Plus de deux milliards de citadins pourraient être exposés à une hausse de température supplémentaire d’au moins 0,5 degré d’ici 2040, selon un nouveau rapport de l’ONU publié mardi.
« Presque tous les citadins seront affectés, des milliards de personnes étant soumises à des températures plus élevées ou exposées aux risques d’inondations et autres menaces », a indiqué la Directrice exécutive du Programme des Nations unies pour les établissements humains, Anaclaudia Rossbach. Selon ce programme, connu sous le nom d’ONU-Habitat, aujourd’hui, environ la moitié de la population mondiale vit dans les villes, et ce chiffre devrait atteindre 70% d’ici à 2050. Le déplacement rapide des populations vers les centres urbains a un impact majeur sur les communautés, les villes, les économies, le changement climatique et les politiques. Une grande partie de la croissance aura lieu en Afrique, où la population devrait presque doubler au cours des 30 prochaines années. Alors que l’action climatique dans les villes ne parvient pas à être à la hauteur des défis auxquels elles sont confrontées, les personnes les plus exposées sont « aussi celles qui sont déjà confrontées à des inégalités structurelles persistantes et chroniques », a ajouté Mme Rossbach. « Les implantations informelles et les bidonvilles, -généralement situés dans des zones écologiquement sensibles et dépourvu d’infrastructures de protection – sont souvent les plus touchés par les catastrophes liées au climat ou les événements extrêmes », a-t-elle expliqué, ajoutant que ces communautés vulnérables sont non seulement plus exposées aux risques en premier lieu, mais aussi moins susceptibles de recevoir de l’aide une fois qu’un choc se produit. « La transformation accélérée des bidonvilles et des implantations informelles, ainsi que la réponse aux besoins des territoires les plus vulnérables des villes sont donc une priorité », a-t-elle insisté. Cependant, malgré les obstacles complexes auxquels les villes sont confrontées dans un contexte d’urgence climatique de plus en plus grave, le rapport souligne également l’importance de considérer les zones urbaines non seulement comme une partie du problème, mais aussi comme une partie de la solution. »Avec des investissements audacieux et une bonne planification et une bonne conception, les villes offrent d’immenses possibilités de réduire les émissions de gaz à effet de serre, de s’adapter aux effets du changement climatique et de soutenir durablement les populations urbaines », a déclaré pour sa part, le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, dans l’avant-propos du rapport. Il a noté en outre que des centaines de villes « ouvrent la voie en développant des espaces verts inclusifs, en réduisant les émissions grâce à une planification et une construction intelligentes et en investissant dans les énergies renouvelables pour alimenter les services civiques comme les réseaux de transport ».
R. I.