L’Algérie est représentée par le Premier ministre, Aïmène Benabderrahmane, arrivé, hier, à Djeddah pour participer au Sommet de la Ligue arabe en qualité de représentant officiel du président de la République, Abdelmadjid Tebboune.
Dans un tweet, le ministère saoudien des Affaires étrangères a souhaité la bienvenue au Premier ministre algérien. L’Algérie a remis le flambeau de la présidence du sommet à l’Arabie saoudite. Mission accomplie ! En effet, les travaux de la 32e session ordinaire du Conseil de la Ligue arabe au niveau du Sommet, se sont ouverts, hier à Djeddah en Arabie saoudite, en présence des chefs d’Etat, des Souverains, des chefs de délégations de pays de la ligue, du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, du Sg de l’UA, de celui de l’OCI et un representant de l’UE. Dans sa déclaration à l’ouverture des travaux du Sommet, Abderrahmane a rappelé que l’Algérie a pris la direction de la Ligue arabe dans des conditions régionales et internationales complexes avec notamment la guerre russo-ukrainienne qui a mis les pays du monde devant de nouveaux défis notamment avec la crise alimentaire et énergétique, appelant à cet effet, le fonds monétaire arabe à débloquer des fonds pour assister les pays membres qui sont dans le besoin. Sur le retour de la Syrie dans la Ligue arabe, le Premier ministre a rappelé que le Sommet d’Alger était placé sous le slogan de la renonciation qui a été marqué peu avant par la Déclaration d’Alger signée entre les factions palestiniennes. Saluant, à l’occasion, le retour de la Syrie dans le giron des pays arabes, le Premier ministre a rappelé les efforts consentis par l’Algérie pour l’aboutissement de cette démarche, affirmant que cette réintégration constitue en elle-même la consécration de la réconciliation et de l’unification des pays arabes.
Que cessent les exactions israéliennes !
Sur la question palestinienne, le représentant du président Tebboune a condamné, à l’occasion, les exactions israéliennes contre la population palestinienne, tout en réaffirmant la solidarité de l’Algérie envers la Palestine. Benabderrahmane a assuré, dans ce cadre, que l’Algérie poursuit ses efforts au sein de l’organisation des Nations unies pour élargir la base des pays reconnaissants l’état palestinien en plus des efforts pour que la Palestine soit membre à part entière au sein de l’Onu, et ce, en collaboration avec tous les pays arabes. Le Premier ministre a appelé, dans son discours, la communauté internationale à assumer ses responsabilités envers le peuple palestinien et à mettre fin aux agressions systématiques israéliennes contre la population et son entêtement et d’œuvrer pour l’établissement d’un État palestinien indépendant dans le cadre de l’initiative arabe, appelant, par la même, à la tenue d’une conférence pour le soutien d’El-Qods et prendre les mesures qui s’imposent pour protéger la population palestinienne. Le representant du président Tebboune à Djeddah a salué, par ailleurs, le rapprochement entre l’Arabie saoudite et l’Iran qui servirait, selon lui, la paix dans certains pays membres de la Ligue arabe notamment le Yémen et ouvrira les portes de la coopération et du partenariat pour le développement de la région. S’agissant de la crise au Soudan, le Premier ministre a rappelé que dès l’éclatement du conflit entre les deux parties, l’Algérie a adressé sans tarder une demande à l’Onu, à l’UA, au président des Iles Comores et à l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) en Afrique de l’Est pour les inciter à prendre des initiatives pour arrêter l’effusion du sang dans ce pays, invitant, une nouvelle fois, les belligérants à privilégier le dialogue pour éviter de sombrer dans la violence et pour se mettre à l’abri des ingérences étrangères et sauvegarder, par la même, les intérêts du pays.
La Déclaration d’Alger plane sur le Sommet
Dans le fond, le conclave des pays arabes devrait être, en principe, un prolongement de l’esprit de la Déclaration d’Alger issue du dernier Sommet tenu en novembre dernier en Algérie et de ses résolutions portant une nouvelle vision de coopération, de solidarité et de dialogue interarabe ou les priorités ont été clairement établies que ce soit sur le plan économique et social comme pour réduire la pauvreté, assurer la sécurité alimentaire des peuples de la région, tout en luttant ensemble contre les aléas du changement climatique provoqué, ou sur des questions régionale ou internationale pour au final aboutir à une action commune concertée entre les pays membres en vue de faire face, par des actions consensuelles, aux différents défis et bouleversements qui agitent les quatre coins de la planète. Le Sommet d’Alger a, d’ailleurs, rappelé la centralité de la cause palestinienne, et l’impératif que le Monde arabe parle d’une seule voix sur les questions régionales et internationales ou encore la nécessité de la résolution des conflits arabes existants par des solutions émanant des pays arabes pour éviter les ingérences étrangères qui menacent la stabilité et la souveraineté de ces pays comme au Yémen, en Libye, en Syrie, ou encore récemment au Soudan. Plusieurs dossiers sont à l’ordre du jour de cette rencontre multilatérale qui a connu le retour de la Syrie après plus de 10 ans d’absence comme les relations des pays de la région avec les pays voisins en plus de la question centrale de la Palestine et encore le conflit armé au Soudan. Le sommet arabe de Djeddah, est ainsi une occasion pour échanger des points de vue et de renforcer la coordination entre les dirigeants arabes.
Brahim O.
