Après son réquisitoire contre l’entité sioniste et ses crimes de guerre contre les Palestiniens, le chef de la diplomatie algérienne a quitté la table du Conseil de sécurité suite à la prise de parole du représentant d’Israël.
Devant le Conseil de sécurité de l’ONU, réuni en séance de haut niveau, mardi au siège de l’Organisation des Nations unies à New York, pour examiner la situation en Palestine, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf, a souligné que les frappes sur la bande de Ghaza « ne sont qu’un nouvel épisode hideux de la série de crimes barbares inédits dans l’histoire de la région de par leur bilan tragique, commis par l’occupation sioniste contre un peuple sans défense, trahi et privé des moyens de vie…plutôt de survie, les plus élémentaires ». Le chef de la diplomatie algérienne a appelé le Conseil de l’ONU à accélérer « la levée du blocus imposé à Ghaza, ce dernier constituant en soi un crime de guerre et un crime contre l’Humanité, faire cesser les frappes aléatoires ayant coûté la vie à des milliers d’âmes innocentes, lesquelles constituent un crime de guerre et un génocide, et les déplacements forcés des populations qui se hissent au rang de crime d’épuration ethnique et enfin permettre l’acheminement inconditionnellement et sans restriction aucune, des aides destinées aux Ghazaouis ». Ahmed Attaf a expliqué que « le scandaleux travestissement des faits et des données de base de la cause palestinienne » a été induit par la convergence de deux phénomènes : la marginalisation quasi-totale de la cause palestinienne et du dénigrement de son importance sur la scène internationale ; la complaisance injustifiable à l’égard de l’occupation sioniste qui jouit d’une immunité absolue, sans limites, inconditionnelle et injustifiée.
La solution politique
Concernant la solution politique future, le ministre des Affaires étrangères a appelé le Conseil de sécurité à prendre conscience de « la vérité éclatante établie par l’Histoire de la région et qu’on ne peut contourner, celle qui confirme qu’aucune paix ne serait viable si elle est établie sur la criminalité, l’injustice, l’oppression, la marginalisation, l’exclusion et la discrimination, tout comme il n’existe aucune paix durable à construire au Moyen Orient, en l’absence d’un règlement juste et viable de la cause palestinienne, sur la base de la légalité internationale ». Aussi, s’est-il interrogé « comment peut-on revenir sur 87 résolutions adoptées depuis le début de ce conflit, pour la simple raison que la force occupante a décidé de ne pas s’y conformer? ». Ahmed Attaf prendra part aujourd’hui aux travaux de la session extraordinaire d’urgence de l’Assemblée générale des Nations unies, prévue jeudi, « face à l’incapacité du Conseil de sécurité à agir pour faire cesser l’agression sioniste contre la bande de Ghaza et secourir et assurer la protection internationale aux Palestiniens ».
Entretiens avec ses homologues
En marge de sa participation aux travaux de la séance de haut niveau du Conseil de sécurité, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger a rencontré son homologue palestinien, Riyad Al-Maliki, pour évoquer les derniers développements survenus dans les territoires palestiniens occupés, au regard de l’agression sioniste barbare contre les civils palestiniens dans la bande de Ghaza », selon un communiqué du ministère. À cette occasion, les deux parties « ont passé en revue les efforts diplomatiques visant à faire cesser cette agression et à prendre en charge ses répercussions humanitaires, en permettant de porter secours, sans restrictions, ni conditions, aux frères palestiniens ». Dans ce sillage, Al-Maliki a réitéré « l’appréciation par la Palestine, dirigeants, Gouvernement et peuple, du soutien constant et inconditionnel de l’Algérie en faveur de la cause palestinienne », saluant à ce propos « les aides humanitaires urgentes octroyées par l’Algérie afin d’alléger la souffrance des habitants de Ghaza, victime d’un blocus total et inique ». Ahmed Attaf a eu également des entretiens avec ses homologues du Brésil, Mauro Vieira, dont le pays assure la présidence tournante du Conseil de sécurité durant le mois d’octobre, des Pays-Bas, Hanke Bruins Slot, du Gabon, Onanga Ndiaye, de l’Indonésie, Mme Retno Marsudi, ainsi que le ministre libyen chargé de la gestion des affaires du ministère des Affaires étrangères et de la coopération internationale dans le Gouvernement d’union nationale de Libye, Taher Baour. La situation en Palestine a été évoquée lors de ces entretiens.
M’hamed Rebah