Il semble que la course contre la montre a été engagée entre le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, qui tient, coûte que coûte, à honorer, durant son mandat, ses 54 engagements pris envers le peuple et ceux parmi les lobbies et autres poches de résistance à tout changement qui travaillent à contrecourant pour saper ses efforts dans le but de le discréditer aux yeux de la population, notamment à l’approche de la fin de son mandat en 2024.
«Celui qui n’est pas en mesure d’assumer ses fonctions ne devrait pas en accepter le poste », a déclaré le chef de l’État à l’adresse de ceux qui, par incompétence ou par passivité, n’arrivent pas ou ne veulent pas s’accrocher aux exigences de la nouvelle dynamique multisectorielle dans laquelle le pays s’est engagé depuis trois ans déjà. Mais c’est la suite de son intervention tenue lors de la traditionnelle rencontre avec les médias locaux, diffusée vendredi soir, qui fait réellement peur en affirmant que la cadence des efforts visant à saboter la réalisation des engagements pris allait s’accélérer, elle aussi, car beaucoup de gens attendent l’année 2024 « Welfahem Yafhem ».
L’année citée coïncide avec la fin de son mandat à la tête de l’État et la tenue d’une nouvelle élection présidentielle dans le pays. Dans ses déclarations, le président Tebboune fait clairement référence à ceux qui caressent le rêve du retour aux anciennes pratiques où la corruption était érigée en constante nationale. Parmi eux les barons de l’informel, les habitués de la grande corruption, les importateurs anarchiques et le blanchiment d’argent….qui se dressent contre toute volonté du changement. Pour contrecarrer les desseins inavoués des nostalgiques de l’ancien système et de ses pratiques, le chef de l’État veut passer à la vitesse supérieure dans la réalisation des objectifs tracés. Les reproches de passivité adressées aux membres de son gouvernement appelés à fournir plus d’efforts en sont la parfaite illustration. Plusieurs chantiers ont été engagés dans le cadre de la nouvelle Algérie dans divers secteurs, la justice, la santé, l’économie, l’éducation, protection du pouvoir d’achat des Algériens entre autres. Mais nombre d’entre eux connaissent une lenteur dans la réalisation d’où le ton virulent du chef de l’État à l’encontre des membres de l’Exécutif tenu lors du dernier Conseil des ministres.
« La numérisation se fera de gré ou de force »
La numérisation eu égard à son importance dans la lutte contre les pratiques de la corruption et de la bureaucrate afin de garantir l’intégrité et la transparence est de loin le chantier phare du Président. « La numérisation est réelle et fiable. De plus, elle ne ment pas, ne falsifie pas les données et fournit la rapidité nécessaire pour résoudre les problèmes » en fournissant des chiffres exacts, a souligné le président, assurant que c’est aussi un « moyen important de lutte contre la bureaucratie et la corruption. Selon le chef de l’Etat l’absence de la numérisation était « un acte délibéré » susceptible de conduire à la bureaucratie et à des pratiques de corruption.
Autrement dit, concrétiser un tel projet signifie la fin de corruption ce qui n’arrange pas les affaires des corrupteurs qui s’attèlent ainsi, de leurs côtés, à saboter toutes les initiatives qui menacent leurs intérêts restreints. Il est également question pour le chef de l’État de lutter contre toute forme de bureaucratie et de la traîne dans la réalisation des projets. « Le relâchement de telle ou telle administration ou bureau d’études est désormais inadmissible. Nous sommes en passe d’opérer une révolution, il ne s’agit pas d’une opération ordinaire. Ce qui était réalisé avant en une année doit désormais se faire en deux ou trois mois, dans le respect de toutes les normes en vigueur », a-t-il averti.
« Je n’accepterai aucun retard »
Le chef de l’État trouve, dans ce cadre, insensé de tracer un objectif allant jusqu’à 2030 pour la réalisation d’une ligne de chemin de fer, tout en réitérant son engagement à mettre en œuvre les différents projets qu’il a promis au peuple algérien, rejetant « tout justificatif pour expliquer les retards accusés dans la réalisation des projets ». Il faut rappeler que dans le cadre de la politique de contrôle et de réduction des importations, le gouvernement est parvenu à épurer le nombre d’importateurs de marchandises destinées à la vente en l’état de 43.000 à 13.000.
Lors de la précédente rencontre avec les médias, le chef de l’État avait affirmé que la question de sa candidature à un second mandat n’est pas à l’ordre du jour. « Il est encore trop tôt pour parler de ma candidature à un second mandat. Le moment n’est pas propice pour parler d’un second mandat, et je n’y pense pas maintenant. Nous ne sommes pas aux États-Unis pour parler des élections de mi-mandat. Il nous reste plus de deux ans pour réaliser les engagements pris et ensuite c’est au peuple de juger », avait alors répondu le chef de l’État sur cette éventualité. Dans sa réplique, le Président a laissé entendre que ce qu’il intéresse réellement ce n’est pas un second mandat mais plutôt la concrétisation de ses 54 engagement pris envers le peuple.
Brahim Oubellil