Les champs et vergers oléicoles de Bouira vivent depuis plusieurs jours une ambiance animée en raison de la campagne de cueillette des olives qui bat son plein et qui rassemblent des familles entières dans les oliveraies de cette wilaya du centre du pays, a-t-on constaté.
Sur les plateaux et plaines oléicoles s’étendant d’Ath Laâziz et de Haizer jusqu’à la vallée du Sahel à Chorfa, à la lisière avec la wilaya de Bejaia, les champs d’oliviers ont repris les couleurs et l’ambiance de la saison hivernale. Les paysans et leurs familles ont enclenché une course contre la montre pour ramasser leurs olives en ces journées ensoleillées, avant le retour des intempéries. Chaque matin, les familles rurales sortent dans les oliveraies équipées de tous les moyens matériels traditionnels, des seaux, des filets de toutes couleurs, des escabeaux, des râteaux à olive et des scies ainsi que biens d’autres outils indispensables pour le ramassage des olives. A Semmache (El Adjiba), comme ailleurs à M’Chedallah, la campagne est déjà arrivée à son plein rythme malgré la maigre récolte attendue cette année, selon les prévisions de la direction des services agricoles (DSA) de la wilaya. Dans ces régions réputées pour l’abondance de la production oléicole, les agriculteurs affichent leur pessimisme face à la sécheresse suite à un manque criard de pluviométrie enregistré depuis quelques années. « Le déficit en pluies a provoqué une sécheresse qui a affecté la récolte oléicole localement et dans bien d’autres régions du pays », a estimé Mohamed Saïd, un oléiculteur de Semmache. Beaucoup d’autres fellahs ont relevé le phénomène de la sécheresse, qui, ont-ils dit, a « sévèrement affecté les oliveraies ». Ils attribuent aussi la baisse du rendement de l’olivier au phénomène d’alternance (à une saison abondante succède une autre à faible rendement), ainsi qu’aux incendies et à la canicule qui ont perturbé le cycle végétatif de l’olivier notamment durant la phase de pollinisation.
Cinq millions de litres d’huile d’olive attendus
Selon les prévisions de la DSA, une production de quelque 5 millions de litres d’huile d’olive est attendue à Bouira cette année, ce qui signifie une forte baisse par rapport aux années précédentes qui ont connu une production allant jusqu’à 11 millions de litres de l’huile d’olive. Cette régression a provoqué la hausse des prix de l’huile d’olive, dont le litre a déjà atteint le seuil des 850 dinars cette semaine à Bouira. Dans les huileries, les quantités d’olives reçues depuis le début de la campagne restent modestes, selon des propriétaires de fabriques d’huile d’olive. « Il y’a une baisse sensible de la récolte oléicole cette saison, d’ailleurs, les quantités reçues jusqu’à présent en sont la preuve », a affirmé à l’APS Arezki, un propriétaire d’une huilerie semi-automatique à El Adjiba. À Bouira, plus de 230 huileries dont 43 traditionnelles, 86 semi-automatiques et 106 automatiques sont ouvertes depuis le début de la cueillette des olives, selon les statistiques fournies par les services agricoles. La wilaya de Bouira renferme une superficie oléicole globale de 37.000 hectares, dont plus de 28.000 ha en production, selon les données de la DSA. La chargée du Programme d’appui au secteur agricole en Algérie (PASA), Louiza Amirat, a rappelé que la filière oléicole a bénéficié de ce programme cofinancé par l’Union européenne et le ministère fédéral allemand pour la coopération économique et le développement (BMZ) ainsi que l’agence française d’expertise, Expertise France (EF). Le programme est mis en œuvre en partenariat avec le ministère de l’Agriculture et du Développement rural. L’objectif de ce programme qui s’étale d’octobre 2018 à septembre 2023, est de développer davantag e cette importante filière à Bouira, ainsi que dans les autres wilayas concernées, à savoir Bejaia, Tizi Ouzou, Boumerdes, Jijel, Bordj Bou Arreridj Sétif et Médéa, a-t-on rappelé de même source.