Alors que le marché du café connait des perturbations marquées tantôt par des pénuries tantôt par une hausse des prix, en dépit des mesures prises par les pouvoirs publics de subventionner les prix de cette matière, le ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, Tayeb Zitouni a pointé du doigt les importateurs et les transformateurs du produit, d’être à l’origine de cette situation. Zitouni qui effectuait mardi dernier une visite de travail à la wilaya de Constantine, a expliqué que son département « avait pourtant tenu à associer les différents acteurs de la filière, importateurs et transformateurs inclus, dans l’élaboration du décret exécutif relatif au plafonnement des prix du café et des marges bénéficiaires », regrettant que ces derniers n’aient pas respecté leurs engagements envers l’État et les citoyens. Il a également accusé certains acteurs d’avoir agi contre le décret présidentiel dans le but de retarder son application, afin de continuer à vendre leurs anciens stocks aux prix actuels du marché, générant ainsi des bénéfices astronomiques. « Pour maintenir la hausse des prix, les importateurs auraient également cessé d’importer de nouvelles quantités de café, selon les premiers éléments d’une enquête menée par les services du ministère ». Cette enquête révèle également que d’importantes quantités de café sont détournées vers le marché noir, avec des marges bénéficiaires très élevées à tous les niveaux. Zitouni a également levé le voile sur un autre phénomène : « la collusion entre importateurs et organisations de protection des consommateurs, qu’il accuse de devenir « les avocats des importateurs, plutôt que de défendre les intérêts des consommateurs ». Bien qu’il ne souhaite pas généraliser, le ministre laisse entendre que le soutien de certaines associations en faveur de ceux qui contrôlent le marché du café ne se fait pas sans contrepartie financière. Le ministre a rappelé dans ce contexte l’engagement de l’État à assurer la disponibilité et à maîtriser les prix des produits de large consommation, notamment le café. Il a réitéré, dans ce contexte, l’engagement de l’Etat à préserver le pouvoir d’achat des citoyens en mettant fin aux « agissements des intermédiaires et des spéculateurs qui ont dérégulé le marché du café et qui, a-t-il souligné, ont été « localisés ». Zitouni a également annoncé, dans ce cadre, que l’importation de ce type de produits, en particulier du café, sera désormais accessible à des opérateurs publics, à l’image du Groupe Agro-Industrie (AGRODIV).
Ania N.