Au lieu d’apaiser, Paris a fait le choix belliqueux de multiplier ses hostilités à notre égard. Le sévère avertissement de l’Algérie passé par le biais de l’ambassadeur de France à Alger sur l’affaire d’espionnage impliquant la DGSE devrait être prise très au sérieux.
L’affaire d’espionnage déjouée par nos services de sécurité que l’opinion publique a découvert, récemment, dans la presse nationale, n’a pas encore livré tous ses secrets. Mais, le renseignement algérien, qui a fait un travail d’investigation très poussé, a réussi à remonter jusqu’aux tireurs de ficelles qui n’étaient que des agents de l’espionnage français. Cet acte malveillant est une preuve de plus que la France ne s’encombre pas de scrupules pour arriver à ses fins. A savoir, monter un complot, peut-être même plusieurs, pour créer les conditions d’un chaos généralisé dont la première étincelle émanerait des quartiers populaires « bouillonnants » de la capitale algérienne. Quel plan diabolique ! L’opération est d’autant plus dangereuse quelle se révèle, au grand jour, entre deux séquences d’une guerre politico-médiatique féroce contre l’Algérie et l’arrestation de l’écrivain algérien, Boualem Sensal, qui a obtenu récemment la nationalité française, était le prétexte farfelu.
Ainsi, chercher à se procurer des informations sensibles en Algérie, tels que des endroits où sont installées des caméras de surveillance et les mouvements de la police civile algérienne, relève d’un acte sulfureux qui en dit long sur les projets de déstabilisation, qui sont en gestation dans les laboratoires de la DGSE et qui vise l’Algérie. Les services extérieurs français, croyant avoir la recrue idéale en la personne Mohamed Amine Aïssaoui, cet algérien au long passé terroriste pour avoir fait les maquis de « Daesh » en Syrie, en Irak et en Turquie, ont buté sur la vigilance proactive et le travail remarquable du contre-espionnage algérien.
Maintenant que les tenants et les aboutissants de cette grave affaire d’espionnage, qui n’est pas sans nous rappeler d’autres épisodes où des « khabardji » attitrés sont recrutés parmi d’indus militants et journalistes, les autorités algériennes sont passées à une autre étape. Dans ce sillage, le très officiel quotidien algérien El-Moudjahid, se basant sur des sources diplomatiques crédibles, a rapporté hier que l’ambassadeur de France en Algérie, Stéphane Romatet, a été convoqué, la semaine dernière, par le ministère des Affaires étrangères, au sujet de cette affaire. Le Mae a signifié au représentant de Paris à Alger « la ferme réprobation des plus hautes autorités algériennes face aux nombreuses provocations et actes hostiles français en direction de l’Algérie», soulignant, « avec une fermeté absolue, que «ces agissements ne sauraient rester sans conséquences». Selon le journal public, par cet acte diplomatique lourd de sens, l’Algérie avertit « qu’elle ne restera pas passive face à ces attaques incessantes visant sa souveraineté. » Autrement dit, ajoute la même source, « l’Algérie, résolue à préserver sa dignité prendra toutes les mesures qui s’imposent, pour faire face à ces tentatives d’ingérence ».
Il convient de souligner qu’à l’heure où nous mettions sous presse, les autorités françaises n’ont pas réagi sur la convocation de leur ambassadeur à Alger.
Farid Guellil