En juin dernier, l’Algérie a réalisé un exploit remarquable en étant élue membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations unies, après une suite de succès diplomatiques, confirmant ainsi son retour en force sur la scène régionale, continentale et internationale.
Un statut porteur d’espoir pour les peuples du continent africain et du monde arabe. Au cours de l’année 2023, la diplomatie algérienne a continué à être active dans le cadre de ses trois principes d’or que sont la défense du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, le refus d’ingérence étrangère, ainsi que le principe de promouvoir un dialogue global dans les différends internationaux, à travers une croyance inébranlable au non-alignement. Une politique extérieure qui lui a permis de multiplier sa présence positive aux niveaux régional et international et à relever les défis des crises observées dans les régions arabe et africaine en particulier, tout en défendant la souveraineté de sa décision.
Soutien inconditionnel à la Palestine et au Sahara occidental
Notamment concernant la Palestine occupée, ou l’Algérie est restée fidèle à sa position ferme de soutien à cette cause, qu’elle a placée en tête de ses priorités diplomatiques, tout en continuant de condamner la poursuite de l’agression barbare sioniste contre Ghaza depuis le 7 octobre dernier, face au silence international honteux. C’est également le cas en ce qui concerne le Sahara occidental occupé. L’Algérie a toujours renouvelé son soutien inconditionnel à cette question et son plaidoyer en faveur du peuple sahraoui, une position confirmée par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, à plusieurs reprises cette année, lorsqu’il a déclaré : « Nous n’abandonnerons pas le Sahara occidental, quel qu’en soit le prix ». Dans la région du Sahel, la diplomatie algérienne a poursuivi ses efforts pour contribuer à l’établissement de la stabilité et de la sécurité, le Mali étant à l’avant-garde des préoccupations de l’Algérie dans la région, en vue d’y installer une paix durable. Notons à ce titre le rôle de chef de file de la médiation algérienne pour la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation, issu du processus d’Alger.
Des projets fondamentaux en Afrique
Au niveau continental, l’Algérie a veillé à contribuer efficacement à l’établissement de la paix, au sein des organisations, et au renforcement des liens et partenariat avec les pays d’Afrique, à travers ses projets fondamentaux, dont la Zone de libre-échange africaine, la route de l’unité africaine, la dorsale transsaharienne à fibre optique et la route Tindouf-Zouerate (Mauritanie), outre l’ouverture de lignes aériennes directes avec plusieurs capitales africaines et l’ouverture de banques algériennes dans des pays africains. Citons dans ce contexte, la contribution de l’Agence algérienne de coopération internationale pour la solidarité et le développement, laquelle s’est dotée d’une importante enveloppe financière d’un milliard de dollars américains destinée à financer des projets au niveau des pays africains, notamment les pays de la région du Sahel. Une contribution qui reflète ainsi la disposition de l’Algérie à exporter son expérience et à la mettre à la disposition des pays africains grâce aux compétences algériennes.
Expertise algérienne énergétique et humanitaire
Au niveau international, l’Algérie a acquis, au une grande confiance en exerçant son rôle positif dans le domaine du désarmement chimique, et en s’engageant à atteindre les objectifs de la Convention sur les armes chimiques, ainsi que de la Convention sur l’interdiction des mines antipersonnel, qui a permis, au cours de cette année, de réaliser de nouveaux acquis au plus haut niveau. Rappelons que fin septembre, l’Algérie a été élue à l’unanimité par la 67ème session de la Conférence générale de l’Agence internationale de l’énergie atomique à Vienne comme membre du Conseil des gouverneurs de l’Agence pour la période s’étendant de 2023 à 2025. Fin novembre dernier, l’Algérie a été réélue à l’unanimité par la 28ème session de la Conférence des États parties à la Convention sur les armes chimiques au Conseil exécutif de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques pour la région africaine, pour un mandat de 24 mois, à compter du 12 mai 2024. Le même mois, l’Algérie a été élue présidente du Comité pour la promotion de la coopération et de l’assistance dans le cadre de la Convention sur l’interdiction des mines antipersonnel de 2024, succédant à la Thaïlande, en reconnaissance de son rôle pionnier et de son expérience dans la lutte contre les mines antipersonnel, héritées du colonialisme français, ainsi que sa contribution efficace à la réalisation des objectifs humanitaires.
« Un bond diplomatique »
Parmi les grands acquis de la diplomatie algérienne, le plus important d’entre eux n’est autre que son élection en tant que membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations unies, son mandat débute le 1er janvier 2024 et se poursuivra jusqu’au 31 décembre 2025. L’occasion pour l’Algérie d’œuvrer au renforcement de l’influence du continent africain sur le processus et le pouvoir de décision. De ce point de vue, l’élection de l’Algérie reflète la solidité de son dossier et ses visions actuelles et futures, pour les relations entre les pays du monde, notamment le règlement pacifique des crises. Lors de la réunion du Comité des 10 de l’UA, chargé du dossier de la réforme du Conseil de sécurité, tenue en février dernier à Addis-Abeba, le président Tebboune avait affirmé l’engagement de l’Algérie à « œuvrer sans relâche pour faire entendre la voix du continent et ses revendications légitimes, et réparer l’injustice historique qu’il a subie ». « L’Algérie termine l’année en étant pleinement consciente de la responsabilité dont elle est investie, et rejoindra ainsi l’organe onusien, porteur d’espoirs des peuples africains et arabes », avait promis le chef de l’Etat dans son allocution lors des travaux de la 78e session de l’Assemblée générale de l’ONU. Pour rappel, le Secrétaire général adjoint de l’ONU aux opérations de paix, Jean-Pierre Lacroix, avait indiqué le 17 décembre dernier, en marge de l’audience que lui avait accordée le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf, que la coopération entre l’Algérie et l’ONU « sera encore plus dense avec sa présence prochaine au Conseil de sécurité pour 2024-2025 ».
Hamid Si Ahmed