Le problème de visas Schengen fortement réduit depuis 2021 notamment par la France au profit des Algériens n’a pas été réglé lors de la visite de la Première ministre française Elizabeth Borne.
En effet, dans un entretien accordé lundi soir à la Radio France internationale (RFI), Elizabeth Borne a abordé cette question qui suscite des tensions entre les deux pays faisant état « d’échanges intenses » sur ce dossier entre le ministre français de l’Intérieur Gérald Darmanin et son homologue algérien Brahim Merad. La Cheffe du gouvernement française s’est dit « confiante qu’ils déboucheront rapidement ». « Je pense que les échanges qui ont pu intervenir entre Gérald Darmanin et son homologue, qui vient d’être nommé, ont été très utiles. Je pense qu’on se comprend bien, qu’on a pu partager nos attentes réciproques, et je n’ai pas de doute que c’est quelque chose qui va pouvoir se régler maintenant rapidement », affirme-t-elle, précisant : « Je pense que (le règlement du problème, ndlr) dans les prochaines semaines certainement ». Notant qu’avant sa visite en Algérie, la Première ministre française, a déclaré à ce sujet aux médias nationaux que « délivrer un visa est un acte de souveraineté. Nous souhaitons clarifier notre approche commune de l’immigration pour être plus constructifs et mettre en avant la mobilité choisie des étudiants, des entrepreneurs, des responsables politiques, des chercheurs, des acteurs culturels et sportifs, en étant aussi plus rigoureux dans la lutte contre l’immigration clandestine ». Elizabeth Borne ajoute : « Nous dialoguons avec les autorités algériennes pour faire en sorte que notre coopération en matière migratoire soit plus fluide et plus efficace, car le renforcement des mobilités légales et le découragement des mobilités illégales ne peut qu’être un intérêt partagé ».
« 85 000 visas délivrés aux Algériens jusqu’au 31 août »
Pour elle encore, « contrairement à ce qu’on entend souvent, la France n’a pas cessé de délivrer de visas aux Algériens, puisque plus de 85 000 visas ont été délivrés cette année au 31 août, alors que les conditions de circulation étaient encore contraintes par la crise sanitaire. »
Lors de sa visite en août dernier, le président français Emmanuel Macron a exprimé son souhait de travailler ensemble avec le président de la République, Abdelmadjid Tebboune sur la question des visas. « Nous souhaitons avoir une approche beaucoup plus souple sur l’immigration choisie, c’est-à-dire les familles de binationaux, mais aussi les artistes, les sportifs, les entrepreneurs et les politiques qui nourrissent la relation bilatérale », avait déclaré Macron. Dans ce cadre-là, « on souhaite pouvoir améliorer les délais [d’obtention des visas] », avait-il précisé, ajoutant que « si on simplifie un peu les procédures, (cela permet) d’avoir une lisibilité plus rapide et d’éviter d’engager trop de frais ». Il importe de rappeler qu’en novembre 2021, Paris avait réduit de 50% le nombre de visas accordés à l’Algérie en raison, selon elle, « du refus » des pays du Maghreb de délivrer les laissez-passer consulaires nécessaires au retour des immigrés refoulés de France. Aussitôt, Alger avait dénoncé une décision unilatérale « sans consultation préalable avec la partie algérienne ». Le ministère des Affaires étrangères avait ensuite qualifié la décision du gouvernement français d’«acte malencontreux qui frappe de précarité et d’incertitude un domaine sensible de coopération postulant la confiance ainsi que le respect de la dignité des personnes humaines et des engagements pris par les deux gouvernements».
Sarah Oub.