Avec un recul de l’activité commerciale constatée, un recul du nombre de Français partis en vacances et un budget par ménage à la baisse, le rendez-vous mondial de Paris, à l’occasion des Jeux Olympiques qui viennent de s’achever, n’ayant pas atteint les objectifs escomptés, pour l’ensemble des secteurs et acteurs économiques et donc aussi pour la vitrine politique, du président français Emmanuel Macro et ses soutiens, dans une conjoncture économique française déjà « maussade » selon l’expression de médias locaux et étrangers.
Durant la première semaine des JO2024 de Paris, les chiffres du panel Retail Int indiquent 13 % de chiffre d’affaires en moins pour les magasins d’habillement à Paris et 11 % dans le reste du pays. Pour l’Alliance du commerce, celle-ci fait état d’un coup dur dans le secteur, alors que d’autres pans de l’économie « n’ont pas non plus fait le plein lors de cet événement international », à l’image du tourisme, lequel secteur a enregistré « une baisse par rapport à l’exercice 2023 », poussant plusieurs organismes professionnels de ces secteurs à manifester leurs « inquiétudes » à l’annonce de ces premiers chiffres. Dans la presse quotidienne française, le président de la Confédération des commerçants de France, Francis Palombi indiquant qu’«on nous avait laissé espérer des chiffres d’affaires pouvant aller jusqu’à 40 % de plus qu’un été habituel grâce à un afflux massif de touristes», il affirme, qu’ « aujourd’hui, pour beaucoup de commerces, notamment dans Paris, on est plutôt de 10% à 30% de baisse par rapport à l’année précédente». La restauration parisienne n’ayant pas été épargnée, ce secteur, selon des médias français « a mal digéré les mesures de sécurité » Déjà, en juillet, deux jours avant le début des compétitions, les acteurs ont « demandé des solutions aux autorités politiques pour faire face à la baisse d’activité prévue due aux mesures de sécurité» . En effet, une partie de la capitale » a été placée sous le régime du QR Code, limitant la circulation aux seuls détenteurs d’un pass ». Pour Marcel Bénézet, président de la branche cafés-restaurants GNI GHR, la perte «pour beaucoup de restaurateurs s’élève à entre 50 et 70% du chiffre d’affaire» et pour les taxis, il est question de « -40% de revenus en moins ». Le président de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie, Frank Delvau, estime, selon la même source que « la baisse de l’activité s’explique par des éléments géographiques en différenciant les commerces et travailleurs situés dans ou hors des zones de compétitions ». Les principaux syndicats de taxis avaient aussi estimé, selon des médias français , début mois courant «à 40 voire 50 %» leur baisse de revenus à cause des JO24 et de leur préparation », exigeant de l’Etat «un fonds de compensation financière», sans manquer de « dénoncer les restrictions de circulation », au moment ou la Capitale des lumières abritait un rendez-vous mondiale . Les spectateurs des JO24 « n’étaient pas des visiteurs comme les autres » et des médias locaux spécialisés des commerces indépendants ont rapporté « une baisse des réservations pour le mois de juillet » citant une étude de la société de conseil ProTourisme. Les réservations ont ainsi été « en baisse de 12% en Normandie, de 8% en Bretagne, et de 7% en Nouvelle-Aquitaine, ainsi qu’ en Charente-Maritime, poursuit la même source « l’emblématique site de l’Ile de Ré aurait même connu une baisse de fréquentation de l’ordre de 30% ». À Paris, le Musée du Louvre a enregistré « un quart de visites en moins de même pour le Musée d’Orsay » et si le premier « a rapporté lundi dernier une baisse de 22% de ses visiteurs, le musée d’Orsay a connu une chute de 29% entre le 27 juillet et le 11 août, par rapport aux mêmes dates en 2023 » est-il précisé. Au-delà de l’effet des Jeux Olympiques, la baisse de fréquentation touristique peut aussi être imputée à la baisse du budget consacré aux vacances par les Français. Ainsi, un sondage Elabe, évoquait avant fin juillet dernier, que « 53% de Français avaient l’intention de partir en vacances cet été, soit 5 points de moins qu’en 2023 ». L’étude fait également part d’un budget moyen de 1428 euros cet été, soit 14% de moins que l’été dernier.
R.I.