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LE 3ÈME COUPLET DE L’HYMNE NATIONAL OFFICIELLEMENT RÉTABLI : « Ô France ! Le temps des palabres est révolu »

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L’hymne national algérien, né dans la lutte armée contre le colonialisme français, est rétabli dans son intégralité et dans sa version originale. Le journal Officiel du 24 mai 2023 comprend un décret présidentiel « modifiant et complétant le décret n° 86-45 du 11 mars 1986 déterminant les circonstances et les conditions d’interprétation, intégrale ou partielle, de l’hymne national ainsi que les partitions musicales, complètes et réduites, interprétées lors de cérémonies officielles ». En 1986, dans des circonstances que les historiens sont appelés à clarifier, et pour des raisons qu’il faut aussi élucider, l’hymne national a été amputé, sur une décision des autorités algériennes à l’époque, de son troisième couplet. Il s’agit du couplet qui cite la France, pour expliciter la principale raison de la lutte armée menée par le peuple algérien visant à libérer l’Algérie de l’occupation coloniale. Il marque la détermination des Algériens à en finir avec la domination coloniale française après nombre de tentatives insurrectionnelles qui ont été réprimées sauvagement et ont échoué, et après, particulièrement les manifestations pacifiques du 8 mai 1945 qui ont instruit les Algériens que la lutte armée est la seule voie pour la libération nationale. Dans ce troisième couplet, interpellant la France, nommément, les Algériens lui font savoir que «Le temps des palabres est révolu. Nous l’avons clos comme on ferme un livre», et lui annonce « Voici venu le jour où il te faut rendre des comptes. Prépare-toi ! Voici notre réponse. Le verdict, notre Révolution le rendra. Car nous avons décidé que l’Algérie vivra », puis suit, répété trois fois, le fameux « Fa Ach hadou ! » (Soyez-en témoin !). Naturellement, ce couplet ne plaît pas aux nostalgiques de l’Algérie française qui étaient, sans doute, bien contents en 1986, de le voir disparaître de l’hymne national. Par contre, les Algériens ont été surpris de sa suppression alors que les lobbies de l’Algérie française et les nostalgiques de l’ex-empire colonial français, chez nous mais aussi ailleurs,  surtout en Afrique, font tout pour maintenir leur influence dans les rouages de l’État et particulièrement les centres de décision. Le décret présidentiel rappelle et précise les circonstances dans  lesquelles est interprété, intégralement ou partiellement, l’hymne national ainsi que les partitions musicales, complètes et réduites, interprétées lors de cérémonies officielles. Pour rappel, « Qassamen ! » a été proclamé hymne national en septembre 1963, par la première Constitution de l’Algérie indépendante. À propos des paroles de l’hymne national « Qassaman ! », les historiens confirment que « c’est en 1955 que le poète Moufdi Zakaria, qui tenait un commerce de tissu à la rue Blandan (actuellement Boualem Rahal) à Alger, a été contacté par le moudjahid Lakhdar Rebbah pour écrire le texte de l’hymne national et ce, sur ordre des dirigeants de la Révolution armée. Abane Ramdane avait proposé la création et l’adoption d’un hymne lors d’une réunion en 1955. En moins de 24 heures, c’est-à-dire le lendemain de la rencontre entre les deux hommes, le poème était écrit». Moufdi Zakaria a écrit le texte de l’hymne national alors qu’il était encore en liberté. Il sera arrêté plus tard en même temps que Lakhdar Rebbah qui était hébergé chez lui à Kouba, dans la banlieue d’Alger. La version selon laquelle Moufdi Zakaria a écrit « Qassaman ! » en prison, est tout simplement fausse. Il a écrit d’autres chants patriotiques en prison mais pas «Qassaman !», écrit et remis à Lakhdar Rebbah (tous deux en liberté, à ce moment) qui l’a apporté à Abane Ramdane qui logeait en clandestinité à Alger, dans l’appartement de Lakhdar Rebbah, dans une cité dans le quartier du Ruisseau. Quant à l’air, il a été composé par l’Égyptien Mohamed Fawzi, après deux essais infructueux proposés par l’Algérien Mohamed Touri et par le Tunisien Mohamed Triki. La touche finale- notamment le roulement de tambour qui ouvre l’hymne national- a été donnée par l’Algérien Haroun Rachid, alors qu’il était en détention.
M’hamed Rebah

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