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SAÏD AYACHI, PRÉSIDENT DU CNASPS, ÉVOQUE LES QUESTIONS SAHRAOUIE ET PALESTINIENNE : Le « double standard » de l’Occident

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Le militant des droits de l’Homme et président du Comité national algérien de soutien au peuple sahraoui (CNASPS), Saïd Ayachi, a apporté un éclairage pertinent sur la démarche de « double standard » pratiquée par les pays occidentaux, mise en évidence par le conflit russo-ukrainien qui a dévoilé les paradoxes des positions défendues par l’Occident. Intervenant sur les ondes de la chaîne 3 de la Radio nationale dont il était l’invité de la rédaction, il a souligné le double standard pratiqué par l’Occident concernant les deux principaux conflits qui affligent la planète encore à ce jour : le conflit israélo-palestinien et celui du Sahara occidental. Il a montré comment l’Occident a agité les questions des droits de l’homme, de la démocratie, et a également agité l’assistance aux réfugiés alors que des milliers de réfugiés meurent en Méditerranée, noyés, sans que l’Union européenne (UE) ne s’en soucie, fait-il observer. Pour Saïd Ayachi, il est clair aujourd’hui que les leçons qu’on nous donne à longueur d’années ont montré leurs limites et ont montré surtout l’hypocrisie des positions des pays occidentaux sur le plan international. Au cœur du conflit russo-ukrainien, poursuit le militant, « les pays du Sud quant à eux s’abstiennent à condamner la Russie. Il s’agit d’une prise de position de défiance vis-à-vis de l’Occident », parce que les pays du Sud ont constaté la politique de double standard et de « deux poids deux mesures », pratiquée par les pays occidentaux, explique-t-il.
Il souligne que « les pays du Sud en général et les Non alignés en particulier ont jugé que c’était là une position qui est indéfendable au plan de la justice et au plan du droit international et que par conséquent, il fallait que l’Occident revienne à des standards beaucoup plus moraux et beaucoup plus acceptables. Mais, de ce point de vue aucune mesure n’est venue conforter cette demande et cette exigence.
On a vu aussi l’inaction pour ne pas dire l’inertie de l’ONU dans le conflit russo-ukrainien qui a montré les limites de cette organisation, on a vu comment le Conseil de sécurité était par ailleurs quasiment paralysé par ses propres mesures et ses propres valeurs ». Saïd Ayachi estime que le président Macron, après sa visite en Chine, a eu un très grand courage politique.
« Le président Macron vient de dire que l’on devrait être libre dans ses positions et non pas être suiviste par rapport aux intérêts d’une puissance aussi importante soit-elle, et c’est pratiquement la position des pays du Sud », fait-il remarquer. À propos de la Chine, elle a montré avec sagesse qu’elle pouvait contribuer efficacement dans les relations internationales, comme le prouve son intervention avec beaucoup de succès pour rééquilibrer les relations entre l’Iran et l’Arabie saoudite. La Chine est capable de contribuer à la bonne marche des affaires du monde, estime Saïd Ayachi qui est convaincu qu’il y a un avant-Ukraine et un après-Ukraine, et il y aura un équilibre dans les relations internationales.
Pour M. Ayachi, cette nouvelle situation prédit un nouvel ordre mondial. « Nous devrions aller vers une nouvelle configuration, qui pourrait déboucher sur la fameuse réforme des Nations unies », estime-t-il. Il rappelle la position de l’Algérie, qui a une longue tradition de non-ingérence dans les affaires intérieures des autres pays; « l’Algérie a toujours joué un rôle de médiateur avec beaucoup de succès, ce qui est à l’honneur de la diplomatie algérienne et de l’Etat algérien », ajoute-t-il. Il a également rappelé la démarche du président Boumédiène en 1974 à l’ONU qui est d’actualité, dit-il.
Il cite aussi le rôle unificateur et rassembleur de l’Algérie à la faveur du Sommet de la Ligue arabe qui s’est tenu à Alger. Saïd Ayachi a dénoncé l’agressivité du Maroc, un narco-Etat, dit-il, et corrupteur appuyé sur son alliance avec l’entité sioniste. Autres thèmes évoqués par Saïd Ayachi : les positions de l’Algérie sur le Sahara occidental, la Libye, le Sahel, les questions régionales, les affrontements armés au Soudan ; les BRICS, la dédollarisation, et surtout les changements qui se dessinent dans le monde arabe au profit de la cause palestinienne apportés par l’accord entre l’Arabie saoudite et l’Iran.
M’hamed Rebah

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