Le président de l’Association générale des entrepreneurs algériens (AGEA) Mouloud Kheloufi a fait savoir que son organisation propose de porter la valeur du salaire national minimum garanti (SNMG) à quarante mille dinars (40 000 DA) au profit des salariés du privé. C’est ce que rapportent des sources médiatiques.
Le président de l’AGEA a indiqué que cette proposition, si elle est mise en œuvre, concernera sept millions de travailleurs, dont un million deux cent mille appartiennent au secteur du bâtiment et des travaux publics. Il a appelé les autorités compétentes à accélérer la convocation d’un sommet tripartite dans un proche avenir, afin de reconsidérer le dossier des augmentations salariales des travailleurs du secteur privé. Pour Mouloud Kheloufi, le moment est venu de tenir une réunion tripartite, regroupant les différentes organisations patronales et l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) et le gouvernement, pour élever la valeur du SNMG au profit des travailleurs du secteur privé à plus de vingt-six mille dinars. Il fait constater que, depuis environ trois ans, les salariés du secteur public ont bénéficié d’augmentations salariales successives qui n’ont pas concerné leurs homologues du secteur privé. D’où, estime-t-il, selon les mêmes sources, il est nécessaire, aujourd’hui, de revoir le salaire de base des travailleurs qui sont dans le secteur économique.
Améliorer le pouvoir d’achat
Pour rappel, lors de l’entrevue périodique accordée aux représentants des médias nationaux, le président Tebboune a réaffirmé son engagement à poursuivre l’amélioration du pouvoir d’achat du citoyen et l’augmentation annuelle des salaires. Ce jeudi, répondant à une question d’un député à l’Assemblée populaire nationale (APN) lors d’une plénière consacrée aux questions orales, le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, Youcef Chorfa a affirmé que plus de 1,9 million de personnes bénéficieront à compter de janvier 2023 de l’allocation chômage revue à la hausse (de 13 000 DA à 15.000 DA) et que les augmentations salariales des fonctionnaires de la Fonction publique toucheront « 2.800.000 fonctionnaires » tandis que la revalorisation des pensions de retraites touchera « 2.980.000 bénéficiaires ». Cette année, un budget de l’ordre de 350 mds DA a été alloué à la prise en charge des augmentations des salaires de 2,8 millions de travailleurs de la Fonction publique. C’est ce qu’ a déclaré, il y a quelques jours, le directeur général du Budget au ministère des Finances, Abdelaziz Fayed, s’exprimant à la presse en marge de la cérémonie de remise des affectations budgétaires aux différents départements ministériels et entreprises publiques au titre de la Loi de finances 2023. Il a fait savoir également que le même budget sera affecté durant 2024 à la prise en charge des salaires des fonctionnaires de la Fonction publique, expliquant que cette revalorisation sera versée le mois de mars prochain avec effet rétroactif à partir de janvier 2023. Ces dépenses traduisent les orientations du président Abdelmadjid Tebboune et le programme du gouvernement visant à améliorer le pouvoir d’achat des citoyens, a-t-il fait remarquer. Abdelaziz Fayed a donné des précisions concernant les modalités de mise en œuvre des augmentations salariales : les autorités ont décidé de revoir le nombre de points indiciaires en ajoutant 75 points en 2023 et 75 autres en 2024. Le directeur général du Budget au ministère des Finances a expliqué pourquoi le choix ne s’est pas porté sur la valeur du point indiciaire : « parce que cette mesure profitera essentiellement aux salaires les plus élevés ». « Mais, a-t-il poursuivi, avec cette formule d’augmentation de points indiciaires, c’est les salaires les plus bas qui vont bénéficier de cette revalorisation ». Il a, par ailleurs, souligné que « cette Loi de finances 2023, qui intervient dans un contexte particulier au lendemain de crises économiques et de la Covid-19, contient des mesures de rattrapage et d’apaisement social favorisant la relance de l’investissement et le démarrage de différentes réformes de l’Etat ».
M’hamed Rebah