La France ne parvient pas à sortir de l’impasse où l’a menée son président de la République, Emmanuel Macron. Elle est ingouvernable depuis le 9 juin dernier. Date de la dissolution de son assemblée nationale. L’élection législative anticipée qui s’en est suivie a débouché sur une assemblée nationale française fragmentée et sans aucune majorité. La seule coalition qui a pu former une majorité est celle qui a réuni le Nouveau front populaire (NFP) qui regroupe une dizaine de formations politiques avec le Rassemblement national (RN) de Marine Le Pen. Au total ce sont 331 députés qui ont fait chuter le gouvernement présidé par Michel Barnier. Une coalition contre nature, il est vrai mais qui peut se reproduire tant l’intérêt de ces forces politiques est de pousser le président Macron du pouvoir et prendre sa place. Il y a déjà Edouard Philippe, Mélenchon, Marine Le Pen ou Bardella, Hollande, De Villepin, Darmanin, etc…Parmi eux trois se sont déclarés publiquement, un ancien président de la république, François Hollande, qui est revenu aux affaires pour faire son 2ème mandat et ceux dont les ambitions sont connues et qui n’attendent que la bonne opportunité pour se déclarer. Tous ces candidats savent que l’impasse dans laquelle se trouve la France pour la première fois de l’histoire de la 5ème République, n’a qu’une seule solution : la démission de l’actuel locataire de l’Élysée, Emmanuel Macron. Or ce dernier n’est pas près de rendre le tablier. Dans son dernier discours à la nation, il a confirmé vouloir rester en fonction jusqu’au terme de son mandat en 2027. De Gaulle, le fondateur de la 5ème république doit se retourner dans sa tombe lui qui fut le seul à avoir démissionné suite au rejet par les électeurs français d’une de ses réformes. Macron qui « est considéré comme un mauvais président par 76% des Français » selon un sondage réalisé, il y a quelques jours, pour la chaîne Public Sénat, n’en a cure. Il est là, il y reste. Il invoque la légitimité des urnes, alors qu’il ne doit sa réélection qu’au vote sanction des électeurs contre Marine le Pen au deuxième tour. Au premier tour Macron avait obtenu moins de 28% des voix. Un peu plus de 9 millions de voix sur 32 millions de voix exprimées. Marine Le Pen a obtenu 5 points de moins que lui. C’est-à-dire un peu plus de 8 millions de voix. On voit que la marge est faible entre les deux et que la représentativité de Macron est très fragile. En s’obstinant, Emmanuel Macron fait courir de gros risques à son pays. Un pays sans loi de finances et qui est obligé de reconduire le budget de 2024 par une loi spéciale avec toutes les conséquences sur le pouvoir d’achat et la fiscalité de ses citoyens. Un pays qui croule sous une dette publique de plus de 3200 milliards d’euros. Qui voit ses entreprises fermer l’une après l’autre. Qui voit son chômage grimper dangereusement. Un pays sans gouvernement et où toute nouvelle nomination de gouvernement est menacée par la censure. Un pays qui se fait expulser par les pays d’Afrique. En un mot, un pays complétement ruiné et bloqué que seule une élection présidentielle anticipée pourrait laisser entrevoir un mince espoir. Malheureusement l’actuel président de la république ne veut pas entendre raison et se cramponne à son fauteuil. Pense-t-il pouvoir tenir ainsi jusqu’en 2027 ? Une situation dangereuse qui pose la lancinante question : où va la France ? Elle se trouve dans la même situation que ces pays de la « France-Afrique » que les dirigeants français montraient du doigt en les qualifiant de républiques bananières à cause des gouvernants qui ne veulent pas lâcher le pouvoir. Devant un tel danger, la stupidité. Macron pense qu’avec « l’exploit » de la restauration de Notre Dame de Paris, il pourra sauver son « trône ». C’est dire l’immaturité qui règne au plus haut sommet de l’État français.
Grandeur et décadence !
Zouhir Mebarki
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