Du haut de ses 65 ans d’expérience et de savoir-faire, l’Entreprise publique économique de constructions de matériels et équipements ferroviaires (Ferrovial), s’est lancée dans la production de wagons phosphatiers. Une initiative ayant pour objectif la réhabilitation et la modernisation du transport minier, ainsi que l’exploitation optimale des gisements de phosphate.
À ce titre, Ferrovial vient d’arrêter un programme spécial portant sur la production de 1 820 wagons de chemin de fer destinés au transport de phosphate. Son P-DG, Lamri Bouyoucef a indiqué, à cet effet, que « ce programme a été élaboré en prévision de l’entrée en production du projet de phosphate intégré de Bled El Hadba, dans la wilaya de Tébessa ». Figurant parmi les grands projets du secteur des transports, à travers le pays, cette production d’envergure et d’importance économique certaine, permettra non seulement de générer des milliers d’emplois, mais également de diversifier son économie, et promouvoir ainsi les exportations hors hydrocarbures. S’exprimant sur l’importance et l’impact positif de ce projet, Lamri Benyoucef a souligné qu’« il est destiné à répondre aux besoins du projet de phosphate intégré en matière de transport du minerai vers les structures de transformation de Ferrovial », ajoutant que l’entreprise « misera sur ses propres compétences et ses capacités de production », cela, « à la faveur du programme d’investissement et de qualification dont elle a bénéficié ces dernières années ».
La livraison s’étendra jusqu’en 2026
Notant que « cette initiative a été présentée à la Société nationale des transports ferroviaires (SNTF) », le responsable a expliqué que cette proposition « porte sur différents modèles de wagons, ainsi que sur un calendrier annuel de production et de livraison s’étendant de 2024 à 2026 ». Dans ses déclarations, le P-DG de Ferrovial a précisé, entre autres, que ladite production entrera en vigueur, « dès que la SNTF aura passé commande et conclu un contrat d’approvisionnement entre les deux parties ». Affirmant que l’entreprise est « pleinement disposée à respecter les délais et les spécifications techniques que la SNTF aura déterminées », l’intervenant a révélé que Ferrovial prévoit d’entamer la production de ces wagons « dès le second semestre de l’année prochaine ».
Dépasser les 70% de taux d’intégration
Au-delà de la dynamique économique visée par ce projet, et à travers la maîtrise des technologies modernes pour la fabrication de ces wagons phosphatiers, les autorités concernées ont pour objectif d’« augmenter le taux d’intégration industrielle, afin de produire des équipements 100 % algériens avec des spécifications techniques et selon des normes approuvées», explique le même responsable.
Annonçant « un taux d’intégration de 70% », Benyoucef a affirmé que le groupe envisageait d’intensifier ses efforts, en coordination avec les laboratoires de recherche de l’entreprise et des opérateurs spécialisés de l’extérieur du pays, pour augmenter le taux d’intégration et de contrôle des différents aspects de la technologie liée à la fabrication de wagons de chemin de fer et de leurs accessoires ». Notamment grâce à « la maîtrise des systèmes de freinage et la fabrication de pièces mécaniques et techniques pour les wagons ».
Accompagner les entreprises et booster la sous-traitance
Toujours selon le P-DG de Ferrovial, le dynamisme économique qui accompagnera le projet de phosphate intégré, permettra « de relancer de nombreuses entreprises industrielles opérant dans la région, comme le complexe sidérurgique d’El Hadjar, à travers l’approvisionnement en fer, et de nombreuses autres unités de sous-traitance ».
Et de noter qu’ « à travers le plan de charge initial élaboré pour ce projet, Ferrovial Annaba devrait tenir le rôle de véritable locomotive halant dans son sillage nombre d’entreprises, publiques et privées, pour la sous-traitance en particulier, ce qui ne manquera pas de créer un dynamisme économique à même de contribuer à une relance économique et sociale dans toute la région, tout en ouvrant des horizons prometteurs en matière d’emploi ».
Hamid Si Ahmed
