La République populaire de Chine a lancé, hier, des exercices militaires, impliquant l’armée de terre, la marine, l’aviation et les forces de missiles autour de Taïwan, provoquant une réunion d’urgence des autorités taïwanaises sur « la sécurité de l’île » et leurs inquiétudes, quant aux impacts économiques et régionaux, selon Taïwan. La Chine a précisé que ces manœuvres militaires visent à dissuader les forces que Pékin qualifie de « séparatistes », qui pour rappel, bénéficient du soutien des Etats-Unis.
Pékin a lancé des exercices militaires conjoints impliquant l’armée de terre, la marine, l’aviation et les forces de missiles autour de l’île de Taïwan a annoncé hier, le capitaine Li Xi, porte-parole chinois du Commandement du théâtre oriental de l’Armée. Les exercices, baptisés «Épées tranchantes unies-2024B», se dérouleront dans le détroit de Taïwan ainsi qu’au nord, sud et est de l’île. Le ministère taïwanais de la Défense a signalé de son côté, la présence de 17 navires et 125 appareils chinois près de l’île, dans le cadre de ces exercices militaires en cours menés par l’armée chinoise. Le secrétaire général du Conseil de sécurité nationale de Taïwan, Joseph Wu, a déclaré que l’administration était prête à prendre des mesures si les exercices militaires chinois avaient un impact négatif sur l’économie ou la société taïwanaise. Selon les médias locaux et étrangers, il a fait savoir, à Pékin que «les forces armées de Taïwan réagiront de manière appropriée face à la menace posée par la puissance militaire chinoise», selon lui. IL est à rappeler que l’île de Taïwan est administré de manière autonome, au lendemain de la fin de la 2e guerre mondiale, précisément depuis 1949, lorsque les forces du Kuomintang, dirigées par Chiang Kai-shek (1887-1975), ont trouvé refuge sur l’île après leur défaite dans la guerre civile chinoise. Pékin considère Taïwan comme une province de la République populaire de Chine et son président chinois Xi Jinping, le rappelle souvent, déclarant que la « réunification avec Taïwan est inévitable » et que « Pékin n’exclut pas l’usage de la force » pour ramener l’île sous contrôle de la République chinoise. Déclarations du président chinois, qui s’adressent davantage à Washington que « les séparatistes », sur fond de la politique de la Maison blanche, en direction de cette partie du monde, sur fond des visées des intérêts des Etats-Unis qui se voient ces dernières années bousculés par l‘avènement de la puissance chinoise et des nouvelles alliances, précipitant l’émergence d’ un monde multipolaire au rythme accéléré du recul du rôle premier des Etats-Unis dans le monde. Il est à noter que seuls 12 pays dans le monde, sur fond de leurs liens étroits et dépendants du bien vouloir de Washington, dont ceux membres de l’Otan reconnaissent officiellement Taïwan comme « un État souverain » et Pékin s’attache strictement au principe d’une seule Chine, affirmant que Taïwan est inséparable de son territoire.
K.B.
