Chaque année, le Nord de l’Algérie fait face à un risque croissant d’incendies, dont celui de 2021, faisant au moins 90 morts, dont 33 militaires, détruisant sur son passage 89 000 hectares de superficies sur 35 wilayas, sur un total de 1 186 incendies.
Cette année-là, malgré l’intervention héroïque des militaires et des agents de la Protection civile, et des agents des différents corps de l’État, toute une population a combattu contre le feu. Durant l’année écoulée, au moins 38 personnes ont perdu la vie et des dizaines blessées dans une centaine d’incendies de forêts, ravageurs. Aujourd’hui, et compte tenu de la vigilance, de la rigueur et des campagnes de sensibilisation, à travers lesquelles les autorités ont traité cette urgence, l’espoir est permis d’éviter le pire. Certes, la vague de chaleur, dont certaines régions du pays ont été témoins dans la période récente, est l’une des causes de ces incendies, mais le facteur climatique est loin d’en être la seule raison. Notamment en 2021, où ces incendies » inhabituels » ont été qualifiés d’ »acte criminel », ce qui avait poussé le président Abdelmadjid Tebboune à ordonner l’intensification des peines pouvant aller jusqu’à la perpétuité.
Et parce que l’Algérie a retenu les leçons, l’insuffisance des mesures de prévention étant une des raisons du déclenchement de ces feux de forêts, le ministère de l’Agriculture a déclaré lundi l’état d’alerte maximale, et élevé le niveau de vigilance et d’opérationnalité, en vue de faire face à toute urgence, en raison des conditions climatiques et de certains comportements négatifs et irresponsables, dans le cadre de l’installation le 1er juin dernier de la Commission nationale de protection des forêts (CNPF). De son côté, la Direction générale des forêts a appelé à la vigilance, rappelant aux citoyens la nécessité d’éviter tout comportement pouvant provoquer un incendie et menacer leur sécurité et la richesse forestière, notamment après les alertes lancées lundi par les services météorologiques concernant une hausse record des températures. Elle a rappelé dans ce sens « l’interdiction stricte d’allumer des feux au niveau des forêts ou à proximité en toute circonstance, et ce jusqu’au 31 octobre prochain ». Elle a également appelé les citoyens à contribuer à la protection des forêts notamment en signalant l’organisation de barbecues, ou le jet de mégots de cigarettes ou de débris de verre, qui peuvent être à l’origine d’une catastrophe. Pour sa part, le ministère de l’Intérieur, en marge d’une récente réunion de coordination de la Commission nationale chargée de préparation et de suivi du déroulement de la saison estivale, a mis en avant les mesures prises et les moyens mobilisés, dans le cadre du dispositif national de lutte contre les feux de forêt. Une rencontre a également mis l’accent sur la nécessité de lever l’état d’alerte à son niveau maximal, dans le contexte des canicules que connaissent la majorité des wilayas du pays et des tentatives criminelles et irresponsables. Autres recommandations à cette fin, la nécessité de poursuivre la sensibilisation du citoyen, afin d’éviter les comportements dangereux qui menacent sa vie et la sécurité de son environnement.
Hamid Si Ahmed