Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a affirmé, lors de son entrevue avec la presse nationale, que l’agriculture en Algérie se porte bien avec notamment une exportation agricole de 35 milliards de dollars en 2022 et que le problème réside plutôt dans l’entreprise en charge du secteur. « L’agriculture se porte bien dans notre pays c’est plutôt l’entreprise en charge du dossier qui a fait faillite. C’est pour cela que j’ai demandé un plan pour laisser l’agriculture aux agriculteurs car la production agricole ne se décide pas au niveau des ministères ; mais plutôt par les « fellahs », eux même, avec un programme établi conjointement et un encadrement de l’État », a expliqué le chef de l’État pour qui l’importation des viandes, du maïs, des sucres ou des huiles est inconcevable pour un vaste et riche pays comme le nôtre qui pourrait aisément satisfaire ses besoins locaux, et s’orienter vers l‘exportation de son excédant pour importer justement ce qui n’est pas possible de produire localement.
Le Président a rappelé, dans ce cadre, que c’était les barons de l’importation qui étaient à l’origine du blocage du processus de développement du secteur pour entretenir leur entreprise et leurs affaires. Évoquant le syndicat national des agriculteurs, le Chef de l’État a rappelé que celui-ci n’est pas un organe politique à solliciter à l’occasion des élections pour le besoin des 4 millions de voix ; mais devrait plutôt s’acquitter de sa mission pour le bien des « fellahs » et oeuvrer au même temps au développement du secteur, assurant que celui qui n’est pas agriculteur n’a absolument rien à faire dans ce syndicat. Pour le président Tebboune, l’agriculture est devenue aujourd’hui une science prise en charge par des ingénieurs et des spécialistes et non pas une tradition et l’agriculteur lui-même est à présent un producteur et non pas un cas social. Il a indiqué, dans ce registre, en évoquant le secteur de l’enseignement supérieur que l’université algérienne a connu « un véritable essor, avec 250 000 étudiants diplômés par an ». Et parmi eux évidement ceux de l’agronomie et autres secteurs en lien avec le secteur de l’agriculture qui pourraient ainsi apporter leur grain de sel au développement tant souhaité de l’agriculture dans le pays. En dépit des performances réalisées par le secteur, le Chef de l’État a souhaité une nouvelle relance sur des bases scientifiques pour booster encore davantage le secteur avec une exploitation optimale des ressources dont regorge le secteur. Pour ce faire, le président Tebboune a fait savoir que le pays a demandé un apport technologique étranger pour la réalisation de grandes firmes en partenariat avec des pays qui ont une expérience dans le domaine notamment pour l’élevage des vaches ou le nombre de têtes pourrait se situer entre 10 à 15 000 en plus d’un apport dans la filière des céréales.
Les projets financés à hauteur de 90%
Sur les facilités accordées par l’État pour les investisseurs, le président Tebboune a tenu à rappeler la disponibilité de l’Etat à accompagner financièrement les projets de ceux qui veulent investir dans le secteur ; et que les moyens existent pour concrétiser leurs projets sur le terrain avec le soutien de l’État. À titre d’exemple, le président a indiqué que celui qui veut monter une usine pour la production de l’huile, l’État est disposé à un financement à hauteur de 90 % avec des facilités de remboursement. « Mais personne ne s’est présentée », a regretté le président Tebboune. Pour donner un véritable coup de pression à la production nationale en agriculture, le Chef de l’État a toujours insisté sur l’utilisation des méthodes scientifiques chapeautées par des ingénieurs agronomes capables d’étudier la nature des terres agricoles et de dégager un plan stratégique d’organisation des spécialités de production, et a toujours plaidé pour une utilisation rationnelle de l’irrigation avec de nouvelles techniques. Il est aussi question de mécaniser davantage le secteur pour sortir de l’agriculture traditionnelle en s’accommodant des techniques agricoles modernes pour espérer un réel décollage de l’agriculture dans notre pays. Les autorités ont également engagé des opérations de recensement des richesses agricoles notamment les exploitations agricoles et de la production céréalière, le foncier agricole, le cheptel national, et la production laitière dans le cadre du suivi périodique des données de la situation des filières agricoles et de l’examen des indicateurs économiques et sociaux en lien avec l’approvisionnement régulier du marché afin de renforcer les bases de la sécurité alimentaire. Selon les chiffres officiels, le secteur de l’agriculture contribue à raison de 14,7% au PIB-2e secteur après les hydrocarbures- avec une valeur de production agricole en 2022 de 4 550 milliards de DA, soit une augmentation de 38% par rapport à l’année 2021, avec un taux de couverture des besoins nationaux de la production nationale de 75%. Alors que la main-d’œuvre activant dans le secteur est de 2,7 millions de personnes, soit le quart de la main-d’œuvre active au niveau national.
Brahim O.