Pour le directeur général de Green Energy Cluster Algeria, Boukhalfa Yaïci, qui intervenait, hier matin, sur les ondes de la chaîne 3 de la Radio nationale dont il était l’invité de la rédaction, le marché de l’électricité est un marché en plein essor au niveau régional et principalement dans l’espace euro-méditerranéen.
Les besoins ont été relativement bien affinés, jusqu’en 2030, a-t-il précisé. « Cette demande va osciller entre 2400 terrawatt/heure et 2690 terrawatt/heure en 2030, avec une croissance de 1,8% à 2,9% qui va être portée principalement par le développement économique de la région », a indiqué Boukhalfa Yaïci qui souligne qu’« il y a un ensemble d’opportunités aussi bien pour l’électricité que pour le gaz à destination d’un marché en plein essor : le marché européen, en l’occurrence, qui, précise-t-il, est la voie choisie pour le moment » via l’Italie pour pouvoir constituer un hub énergétique régional avec l’Algérie qui va rayonner dans la région». Il rappelle que la demande énergétique a repris depuis la Covid-19, en 2021-2022, et même récemment avec les chiffres qui ont été annoncés au niveau da l’Union européenne sur le premier trimestre 2024 et qui indiquent un rebond de la consommation de l’électricité, avec l’apparition des énergies renouvelables dont la part devient de plus en plus importante, et également tout ce qui est production d’électricité d’origine fossile est en train de diminuer.
Il est clair, dit-il, que le choix de l’Algérie d’aller vers les énergies renouvelables, et donc de produire de l’électricité verte, rentre dans cette politique qui est destinée à répondre aux besoins de notre marché de proximité le plus important dans la région, qui est le marché de l’Union européenne. Il fait remarquer que c’est la demande qui va faire que les projets d’énergie renouvelable seront réalisés. Face à une concurrence rude, l’Algérie se trouve, selon l’expert Boukhalfa Yaïci, dans l’obligation d’augmenter la cadence de l’exploitation afin de répondre adéquatement à cette importante demande qu’on estime à 40% conditionnés par des exigences européennes. On sait que les PDG de Sonelgaz, Mourad Adjal, de Sonatrach, Rachid Hachichi et de la compagnie italienne ENI, Claudio Descalzi, ont signé, dernièrement, à Milan (Italie), un protocole d’entente (MoU), afin de conduire conjointement des études de faisabilité d’un projet d’interconnexion électrique entre les réseaux électriques algérien et italien, à travers la réalisation d’un câble sous-marin reliant les deux pays. Il s’agit d’aller vers l’échange ou la fourniture d’électricité au marché italien et européen, à travers la réalisation d’un câble sous-marin reliant l’Algérie et l’Italie. Le but est de produire, transporter et commercialiser de l’électricité décarbonée à partir de sources renouvelables. Cette coopération stratégique entre les entreprises algériennes et italienne s’inscrit dans le cadre de l’exécution des instructions du président Abdelmadjid Tebboune. Ce projet confirme les propos du DG de Green Energy Cluster Algeria concernant les ambitions de l’Algérie de se positionner en tant que fournisseur majeur de l’Europe en matière d’énergie, notamment verte. l’Algérie dispose d’ un excédent de la production électrique grâce aux importants investissements injectés dans ce secteur au cours des dernières années et qui dépasse de loin les besoins du marché national, d’où son exportation indispensable. Ce projet confirme également la perspective évoquée par Boukhalfa Yaïci de créer un hub énergétique reliant l’Algérie à l’Europe. En fait, cela traduit les ambitions de l’Algérie de renforcer sa position de fournisseur majeur de l’Europe en matière d’énergie en incluant l’électricité. Pour rappel, l’Algérie met en œuvre un programme de 15 000 Mégawatts d’énergies renouvelables à l’horizon 2035, dont Sonelgaz a lancé la première phase de 3 200 Mégawatts, qui est en cours de réalisation et s’ajoutera aux capacités de production disponibles actuellement.
M. R.