procureur du roi pour intervenir afin de protéger leurs droits sont restés sans réponse. Et plus encore, des exploitations agricoles, propriétés de certaines entreprises agricoles israéliennes ont commencé à voir le jour ce qui renforce les appréhensions des animateurs du front de rejet de la normalisation qui craint de voir le Maroc devenir la terre de substitution, un plan défendu par des généraux de l’armée israélienne et des responsables de l’extrême droite qui avaient pressé Netanyahou d’accélérer sa concrétisation au lendemain de l’attaque héroïque du Hamas du 7 octobre 2023.
Slimane B.