Les hauts responsables des États membres de la Ligue arabe, dont les grands pourparlers ont débuté, hier, se poursuivent aujourd’hui au deuxième jour des travaux du 31e Sommet.
Au menu, et principalement, les questions palestinienne et libyenne, la réforme de la Ligue arabe, le projet de l’action commune ainsi que le renforcement des liens commerciaux entre les pays membres. Les travaux du Sommet ont été ouverts, hier, au Centre international de conférences à Alger, après une absence de trois ans, en présence d’un nombre record de Présidents, de représentants des chefs d’État et Souverains arabes, depuis dix ans. Soit « un niveau de représentation très respectable», avait affirmé le chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra, indiquant que « le projet d’ordre du jour présenté aux dirigeants, à l’occasion du Sommet arabe, revêt un niveau élevé de pertinence » lors d’une conférence de presse, qu’il a animée, dans la soirée de lundi. L’ordre du jour du 31e Sommet de la Ligue, qui se tient depuis hier, à Alger, suite à la cérémonie de passation de la présidence de l’organisation arabe, de la Tunisie à l’Algérie, par le président , Kaïs Saïd, à son homologue, Abdelmadjid Tebboune, « se caractérise par un niveau de rationalisation très élevé» a déclaré le chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra. Évoquant, sans révéler le contenu de la Déclaration du Sommet d’Alger, soumise par le Conseil des Mae arabes, pour examen et adoption par les chefs d’États membres de la Ligue arabe, il dira que le document « est le résultat d’examen d’une série de dossiers de dimensions stratégiques », ce qui permettra, a-t-il poursuivi, «aux dirigeants arabes d’adopter des décisions courageuses, à ce propos». Aussi dans ses déclarations, il souligne que les réunions préparatoires du Sommet, notamment au niveau du Conseil des ministres arabes des affaires étrangères, ont permis «d’ont accomplir un travail sans précédent et avons établi un nouvel ordre du jour sur la base des consensus entre les ministres arabes des Affaires étrangères » pour « faire de la session d’Alger du Sommet arabe, une session de renouvellement et de renouveau », précisant que l’Algérie, qui présidera le Sommet, a tenu à faire de ce rendez-vous arabe «un Sommet rassembleur et fédérateur, pour l’unification des arabes, la modernisation de l’action commune et l’ouverture de nouvelles perspectives pour notre action commune» a-t-il précisé.
La cause palestinienne, l’unanimité du Conseil des AE
Pour ce qui est de la question palestinienne, première préoccupation des peuples de la région arabe, et que l’Algérie a inscrite en tête des priorités sur l’agenda du Sommet arabe d’Alger en cours, depuis hier, à Alger, le chef d’État, Abdelmadjid Tebboune, le président en exercice, depuis hier, de la Ligue arabe, a réitéré, la veille de la tenue du Sommet des présidents, de représentants des chefs d’État et souverains arabes, que l’Algérie considère la question palestinienne comme la mère de toutes les questions, exprimant son espoir que le Sommet d’Alger contribuera à la remettre non seulement au centre de l’attention de la scène arabe, mais également sur la scène internationale. L’accord de réconciliation inter-palestinien, signé le 13 octobre dernier, à Alger par les factions palestiniennes, ayant été accueilli avec satisfaction par les pays membres de la Ligue arabe, dont les ministres des affaires étrangères ont été unanimes sur la question palestinienne. Qualifiant les résultats des réunions préparatoires de « succès », sur d’autres questions sur lesquels il y a des divergences, entre des membres de la Ligue, le Mae Lamamra a précisé qu’il « y a une étape pour la présentation des positions qui pourraient être divergentes, une seconde pour rapprocher les vues à travers la négociation, la concertation et le respect à l’égard d’opinions différentes » et une dernière, a-t-il poursuivi, lundi soir, « pour présenter un résultat sous-tendu par les consensus, hormis certaines questions décisives à l’instar de la cause palestinienne qui fait l’unanimité » a précisé Lamamra. Déclarant : « je pense que le peuple palestinien frère sortira vainqueur de ce sommet, sachant qu’il bénéficie de l’appui de tous les peuples arabes ». Je pense aussi, a poursuivi Lamamra dans une de ses déclarations à un médias arabe, que « l’action arabe commune remettra au centre des débats l’Initiative de paix arabe du sommet de Beyrouth (tenue en 2002 :Ndlr) », a-t-il conclu. Par ailleurs, l’engagement exprimé à soutenir le Sommet arabe d’Alger, réitéré la veille avant le début des travaux, hier, par les dirigeants arabes et réitéré, à leur arrivée, à Alger, devrait se traduire , sur la conclusion de leurs travaux, au deuxième et dernier jour, aujourd’hui, dudit Sommet et aussi à l’avenir, dans la traduction et le suivi de l’application des points contenus dans la Déclaration d’alger, sanctionnant le 31éme conclave de la Ligue arabe. Il y va de soi pour la relance effective de l’action arabe commune dans un monde qui a changé et s’affirme davantage multipolaire pour répondre aux attentes et aspirations de plus d’un milliard de citoyens et citoyennes de la région arabe, du Moyen Orient à l’Afrique du Nord.
Les dossiers de la Libye et du Yémen
Les présidents, les représentants des chefs d’État et souverains arabes en conclave depuis hier, à Alger, se penchent, pour la première fois, depuis plus de trois ans, sur plusieurs questions, dont celles soumises par le Conseil des MAE, parmi lesqueles la Libye et le Yemen, pays plongés dans une situation chaotique et d’instabilité, pour le premier et une guerre dans laquelle le peuple yéménite est plongé depuis 2014, par une coalition militaire menée par l’Arabie saoudite. Si, pour la Libye, la condition première pour que le pays puisse renouer avec la vie politico-institutionnelle, la cessation et la fin des ingérences étrangères, pour le second, la fin de la guerre est la condition première pour espérer toute perspective politique de négociation. À la lumière des défis auxquels fait face la région arabe et les problèmes d’absence de développement dans bon nombre de pays et les conditions économiques et financières auquels sont confrontés d’autres, à l’exemple du Liban, imposent l’impérative convergence dans la position arabe, notamment sur des questions politiques, afin de pouvoir faire face aux enjeux qu’impose la conjoncture internationale. Et c’est au terme des travaux du Sommet d’Alger que l’Algérie voulait rassembleur et une opportunité pour la relance de l’action arabe commune, dans l’intérêts des peuples et leurs pays, que la teneur de la Déclaration d’Alger révèlera par ses contours et sa portée politique, la volonté politique des dirigeants arabes à aller sur la voie du renouveau de l’action arabe tant attendu par les peuples de la scène arabe,
Karima Bennour